Intervention de Marc Augoyard au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour le GrandLyon »
Monsieur le président,
Il y aurait tant à dire sur l’organisation des transports dans notre Grand Lyon ! Ne serait-ce que sur l’évolution institutionnelle et géographique du SYTRAL. Mais cette délibération est surtout l’occasion de faire le point sur l’accessibilité du quartier de la Confluence.
Trop souvent on a l’impression que vos projets ne sont calés que sur les dates des élections municipales. On ne parle pas en années ici, on parle en mandats. On en a ici un exemple éclatant. Un tram, ça s’inaugure vite, alors ne faisons pas de métro. Vous nous opposez des obstacles techniques et financiers. Mais on pourrait au moins s’accorder sur l’objectif à moyen terme. Nous savons que le centre d’échange ne pourra rester en l’état. Nous savons que l’autoroute ne pourra pas scinder définitivement notre centre-ville. Mais, disait Henri Queuille, « il n’est point de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout ». Je vous pensais plus audacieux.
On doit voir l’avenir, on doit voir loin quand on est président du Grand Lyon, et ne pas passer la patate chaude aux successeurs.
C’est ce long terme qui manque trop souvent dans nos débats, que ce soit ici ou ailleurs comme l’élection présidentielle nous le montre malheureusement.
Le métro aurait assuré la continuité manquante entre le nord et le sud de la Presqu’île. Mais bon, il faut, pour l’instant, faire avec vos décisions, cherchons donc des solutions pragmatiques pour améliorer l’accessibilité non pas au seul pôle de loisirs (tout ne tourne pas qu’autour de la consommation !) mais au quartier de la Confluence dans son ensemble qui est appelé à se développer, à grandir et à attirer.
Pour l’heure, seule la prolongation du T1 jusqu’à Debourg semble être votre solution avec quelques navettes. La Confluence sera ainsi, à terme, reliée à la ligne B du métro et donc au sud de l’agglomération lorsque cette ligne sera prolongée jusqu’à Oullins et, un jour je l’espère, au-delà. Pas mal, mais insuffisant.
On voit bien, j’insiste, que le T1 restera insuffisant pour le trafic venant du nord, de l’est et de l’ouest de l’agglomération. Ceci est particulièrement frappant pour le lien entre presqu’île nord et presqu’île sud. On nous parle de prolongement du centre ville avec le projet Confluence alors qu’aucune liaison directe en transports collectifs lourds n’est créée entre le centre « ancien » et le centre « nouveau ». Seul point de contact : la station métro/tram de Perrache, dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est sinistre, glauque, et inadaptée.
Pragmatisme disais-je.
Nous vous proposons de prolonger également le T2. Cette ligne s’arrête aujourd’hui à Perrache. Ne peut-elle pas faire quelques stations de plus ? Cela doublerait les fréquences entre Perrache et Debourg. La Confluence serait ainsi directement reliée au sud-est de notre agglomération.
Pourquoi ne pas non plus envisager des lignes fortes C dans le quartier de la Confluence ? Vous me direz « les voiries sont trop petites ». Cela montre bien que par dogmatisme, on a tout fait pour que tout le monde vienne à pied ou à vélo, alors que la réalité n’est pas aussi simpliste, et ne le sera jamais.
Pour que les grands lyonnais délaissent leur voiture, il faut que l’offre en transports en communs soit réellement attractive. Il faut qu’ils sachent qu’ils ne seront pas pressés dans des trams bondés, qu’ils n’attendront pas 10 minutes sous la pluie parce que la station est sous-dimensionnée. Ainsi, les habitants de la Confluence, parce qu’il y en a, ne subiront pas la thrombose qui voit un cours Charlemagne saturé car sous-dimensionné.
Monsieur le président, le changement pourrait être pour maintenant… Si nous prenons enfin les bonnes décisions, tant que le quartier n’est qu’à mi-chemin de son développement.
Je vous remercie
Intervention reprise par Le Progrès dans son édition du mardi 17 avril.