Conseil municipal de Lyon – Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « UDI et apparentés »
Vous proposer une refonte des tarifs des piscines en séparant le Centre Nautique du Rhône, fraîchement rénové, et les autres bassins.
Que le Centre Nautique du Rhône fasse l’objet d’un traitement à part, ne nous choque pas. La nouvelle offre proposée justifie une réévaluation des tarifs.
Cependant, du fait de l’absence d’un plan piscine plus global ce simple toilettage tarifaire est incohérente et injuste pour les Lyonnais.
Injuste parce que vous ne proposez pas une différenciation des tarifs entre les résidants et les non résidants. Les Lyonnais payent des impôts locaux. A ce titre, il est naturel qu’ils ne paient pas le même tarif qu’un non résidant qui lui ne supporte pas le déficit de fonctionnement des piscines. Nous vous avions fait cette demande pour le dispositif ‘DivertiSport’ il y a déjà 3 ans. C’est pour nous, une question d’équité.
Vous avez prétexté d’une argutie juridique pour nous dire l’impossibilité d’un tarif spécifique pour les non résidants. Alors, comment expliquez-vous que cela existe, depuis des années, dans beaucoup de communes? Soit ces nombreuses communes sont dans l’illégalité, soit c’est vous qui êtes frileux ou qui chercher un faux prétexte !
Regardez à Bordeaux par exemple. Le prix d’entrée pour les résidants est de 3,20 €, mais pour les non résidants l’entrée plein tarif passe à 4,60 €.
Plus proche de nous Meyzieu. Le prix d’entrée pour les résidants est de 4,30 €, mais pour les non résidants il passe à 10,30€.
C’est plus de justice pour les résidants, tout simplement!
Pour le Centre Nautique du Rhône, la distinction entre résidants et non résidants aurait ainsi permis de limiter la hausse du prix d’entrée pour les Lyonnais. Ils payent « plein pot » alors qu’ils financent par leurs impôts les importants travaux de rénovation (30M€ pour mémoire).
Incohérent car les tarifs proposés oubliaient tous simplement les demandeurs d’emplois. Mais je vois que vous avez entendus les remarques de votre opposition et d’une partie de votre majorité puisque vous déposez ce jour un amendement corrigeant cet oubli … Pour des personnes qui n’ont pas ou qui n’ont plus les moyens de partir en vacances, la piscine est pourtant un loisir de proximité indispensable.
Incohérent car les tarifs vont aussi augmenter alors que l’offre n’a pas évolué. La majorité de piscines de Lyon ont toutes été construites il y a plus d’1/4 de siècle alors que depuis la population a augmenté et les pratiques ont évolué. Je fréquente la piscine de Gerland et je peux attester qu’elle a besoin, comme la majorité des piscines Lyonnaises d’une profonde rénovation.
Les Lyonnais vont donc payer un peu plus cher pour des piscines veillottes et souvent bondées. Des piscines aux horaires d’accès trop restreints.
La réhabilitation du C.N.R., aussi clinquante soit-elle, ne doit pas être « l’arbre qui cache la forêt ». La réalité à Lyon aujourd’hui c’est des piscines vétustes aux conditions d’accueil insuffisantes.
Si la ville en est là aujourd’hui c’est parce que le « plan piscines », que vous aviez promis en 2001 puis en 2008, n’a jamais vu le jour (les projets Sergent Blandan et Confluence s’entassent au cimetière des promesses de campagne électorale non tenues…).
Un « plan piscines » est pourtant une urgent. La troisième ville de France a seulement une piscine pour 70.000 habitants. Le département du Rhône, hors Lyon, offre une piscine pour 31.000 habitants environ, sans compter les piscines privées, beaucoup plus nombreuses dans les zones peu denses. La différence est énorme.
Nous avons eu l’occasion de le dire plusieurs fois les centres nautiques, sont des équipements d’agglomération. C’est à cette échelle que l’on peut définir les besoins, pour mieux répondre à une demande plus diversifiée : loisirs et santé, détente, bien-être, accueil des publics spécifiques (familles, jeunes enfants, aînés, personnes handicapées) dans de meilleures conditions.
C’est à cette échelle que l’on pourra lancer de nouveaux investissements et reconstruire. Et enfin, offrir aux clubs de vraies infrastructures avec en particulier, un centre nautique répondant aux normes sportives actuelles et permettant d’accueillir des compétitions officielles (bassin de 50 m de 10 couloirs, accompagné d’un bassin d’échauffement de 25 m, une fosse à plongeon).
Monsieur le Maire, Monsieur le Président depuis des mois vous nous parlez de la Métropole de Lyon. Il est temps de passer au concret, il est temps de mettre en oeuvre une véritable vision Métropolitaine. Oui il convient de définir ce qui est du ressort de la Métropole et ce qui est du ressort de la commune. Ce n’est pas une question de sémantique, mais c’est un véritable choix politique. Pour nous les grands équipements sportifs, les institutions culturelles, les grands parcs sont aujourd’hui des enjeux Métropolitains et doivent donc être transférés à la Métropole. Et ce même si cela peut fragiliser votre cuisine politique au Grand Lyon et demain à la Métropole de Lyon.
Ce rapport était acceptable si vous aviez proposé une perspective , une ambition pour les piscines de Lyon. Ce n’est malheureusement pas le cas et vous vous contentez donc d’augmenter les tarifs. Dans ces conditions le groupe « UDI et apparentés » votera contre cette hausse.
Je vous remercie,
Intervention reprise par Le Progrès et LyonCapitale dans leurs éditions du mardi 27 mai.