Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes &Démocrates pour Lyon – UDI»
Monsieur le maire, chers collègues,
Vous nous proposez dans ce rapport de poursuivre, et même d’approfondir la mutualisation des services entre le Grand Lyon et la Ville de Lyon sur les affaires internationales et européennes.
Vous le savez, nos prises de positions sur ces sujets sont claires depuis longtemps : nous approuvons cette logique, qui va dans le sens de l’histoire, dans le sens d’une simplification et de plus d’efficacité de l’action publique. Je voudrais en outre vous poser une question : où en sommes-nous de la démarche de rapprochement entre la ville et le Grand Lyon, qui paraît un peu éclipsée par l’annonce de la création de la Métropole ?
Avec ce rapport, se posent bien d’autres questions.
Oui, il est nécessaire de mutualiser entre la ville de Lyon et le Grand Lyon, bientôt la Métropole, et pas seulement sur ces sujets. Oui, il faut arrêter les doublons, aboutir à des guichets uniques. Chacun voit bien que pour toute une série de compétences du Grand Lyon, c’est d’abord et avant tout la ville centre qui est concernée.
Cela renforce la nécessité d’un acte III de la décentralisation, d’un véritable acte III j’entends, avec, comme au théâtre, unité de temps de lieu, d’intrigue. Or, si j’en crois les dernières informations, ce n’est plus un seul acte III que prépare le gouvernement, mais une multitude de saynètes et de demi-mesures.
Déjà, le projet de loi qui circulait était pour le moins confus. Comme l’a dit un conseiller régional, qui, bien qu’élu d’opposition, était globalement d’accord avec Jean Jack Queyranne sur ce point, ce projet de loi « institutionnalise la réunionite, érigée en politique publique ».
Ne nous voilons pas la face, cette réunionite existe déjà parce que les compétences des uns et des autres ne sont pas clarifiées.
Et là, comme sur toute une série de sujets, le gouvernement refuse de choisir, on ne parlera même pas, par exemple, des rythmes scolaires…
Il dit aux collectivités : je ne sais pas ce que je veux, réunissez vous, décidez entre vous, faites des schémas, qui ne sont que pure littérature, et on verra plus tard. Ce projet revient à laisser les choses en l’état en matière de répartition de compétences, en annonçant qu’à l’avenir on se coordonnera mieux qu’avant.
À ce propos l’échec du référendum en Alsace pour la fusion des départements et de la région augmente notre inquiétude sur l’incapacité des deux grands partis dits « de gouvernement » à élaborer et à faire accepter une réforme pourtant nécessaire.
Si, comme on nous le dit, on passe à trois projets de loi successifs pour réformer les collectivités locales, il faudra m’expliquer la logique. Déjà qu’en un texte on n’arrive pas à s’y retrouver, comment fera-t-on avec trois ?
Ce qui peut nous rassurer, c’est que la Métropole défendu par Michel Mercier et vous-même, seule vraie avancée du projet, devrait passer en premier. Mais en avons-nous, en avez-vous, Monsieur le Maire, la garantie de la part du Gouvernement ?
Et puis, quelle Métropole ? Qu’est-ce qu’un outil de développement et de rayonnement s’il n’a pas une compétence économique ? Quand je lis les positions de votre ami socialiste, M. Queyranne, je me dis que l’union est en effet un combat de tous les jours, et j’en viendrais presque à vous plaindre.
Si nous voulons vraiment rénover le fonctionnement de nos collectivités, de notre démocratie, qui nous le voyons malheureusement en a bien besoin, nous n’échapperons pas à un vrai débat sur le cumul des mandats. Aussi bien la multiplicité des mandats dans le même temps que le nombre de mandats successifs. Un débat qui ne soit pas parasité, comme il l’est actuellement, par les petites questions de cuisine politicienne ; faut-il le faire en 2014 en 2017, en 2020 peut-être, ou pire encore, aux calendes grecques ? Vous pourriez, au moins, devancer la loi et montrer l’exemple dans la majorité municipale. Cette réforme permettrait un véritable renouvellement de la classe politique.
Je vous remercie.