Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour le Grand Lyon »
Monsieur le Président, mes chers collègues,
En premier lieu je tiens à dire que COPARLY est un outil indispensable et performant qui nous permet de mesurer la qualité de l’air et d’informer de manière transparente et indépendante nos concitoyens. Nous souhaitons donc bien sûr soutenir ses actions et nous voterons cette délibération.
Mais s’il est important de pouvoir informer des épisodes de pollution, il est aussi essentiel de les prévenir, de les éviter, car notre agglomération est très souvent, trop souvent, concernée par l’activation du dispositif préfectoral que ce soit en niveau d’information ou en niveau d’alerte.
Le Grand Lyon agit déjà, à travers le plan climat de l’agenda 21, le plan de déplacements modes doux, le développement de Velo’v, à travers son implication expérimentale pour les ZAPA (Zones d’Action Prioritaire pour l’Air), et aussi en soutenant le pôle de compétitivité LUTB Lyon Urban Trucks and Bus qui travaille sur des moyens de transport plus écoresponsables.
Mais nous devons aller plus loin. Ainsi, à Rouen, la Communauté d’agglomération a lancé un plan d’incitation à l’usage du véhicule électrique sur son territoire par un partenariat avec plusieurs entreprises, dont Renault. Cela va se traduire par une mise disposition d’une quarantaine de véhicules avant leur commercialisation auprès du public.
Au-delà, nous devons augmenter notre effort pour développer quantitativement et qualitativement notre offre de transports en commun. Le projet Atoubus devrait apporter dès cet automne une amélioration appréciable.
Nous nous permettons cependant de redire qu’il est nécessaire et urgent d’améliorer la situation. Nous avons eu déjà l’occasion de le dire, d’autres points exigent un investissement de la collectivité :
- La fiabilité des transports en terme de ponctualité bien évidemment, mais également au niveau social. En effet de plus en plus nous sommes dépendant des transports en commun, il est donc de notre responsabilité de tout faire en amont pour limiter ce risque.
Mettre en place la gratuité des transports en commun quand le seuil d’alerte est dépassé. Cette mesure symbolique permettrait une mobilisation de tous. - Certaines lignes sont saturées, en particulier les lignes fortes comme le métro. Certes le réaménagement des voitures va permettre d’augmenter d’environ 10% la capacité. Mais ce n’est pas suffisant, il devient urgent d’allonger les rames en ajoutant une voiture supplémentaire. Ceci est techniquement possible, les stations ont été conçues par nos prédécesseurs dans cette perspective.
- Les parkings des gares sont eux aussi, majoritairement saturés et ceci est particulièrement le cas au niveau des parcs à proximité des gares SNCF. Aujourd’hui ces parcs sont de compétences communales alors même qu’ils sont un enjeu d’agglomération. Aussi nous souhaitons un transfert de compétence en direction du Grand Lyon afin que les investissements lourds pour augmenter leur capacité puissent être programmé à court terme.
- Enfin dernière point, l’information multimodale. Pour ce dernier point les investissements sont faibles par contre il nécessite une implication politique au plus haut niveau afin de faire éclater les prés carrés de chaque structure, de chaque partenaire. Il y a juste 1 an nous avions voté la mise en place d’une radio d’information multimodale, je souhaiterai aujourd’hui que vous puissiez nous faire un point d’étape sur ce dossier. Dans notre esprit, cette radio devait être une source d’information en temps réel des déplacements au sens large du terme : modes doux, TER, TCL, parcs relais, voiture, cars départementaux. Cette radio devait également proposer des solutions alternatives multimodales en cas de difficultés de déplacement en un point particulier du Grand Lyon, en cas de saturation d’un parc relais ou de perturbations sur le réseau TCL par exemple.
Nous sommes conscients des contraintes budgétaires, mais le choix des priorités, les arbitrages au niveau des investissements sont de votre responsabilité. Les investissements au niveau des transports en commun doivent être fait pour le grand nombre et dans le sens de l’intérêt général et non pour un usage privatif très ponctuel.
Au delà, plusieurs médecins l’ont rappelé récemment, la pollution de l’air et notamment aux particules fines, a un impact directe sur l’espérance de vie des grands lyonnais. Nous sommes donc aujourd’hui non plus sur un simple problème de déplacement mais face à un problème de santé publique. Notre responsabilité au sens le plus large du terme en est donc décuplée et pourrait même être engagée.
Je vous remercie.