Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour Lyon »
Monsieur le Maire, Mes chers collègues,
Nous devons ce soir donner un avis sur le projet de Schéma Départemental de Coopération Intercommunale proposé par le Préfet.
C’est l’occasion d’évoquer le devenir de notre ville et de son agglomération. Ce débat a déjà eu lieu au Grand Lyon, et dans de nombreuses communes. Il en est ressorti à chaque fois un problème d’information, ou de concertation dans l’élaboration du schéma par le Préfet. Souhaitons qu’il reprenne les avis que nous allons formuler, et qu’il ne les range pas au placard.
Devons nous revoir notre carte intercommunale ? Les débats autour de la réforme des collectivités ont montré la nécessité de rationnaliser une organisation parfois trop compliquée, opaque pour la plupart de nos concitoyens. L’idée de la simplifier est donc bienvenue, la mutualisation est un impératif. Mais on aurait pu attendre autre chose, plus de souffle de la part de ce schéma, et permettez moi de le dire aussi, plus d’ambition dans l’avis de la ville de Lyon.
Car, s’il s’agissait de proposer une simple mise en conformité avec la loi, en réglant la question de la discontinuité territoriale, en regroupant un certain nombre de structures similaires, en supprimant les structures obsolètes, alors le pari est gagné, moyennant les amendements que vous nous proposez et qui reprennent le vote du Grand Lyon.
Mais s’il s’agit de donner une vision stratégique de l’avenir de l’intercommunalité dans le Rhône, et singulièrement de l’agglomération lyonnaise, alors, aussi bien le projet de SDCI que l’avis que vous nous proposez sont insuffisants.
Le Schéma dans sa version actuelle propose essentiellement une mise en conformité avec la loi. Il ne développe pas une vision stratégique pour l’agglomération lyonnaise, or l’actuelle révision globale de l’intercommunalité à l’échelle départementale constitue une chance historique qui ne se reproduira pas. On ne peut donc se contenter de prendre position sur l’entrée ou non d’une commune ou d’une autre, au coup par coup. Il importe de favoriser un dialogue constructif entre les différents acteurs, pour réfléchir à une vision d’ensemble de l’évolution du périmètre du Grand Lyon à destination des communes limitrophes faisant partie de son bassin de vie. C’est l’objet de l’amendement que nous proposons au vote du Conseil Munciipal de Lyon.
Vous nous demandez de rajouter au SDCI la mention du pôle métropolitain. Pourquoi pas, puisqu’il est mentionné dans les autres Départements. Mais puisque nous n’avons pas encore eu de débat à ce sujet, puisque ce n’est encore qu’une réflexion, un projet, pourquoi ne pas mentionner aussi la possibilité d’une métropole ? Pour peser dans le concert des grandes villes internationales, ce statut très intégré nous donnerait tous les leviers nécessaires.
Et bien non, ce sera, vous l’avez décidé, un pôle métropolitain. Un pôle métropolitain qui, dites vous, doit s’occuper des transports. Mais comment avoir une action pertinente sur ce sujet sans la Région qui juridiquement ne peut pas intégrer un tel pôle. Comment réfléchir à une stratégie pour le pôle de Saint Exupéry sans travailler avec la Communauté de Communes de l’Est Lyonnais (CCEL) ?
Si, demain, la seule conséquence concrète pour nos concitoyens est de voir sur leur ticket de transport un logo « pôle métropolitain », sans amélioration de la desserte, ce pôle sera-t-il autre chose qu’une coquille vide ?
Nous n’avons pas la structure permettant d’avoir une vision globale des transports et de la multimodalité, et nous doutons que ce pôle métropolitain soit la solution, puisqu’il n’associera pas tous les partenaires concernés. Ne serait-il pas plus efficace d’aller vers la création d’un Syndicat Mixte des Transports (SMT SRU) ayant le même périmètre géographique que le pôle métropolitain ? Ceci permettrait à la région Rhône-Alpes d’entrer dans ce syndicat et nous aurions alors la totalité des autorités organisatrices réunies pour développer une réelle multimodalité. Il est vrai que pour cela il faudrait réintégrer la compétence transport urbain en interne du Grand Lyon, et donc dissoudre le SYTRAL. Ceci permettrait également de suivre les recommandations de la cours des comptes dans son dernier rapport.
Monsieur le Maire, vous aviez une palette d’outils formidable pour contribuer au développement de notre aire métropolitaine. Vous aviez à travers cet avis l’occasion de marquer une ambition pour notre territoire. Au contraire, vous proposez au cas par cas le règlement de questions techniques et marginales.
Je vous remercie,
Face a l’absence de débat et de réponses à nos interrogation le groupe « Centristes et Démocrates pour Lyon » a voté contre le rapport.
Intervention reprise par Le Progrès dans son édition du mercredi 6 juillet.