La Métropole a annoncé le 11 mai la mise en place un service de prêt, à titre gratuit, de vélos à destination des jeunes majeurs résidant sur son territoire. Ce service de prêt permettra aux jeunes de s’approprier, dès les 1ères années de leur vie d’adulte, la pratique régulière du vélo pour se rendre sur leur lieu d’études ou sur leur lieu de travail, leur permettant ainsi, alors qu’ils sont parfois éloignés des réseaux de transports en commun, de pouvoir se déplacer.
Ce coût interroge :
– nous avons la chance sur la Métropole de Lyon d’avoir depuis plusieurs années un réseau d’ateliers vélos participatifs et solidaires. Un réseau fédéré au sein de la coordination « La Clavette ». Ces ateliers participatifs comme « Le Chat Perché » dans le 7ème arrondissement ou « La P’tite Rustine » à Bron proposent déjà des vélos recyclés et révisés pour un budget de seulement quelques dizaines d’euros !
– Avec ce dispositif vous créez un nouveau service concurrent du Velo’V. Velo’V qui est à ce jour un véritable succès pour mémoire 1,6 millions de prêts en 2005 au lancement du dispositif, en 2019 8,5 millions de prêts et en septembre 2020 un record avec plus de 1 million de location en septembre 2020. Aujourd’hui Velo’V a besoin d’être encore plus développé : plus de stations, plus de vélos et plus de communes desservies.Christophe Geourjon
Monsieur le Président,
Vous nous proposez de voter en faveur de la mise en place d’un service de prêt, à titre gratuit, de 10 000 vélos reconditionnés à destination des jeunes majeurs en situation de précarité.
Force est de constater que la délibération soumise est très peu détaillée. Il n’est ainsi pas précisé la durée de ce prêt, ni son caractère renouvelable ou non.
Ce qui reste assez cocasse car un prêt sans date de retour pour une collectivité, cela se rapproche du don.
Encore une fois, il faut s’en référer aux retours de la conférence de presse et à son dossier de presse, dévoilés un mois avant toute présentation du dispositif, pour en savoir davantage. Il s’agirait donc bien d’un prêt d’un an, renouvelable une fois.
Ce service sera confié à un prestataire extérieur privé qui aura à sa charge l’entièreté de la chaîne de production du service : de la réception des vélos achetés par la Métropole à l’instruction des demandes de prêt en passant par la gestion du parc en fin de vie.
Il s’agit donc ici en quelque sorte d’une délégation de service public, mode de gestion qui fait pourtant d’habitude pousser des cris d’orfraie à certains.
Les appels d’offres pour choisir ce prestataire sont clos depuis jeudi dernier et nous attendons désormais de savoir qui sera retenu pour mettre en place cette politique.
Vous avez décidé que ce service serait accessible aux majeurs avec 2 publics prioritaires : les boursiers en 1ère année et les jeunes en parcours d’insertion sociale et professionnelle. Monsieur le Président nous vous demandons d’élargir les bénéficiaires de ce dispositif aux jeunes en alternance ou en apprentissage y compris si ils sont mineurs. `
Nous soutenons le principe d’une démarche d’économie circulaire avec des vélos d’occasion reconditionnés et le recours aux structures d’insertion pour mettre en place cette flotte.
L’estimation budgétaire pour la mise en place de ce service de prêt est de 4 000 000 €. Avec une flotte de 10 000 vélos, il s’agit un coût de revient de 400 €/pièce pour des vélos reconditionnés.
Ce coût interroge. Ceci d’autant plus, que vous avez déclaré vouloir faire appel à la générosité des Grands Lyonnais pour vous fournir leurs vélos non utilisés, sommeillant dans les caves et les garages. Ce qui impliquerait donc un coût négligeable d’acquisition pour au moins une partie des vélos.
Ce coût interroge d’autant plus que nous avons la chance sur la Métropole de Lyon d’avoir depuis plusieurs années un réseaux d’ateliers vélos participatifs et solidaires. Un réseau fédéré au sein de la coordination « La Clavette ». Ces ateliers participatifs comme « Le Chat Perché » dans le 7ème arrondissement ou « La P’tite Rustine » à Bron proposent déjà des vélos recyclés et révisés pour un budget de seulement quelques dizaines d’euros ! Monsieur le Vice-Président aux mobilités actives pourquoi avez décidé de court-circuiter ce réseau associatif actif ?
Avec ce dispositif vous créez un nouveau service concurrent du Velo’V. Velo’V qui est à ce jour un véritable succès pour mémoire 1,6 millions de prêts en 2005 au lancement du dispositif, en 2019 8,5 millions de prêts et en septembre 2020 un record avec plus de 1 million de location en septembre 2020. Aujourd’hui Velo’V a besoin d’être encore plus développé : plus de stations, plus de vélos et plus de communes desservies. Monsieur le Vice-Président pouvez-vous nous préciser votre ambition pour ce service ? Question d’autant plus importante à la veille de la quasi-disparition de la publicité sur le territoire de la Métropole de Lyon, hors c’est la publicité qui finance le service Velo’V. La Métropole de Lyon a-t-elle prévu de financer en directe ce service ?
Avec ce nouveau service, les bénéficiaires du prêt de vélo ont la charge du stationnement du vélo à leur domicile ou sur le lieu d’étude ou de professionnalisation. Comment faire alors que les jeunes vivent souvent dans des petites surfaces, sans espace de stationnement sécurisé ?
On voit mal ces jeunes précaires faire appel à des services de stationnement payant. À elle seule, la flotte de 10 000 vélos peut déjà mettre sous pression les 18 096 arceaux soit 36 192 places vélos dans l’espace public de la Métropole. Monsieur le Vice-Président pouvez-vous nous préciser le calendrier et le volume de stationnements vélos supplémentaire que vous envisagez ?
D’ailleurs, outre l’aspect symbolique, on pourrait se demander pourquoi la Métropole a-t-elle choisi d’acheter 10 000 vélos ?
Pour rendre l’opération de création d’une flotte de vélo économiquement viable pour l’opérateur choisi ? Ou est-ce pour faire de ce service un marqueur, un symbole calibré tentant de cocher toutes les cases de la mise en récit que vous essayez de faire du mandat actuel. L’appel d’offres précise bien dans cette stratégie que les vélos auront une mise en peinture très visible, couleur voyante dans l’univers du rouge, du vert ou du bleu.
À l’instar de la réussite de la marque Vélo’V et ses vélos rouges, verra-t-on fleurir demain une flotte de vélos Verts censé participer à la visibilité de la politique de l’exécutif Vert, fusse ce au détriment desdits Vélo’V ?
Face à ces nombreuses interrogations notre groupe s’abstiendra sur cette délibération.
Je vous remercie.