Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour le Grand Lyon – UDI »
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Ces deux délibérations complémentaires sont importantes sur le plan énergétique et environnemental mais aussi sur le plan du logement et de l’urbanisme.
La réhabilitation thermique est ainsi un enjeu majeur de la ville de demain. Elle est indispensable pour préserver le pouvoir d’achat des Lyonnais et particulièrement des plus modeste. Elle est le symbole d’une ville nouvelle et responsable où chacun commence par isoler son logement avant de monter le chauffage et gaspiller de l’énergie. Vous nous demandez aujourd’hui de voter en faveur d’une aide aux bailleurs sociaux s’engageant dans cet objectif de réhabilitation thermique. Cette première délibération va dans le bon sens.
Quelques remarques cependant :
- Tout d’abord il est regrettable que tous les bailleurs sociaux de l’agglomération ne soient pas intégrés.
- Ensuite si les copropriétés ne sont pas comprises dans cette délibération, il serait intéressant de les intégrer à l’avenir ; dès lors avez-vous pensé à les intégrer un jour, à quelle échéance, et sous quelle forme ? Nous avons déjà voté un dispositif en 2012, qui passe par l’ALE, pour accompagner les rénovations de logement. Ce dispositif était expérimental et ciblé sur quelques quartiers seulement.
- Je crois qu’il est temps d’avancer vraiment. Je comprends la volonté d’avancer en marchant, d’éviter les erreurs, d’économiser l’argent public. Mais c’est aussi une politique économique et sociale que de rénover les logements, pour que les factures soient moins fortes et développer une nouvelle filière d’emplois. L’expérimentation ne peut être un simple outil d’affichage. Elle doit déboucher rapidement sur une pratique générale. Et pourquoi pas inspirer ce que pourrait être un vrai programme national de rénovation écologique des bâtiments français, ainsi que le proposait Jean Louis Borloo ce week-end.
- Autre remarque : réhabiliter les logements n’aura d’impact que si une bonne communication est faite en direction des occupants des logements. Il est impératif qu’un travail de pédagogie soit réalisé afin d’indiquer les bons gestes à avoir et les mauvais réflexes désormais à éviter. Il faut que ce travail soit réel et approfondi.De plus, réhabiliter un logement demande d’étudier certes le confort en période de froid, mais aussi le confort en période estivale. Il faut donc être vigilant aux performances des bâtiments en été et éviter des écueils tels que des surconsommations liés à la climatisation. Cet aspect du logement doit ne doit surtout pas être mis de côté et doit également faire l’objet d’un travail de pédagogie envers l’occupant
- Enfin, à l’avenir nous devrons tourner vers les énergies renouvelables pour les centrales de chauffage comme le bois ou la géothermie.
Vous le voyez, mes chers collègues, de nombreux progrès peuvent être réalisés dans nos objectifs de réhabilitation thermique.
Ce n’est qu’en marchant dans la direction d’une ville responsable, d’une ville intelligente, d’une ville qui fait le pari de l’économie d’énergie en n’oubliant pas d’accompagner les citoyens dans ce changement, que nous ferons rayonner notre agglomération. Changer les mentalités cela commence par chez soi et le politique doit l’impulser !
C’est dans ce cadre que le dossier de l’aide à la pierre entre également, car c’est dans la construction que tout commence. Les chiffres de l’ANAH pour les logements sociaux sont bons et nous nous félicitons du nombre important de logement qui a été produit en 2012. Aider la quantité de construction, c’est bien, aider la qualité, c’est encore mieux. Sur les aides à la pierre nous ne sommes qu’un petit maillon de la chaine, mais je pense qu’il nous faudra travailler avec l’ensemble de nos partenaires, pour que ces aides aient un vrai profil écologique. C’est pourquoi le fait que l’ANAH prenne en compte le volet énergétique dans le bâti ancien est une bonne chose et doit être saluée. De même nous saluons l’évolution très significative des conditions d’éligibilité à ces aides. Nous espérons que cela incitera de très nombreux propriétaires bailleur ou propriétaire occupant à « sauter le pas » et à se lancer dans une rénovation de leurs biens.
Au travers de ces 2 délibérations, on voit bien également le travail de prototypage que la collectivité doit insuffler. La rénovation du bâti ancien n’est pas une chose triviale et totalement maitrisée. Les pouvoirs publics sont bien dans leur rôle en accompagnant ces premières expériences afin que très rapidement les process soient opérationnels, moins couteux pour que nous puissions passer à une échelle industrielle.
Dans ce cadre nous estimons qu’il serait également intéressant de tester de nouvelles expérimentations dans des quartiers peu denses. Par exemple, la construction d’un étage supplémentaire dans certains bâtiments pourrait être une expérience intéressante pour répondre au besoin de logements tout en réduisant l’impact financier de la rénovation grâce à cette augmentation de la surface habitable. Nous devons ouvrir le débat de la densification urbaine seule solution pour préserver nos espaces verts et lutter contre l’étalement urbain. A l’inverse rénover c’est bien, mais dans certains cas ceci peut être trop couteux. Nous ne devons pas avoir peur de démolir pour mieux reconstruire ensuite. La aussi c’est avancer sur la voie d’une ville plus responsable.
Je vous remercie.