Vote du Compte Administratif 2010

Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes & Démocrates pour Lyon »

Monsieur le Maire, chers collègues,

Le compte administratif de l’année 2010 confirme les réserves que nous émettions lors du vote du budget correspondant !

Permettez moi de revenir en premier lieu sur la présentation faite par Richard Brumm.

  • la baisse des frais financiers est en partie due au faible niveau des investissements d’où un recours plus faible à l’emprunt.
  • l’augmentation de l’épargne de gestion est un point positif, mais c’est tout relatif. En effet l’épargne nette augmente de 9,5M€ alors même que les recettes fiscales de la Ville ont quant à elles augmentées 23M€ pour la seule année 2010 …

Plus globalement je souhaite revenir sur deux points fondamentaux :

  • la faiblesse du niveau des dépenses d’équipement et d’investissement,
  • le manque de clareté de la présentation du compte administratif due à l’absence de modernisation de la gestion comptable de la ville.

Pour la troisième année de votre second mandat, je note un niveau d’investissement encore très faible, dépassant à peine les 80 M€ : pour un plan de mandat qui dépasse en théorie les 600 Millions, les retards s’accumulent et les investissements annuels de la ville sont à peine à la moitié du niveau atteint par les villes de la même strate statistique.

Autre problème, le taux de réalisation, en effet vous aviez prévu 110M€ d’investissement dans le budget prévisionnel 2010, dans le réalisé vous n’êtes qu’à un peu plus de 80M€ !

L’année de mandat supplémentaire en 2007-2008 qui vous a été accordée aura été une année de paralysie, car l’on constate aujourd’hui le faible niveau de préparation des chantiers et la lenteur de leur mise en œuvre par vos services.

Avec une prévision de 110 M€ au budget 2011, cela veut dire que pour respecter votre plan de mandat, vous devrez investir environ 150 M€ pour chacune des années 2012 et 2013 !

Certes, cette accélération est censée donner une bonne impression à l’électeur à qui l’on attribue une courte mémoire, mais permettez moi de redire que cette façon d’agir est signe d’imprévision et de mauvaise gestion. La mise en œuvre de ces investissements suppose en effet un important travail dans les services, qui va engendrer une surcharge considérable et un risque accru de retards et de reports d’investissements. Il me semble que dans une grande ville moderne et bien gérée, les prévisions d’équipement doivent viser le long terme et l’intérêt des habitants quelles que soient les échéances électorales inéluctables.

Quant à la présentation des comptes, je note avec satisfaction que votre rapport dans sa présentation par fonctions indique désormais la masse salariale associée au nombre d’agents affectés à chaque fonction. Toutefois, cette revue est incomplète et le total des personnes et des salaires ne correspond toujours pas au bilan social ni en nombre ni en salaires, mais l’effort est louable ! Il manque encore 1 632 emplois soit un budget de 54 millions d’€ à ce bilan analytique ! Pouvez vous nous indiquer ou sont affectés ces agents ?

Depuis le début du mandat, nous demandons la mise en œuvre d’une véritable comptabilité analytique permettant d’y voir clair dans les coûts des différentes actions et des grands équipements de la ville.

Ainsi par exemple nous aurions connaissance de l’évolution réelle des investissements en matière de cantines scolaires, puisqu’il a été fort difficile à votre adjoint de faire correspondre les chiffres annoncés avec les comptes publiés (pour mémoire 3,8M€ d’investissement 2010 selon Yves Fournel alors qu’au niveau du compte administratif seulement 1,2 sont visibles). Ainsi, l’on pourrait suivre avec précision s’il le budget de l’auditorium, de l’orchestre de Lyon, de CAP CANAL….

Votre inertie en cette matière est d’autant plus étonnante que le président du Grand Lyon met en œuvre une action baptisée FILIGRANE, qui devra « permettre des visions analytiques du budget (par politique publique, localisation géographique, prestation, etc.) en préparation comme en exécution ».

C’est très précisément ce que je vous demandais dès 2008 et n’ai obtenu jusqu’ici que des réponses floues. Il semblerait opportun de mutualiser les démarches entre la ville et la communauté urbaine, en termes de logiciels, de maitrise d’œuvre du changement et de formation des personnels. Je ne doute pas que pour une telle avancée démocratique, bien d’autres communes de l’agglomération pourraient également s’inscrire dans cette démarche.

Je vous remercie.

Intervention reprise par Le Progrès dans son édition du mardi 17 mai.

Restons en contact !

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