Intervention du groupe «Centristes & Démocrates pour Lyon – UDI»
Monsieur le maire, chers collègues,
Tous les parents qui siègent parmi nous ou qui nous regardent savent quelles inquiétudes on peut avoir lors de la rentrée scolaire de son enfant. Et cela commence même bien avant, lorsque l’on apprend dans quel établissement il sera affecté.
Nous connaissons tous des exemples de parents qui ont choisi le quartier dans lequel ils ont emménagé en fonction de l’école dont allaient dépendre leurs enfants. Notre conseil va donc prendre là une délibération déterminante pour une partie de la scolarité des jeunes lyonnais. Nous approuvons ces périmètres. Nous souhaitons bien sûr que les problèmes particuliers qui pourraient encore surgir soient réglés dans un esprit de dialogue avec les parents concernés, et les chefs d’établissements.
Mais je voudrais aussi saisir l’occasion de ce rapport, pour revenir sur la question des rythmes scolaires, qui émeut nos concitoyens, bien au-delà de notre conseil, et que mon collègue Christophe GEOURJON avait déjà abordé lors du conseil du 21 janvier.
En tant que parents et en tant qu’élus nous avons été ou sommes tous concernés par ces changements. Sans être des experts de la pédagogie ou de la chronobiologie, peut-être sommes nous de ces experts du quotidien dont parlent beaucoup de vos amis sous couvert de démocratie participative.
Mais là, le moins que l’on puisse dire, c’est quelle déception ! Sur un tel sujet, où est la concertation ? Absente des décisions du gouvernement, qui a confondu vitesse et précipitation, en privilégiant l’effet d’annonce pour un sujet essentiel ?
Concertation également absente de votre décision, vous qui avez brutalement annoncé que vous n’appliqueriez qu’en 2014 le décret du 26 janvier dernier.
Alors même que le projet de loi sur l’école proposé par vos amis politiques entre en discussion aujourd’hui à l’assemblée, que le débat parlementaire est susceptible d’abonder la participation de l’État dans un fonds destiné aux activités périscolaires, vous avez tranché : ce sera en 2014 à Lyon.
Je ne crois pas que les parents d’élèves lyonnais aient été consultés. Quant aux élus municipaux, n’en parlons pas, mais on sait qu’ils sont pour vous quantité négligeable.
Au mois de janvier, monsieur Fournel a fait un état des lieux, et vous nous disiez vos doutes, je vous cite : « Lorsque nous l’avons fait sur Gilbert Dru, ça a été un succès, les parents d’élèves et les enseignants sont enchantés de la réforme. /…/Mais on a 195 écoles, c’est donc extrêmement compliqué./…/ à l’impossible, nul n’est tenu /…/ prendre en compte l’ensemble des données et on attendra qu’elles soient totalement complètes pour s’engager. »
Vos adjoints indiquaient encore en février que les concertations se poursuivaient afin d’affiner les hypothèses de mise en œuvre de la réforme : comment garantir un encadrement adapté, et le faire en 9 mois ? Comment modifier l’organisation des associations, le planning des équipements sportifs et culturels ? Comment former les nouveaux animateurs ? toutes ces questions semblaient ouvertes.
Mais dès le 19 février, vous annonciez à grand clairon que « pour Lyon, ce sera en 2014 » ! Peut-on savoir ce qui a motivé cette précipitation dans une décision qui engage toute la ville, alors que le décret donne aux communes la date limite du 31 mars pour « demander au directeur académique des services de l’éducation nationale le report de la réforme à l’année scolaire 2014-2015. ». Ainsi, il se confirme que vous seriez la commune à vous tout seul !
La réunion de notre Conseil aujourd’hui eût été un bon moment pour faire le point et soumettre au vote l’option de reporter –ou non – cette réforme à 2014. L’occasion d’un débat démocratique une fois de plus manquée !
Voilà, Monsieur le Maire, l’amateurisme du gouvernement sur ce sujet nous inquiète, et votre désinvolture nous désole. Monsieur le Maire, rassurez les parents sur l’accompagnement prévu pour les écoliers Lyonnais dans le cadre de cette réforme.
Nous vous demandons d’organiser une véritable concertation sur ce sujet crucial pour l’avenir de nos enfants.
Je vous remercie.
Intervention reprise par Le Progrès dans son édition du 12 Mars