Intervention du groupe « Lyon Démocrate – MoDem »
Monsieur le Maire, mes cher collègues,
L’offre totale de stationnement payant sur voirie est aujourd’hui d’environ 22.000 places. Vous ambitionnez de le porter à 32.000 places à l’horizon 2010.
C’est, je cite, dans « un objectif de meilleure cohérence tarifaire » que vous nous proposez de voter une nouvelle réglementation du stationnement sur voirie ainsi qu’une modification des tarifs, dont on peut déjà déplorer l’absence de lisibilité en raison de leur multiplicité.
Nous estimons néanmoins que la politique de stationnement ne doit pas se limiter à la seule fixation de tarifs.
La cohésion des déplacements est fondamentale pour la Ville de Lyon.
Malheureusement et en dépit des pétitions de principe, nous ne constatons pas de volonté forte.
La voiture reste le premier moyen de déplacement domicile / travail pour les lyonnais et 75% des actifs du Grand Lyon utilisent la voiture pour se rendre au travail. Dès lors, pour dissuader le recours voire la détention d’un second véhicule au sein des foyers lyonnais, encore faut-il permettre à ces derniers de bénéficier de réelles solutions alternatives.
Or, l’offre de prêts de véhicules en libre service n’est toujours pas à la hauteur des attentes. La densification des transports en commun doit être poursuivie, notamment vers le reste de l’agglomération, où elle est trop peu développée. Enfin, dans certains quartiers, il existe une réelle pénurie de stationnement résidentiel.
Nous relevons d’ailleurs que la deuxième vignette résident n’a pas été supprimée, comme cela avait pu être évoqué initialement.
Pour autant, la politique de stationnement devra prendre en compte les difficultés réelles rencontrées quotidiennement par les lyonnais et les grandes entreprises lyonnaises. Ces dernières, bien moins nombreuses en raison de délocalisations progressives, ne peuvent assurer notamment sur Gerland le stationnement de l’ensemble de leur personnel. En effet, les transports en commun desservent encore très mal certains secteurs de l’agglomération d’où proviennent les salariés et les quelques parcs relais existants sont en sous-capacité totale.
D’ailleurs, le plan de déplacements urbains, révisé en juin 2005, rappelle les attentes des citoyens, parmi lesquelles celle de pouvoir bénéficier d’un choix réel de leur mode de déplacement, ce qui n’est pas encore le cas.
Aussi, l’ensemble de ces données doivent être prises en compte pour décider maintenant les mesures qui permettront aux lyonnais de se déplacer harmonieusement dans quelques années, ce qui ne peut se limiter à la simple transformation de 10.000 places de stationnement gratuit en stationnement payant.
En ce qui concerne l’aspect démocratique de votre méthode, je m’étonne que la localisation des zones tarifaires dans la ville ne soit pas soumise au conseil municipal, même s’il s’agit au sens strict d’un pouvoir de police du maire : après une concertation relativement large des habitants sur ce sujet, vous court-circuitez cavalièrement les élus de votre conseil en ne nous soumettant que l’aspect tarifaire du dossier.
Sur un sujet qui dépasse la seule question de savoir où garer sa voiture, il me semble que la concertation s’impose largement et implique de réelles ambitions alternatives ainsi qu’une anticipation permettant aux lyonnais de se projeter maintenant au risque de se retrouver dans quelques années acculés et ce, en raison du manque d’anticipation de leur gouvernants.
Je vous remercie.
Notre intervention a été reprise par Le Progrès dans son édition du mardi 15 décembre