Intervention de Bernadette Bertrix-Veza au nom du groupe « Centristes & Démocrates pour Lyon – UDI »
Monsieur le Maire, mes chers collègues,
Attribuer un nom à une rue, à un ouvrage d’art, c’est rendre hommage à un homme, à une femme, à une action. Donner le nom de Robert Schuman à un pont est tout un symbole et l’occasion de rappeler notre attachement à l’Europe, celle des Pères fondateurs, celle de Robert Schuman.
L’Europe. L’amour qu’on lui porte est toujours à géométrie variable.
Au PS, on l’aime parfois. Mais pas toujours. Il n’y a qu’à entendre certaines réactions sur votre aile gauche lorsque l’Union européenne s’est vu décernée, il y a quelques jours, le Prix Nobel de la Paix. C’était consternant.
A l’UMP, on l’aime parfois. Mais pas toujours. Autant instrument de puissance que bouc-émissaire. Lorsque tout va bien, c’est grâce à la France, lorsque tout va mal, c’est la faute à Bruxelles…
Chez nos amis Europe Écologie Les Verts, c’est encore Daniel Cohn-Bendit qui en parle le mieux et la charge est lourde… On peut penser ce qu’on veut de l’homme, mais comment ne pas être d’accord avec lui lorsqu’il dit qu’après l’abandon de l’écologie, les Verts ont trahi l’Europe ? Je suis sûre d’ailleurs que cela fait mal à certains d’entre vous.
Il n’y a en réalité que notre famille politique centriste qui aime vraiment, pleinement, sincèrement, l’Europe. Mais ce n’est pas parce que nous sommes « euro-convaincus » que nous sommes des « euro-béats ». Le temps des pères fondateurs est révolu. Nous devons rester fidèles à leur héritage, mais c’est à nous qu’il incombe de rénover, de refonder notre Europe.
Et mes chers collègues, nous ne devons pas être frileux. L’Europe, c’est notre horizon. C’est un combat de tous les jours. C’est bien de baptiser ce pont du nom de Robert Schuman. Mais il faut que tous les Européens, quelques soit leurs partis, puissent faire plus. C’est l’idée européenne que nous devons faire avancer maintenant, concrètement, pour chaque entreprise, dans chaque foyer, pour chaque citoyen.
Quelques positions concrètes M. le Maire que les élus UDI et MoDem de la ville de Lyon vous proposent de défendre auprès du Président de la République, du Gouvernement et du Parti Socialiste qui a tous les pouvoirs et donc toutes les responsabilités :
o Que l’Europe se concentre sur les grands défis du XXIe siècle : la paix, la sécurité, le changement climatique, la compétitivité et la prospérité ;
o Que les États donnent enfin à l’Europe les moyens financiers de ses ambitions ;
o Que l’Europe parle enfin d’une seule voix avec un président de l’Union élu au suffrage universel, par tous les citoyens européens et un siège unique dans les organisations internationales comme l’ONU.
Ceci dépasse largement le cadre de notre conseil municipal, certes. Mais nous sommes des pragmatiques. Nos nouvelles frontières dépassent largement celles de l’Hexagone. Les jeunes, et pas que les jeunes d’ailleurs, partent en week-end grâce à des vols low-cost à Berlin, Rome, Barcelone ou Prague. Le programme Erasmus a ouvert toute une génération aux voyages, notre ville en a d’ailleurs largement profité grâce aux échanges fertiles que nos universités ont su nouer.
Notre avenir est en Europe, cette Europe que Robert Schuman a créée à une époque tourmentée. Si nous voulons nous montrer à la hauteur, un pont ne suffira pas.
L’Europe des citoyens, l’Europe qui protège, la vraie Europe, celle d’Erasme, des Lumières, de la République des lettres, de Victor Hugo, de Jean Monnet, de Robert Schuman, de François Mitterrand, de Simone Veil, de Jacques Delors, d’Helmut Kohl, l’Europe de notre génération, de celle de nos enfants et de celle de nos petits-enfants, c’est maintenant Monsieur le Maire.
Je vous remercie,