Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes et Démocrates »
Monsieur le Président, mes chers collègues
A l’occasion de ces dossiers, quelques remarques de principe sur les aménagements ferroviaires de notre agglomération.
Tout d’abord, nous ne pouvons que partager l’idée d’une stratégie commune aux différents acteurs publics. A ce titre, une démarche de projection métropolitaine nous semble nécessaire, et c’est bien ce dont il est question ce soir. Nous souhaitons donc que puisse se concrétiser cette volonté.
L’un des problèmes majeurs que nous avons à traiter est celui de l’engorgement de la gare de La Part Dieu. Nous le savons, cet équipement arrive à saturation, il n’est plus adapté, en l’état, à l’accroissement du trafic TER et TGV. La récente mise en service du technicentre de la Guillotière va permettre d’optimiser l’usage de la gare en supprimant des passages de trains en transites. Par ailleurs, le Grand Lyon participe déjà à des travaux de réaménagement, et dans le cadre du CPER 2007-2013 des études sont menées. RFF travaille en outre à la création d’un 11ème quai coté Villette en 2012. Il faudra aller plus loin, et nous ne doutons pas que ce sujet sera au cœur des préoccupations du Grand Lyon dans les prochaines années. La Part Dieu est une gare dimensionnée, rappelons-le, pour 35 000 voyageurs par jour, or elle en accueille actuellement 85 000. La situation ne va pas s’améliorer puisqu’on prévoit 160 000 voyageurs par jour d’ici 2020. La dynamique du quartier de La Part-Dieu, avec notamment la construction de nouvelles tours, amplifie le phénomène. Le lancement de ces études est donc capital pour l’avenir du nœud ferroviaire Lyonnais. A l’image de Turin et de Barcelone cette étude doit nous permettre d’avancer sur les différents scenarios : création de voies ferroviaires urbaines souterraines, doublement de la gare de La Part-Dieu, … Nous tenons cependant à souligner avec force que cette gare, située au cœur de Lyon, ne doit pas devenir une gare de transite orientée prioritairement vers les TGV. Nous sommes attaché à un équilibre entre TER (déplacements de proximité du bassin de Lyon) et TGV. La défense de cet équilibre doit être une priorité pour le Grand Lyon.
De l’engorgement de la Part Dieu découle aussi tout l’intérêt de développer une troisième gare au sein de la Métropole, je veux parler de Saint Exupery. C’est là un hub qui dispose de nombreux atouts : lignes fortes, aéroport, bientôt relié avec le Tramway. Saluons ici l’action du Conseil Général du Rhône, qui a permis la réalisation de RhôneExpress (anciennement Lesly). En permettant, à compter du 9 août 2010, de relier les gares de St Exupéry et de La Part Dieu en 25 minutes cette ligne sera un atout de plus dans le développement de la métropole Lyonnaise.
Diversifier les points d’entrée sur l’agglomération nous parait être une nécessité. Les éléments que nous venons d’évoquer y concourent, mais ils ne sont pas les seuls.
Ainsi, la Halte Jean Macé est également un outil majeur.
En effet, Lyon et plus particulièrement la rive gauche, sera désormais accessible beaucoup plus rapidement depuis les pôles de Bourgoin-Jallieu, Valence, Vienne, Mâcon ou Bourg en Bresse.
De 3800 voyageurs par jour prévus à l’ouverture début décembre, on devrait rapidement passer à 6600 d’ici 2020. Sur ce dossier, on ne peut que saluer la réactivité et l’implication des services du Grand Lyon. Si cet équipement sera livré d’ici quelques semaines, c’est bien grâce à la communauté urbaine, qui c’est fortement mobilisée. Le Grand Lyon finance ainsi 36.2 % d’un budget total de 26 920 000 euros. A cela il convient de rajouter les travaux, que nous finançons également, de réaménagement urbain autour de la halte. Le Grand Lyon apporte donc un financement conséquent à un projet relevant des compétences de la Région Rhône-Alpes qui semble de ce fait se désengager.
Nous observons aussi que sur la Gare de Givors, Saint Etienne Métropole et le Département de la Loire apportent leurs contributions. Même s’il est toujours positif de voir que d’autres collectivités s’intéresse au transport ferroviaire, préfigurant ainsi, peut -être, nos futures évolutions métropolitaines ce désengagement apparent du Conseil Régional sur un sujet qui est au cœur de ses compétences nous inquiète.
Enfin, soulignons aussi tout l’intérêt du réaménagement des gares et des parkings relais qui leurs sont associés. Si nous voulons continuer à développer l’usage du train, il faut fournir aux voyageurs des outils adaptés. Les parcs relais sont un de ces outils indispensables. La aussi nous serons attentifs à ce que le Grand Lyon ne supporte pas des investissements qui ne sont pas totalement de sa compétence.
Dans cet esprit, notre groupe votera cette délibération, et demande que le Conseil de Communauté soit informé très régulièrement de l’avancé de cette étude. L’avenir du nœud ferroviaire Lyonnais constitue un enjeu majeur pour notre métropole, il doit donc être débattu par l’ensemble des élus en amont de toutes décisions.
Je vous remercie.