Intervention du groupe « Lyon Démocrate – MoDem »
Monsieur le Maire, chers collègues,
A l’occasion de ce rapport consécutif à la reprise par la SACVL des locaux antérieurement occupés par l’association « Les restaurants du cœur », nous souhaitons revenir sur la situation de cette société évoquée à l’occasion du précédent conseil municipal lors duquel nous avons voté l’apport de 25 millions d’euros à son compte courant d’associé.
Au motif que des négociations étaient alors en cours avec l’établissement financier en vue de se dégager du placement toxique contracté, vous avez souhaité que nous n’intervenions pas.
Le groupe Lyon-démocrate Modem avait accepté de retirer son intervention afin de ne pas fragiliser la position de la SACVL, à la condition expresse que les élus soient pleinement informés dès la rentrée à l’occasion d’un débat sur les perspectives de la SACVL.
Vous aviez alors indiqué que c’est, je cite, « un dossier sur lequel nous aurons l’occasion de nous exprimer les uns les autres à la rentrée dans la transparence la plus totale », ce qui était confirmé par Monsieur BRUMM qui nous annonçait que nous aurions toutes les réponses en septembre.
Or, à la lecture de l’ordre du jour du présent conseil, il n’est fait nulle part mention du sort des négociations entamées avant l’été.
Monsieur le Maire, trouvez-vous normal que les choix stratégiques décisifs de la société anonyme de construction de la Ville de Lyon, dont notre collectivité est actionnaire à plus de 75 %, ne soient même pas évoqués avec les élus qui ont voté l’apport de 25 millions d’euros pour venir en urgence à son secours ?
Trouvez-vous normal que les élus municipaux découvrent dans la presse, scandale après scandale, les nouveaux déboires de cet organisme : après les emprunts toxiques, le procès qui l’oppose à son apporteur d’affaire qui réclame plusieurs millions d’euros de dédommagement, les conditions réelles ou supposées de départ à la retraite de son président et la liste est longue !
Si nous avions souhaité un débat, ce n’est pas tant pour pointer les responsabilités que pour participer à la définition de la stratégie à mettre en place par la SACVL pour sortir de cette situation et surtout éviter qu’elle ne se reproduise. Pas plus que les français n’acceptent que l’Etat prête de l’argent public aux banques sans droit de regard, les lyonnais n’entendent signer un chèque en blanc à une société anonyme fût elle la SACVL sans obtenir la certitude que cet argent permettra d’assainir la situation et de préserver l’avenir.
Or, sur cet avenir, point de certitude et même de grandes inquiétudes puisque l’on découvre qu’en lieu et place des négociations avec l’établissement financier, ce serait finalement la voie judiciaire qui aurait été choisie. Vous m’autoriserez d’autant plus à m’intéresser à ce dossier que je me sens modestement qualifiée et concernée par ces questions immobilières.
Notre démarche est motivée par l’intérêt général, celui de la SACVL bien sûr, celui de la Ville, mais aussi et surtout celui des citoyens qui contribuent fortement au renflouement de la SACVL et qui viennent de prendre connaissance du montant de leurs impôts locaux et de leur sensible augmentation, l’intérêt général des locataires de la SACVL, ceux qui occupent les immeubles qui vont être cédés et ceux qui vont à l’occasion d’une rentrée difficile constater que leur budget logement va encore progresser alors qu’il constitue déjà le premier poste de dépense des ménages, enfin il ne faut pas oublier l’intérêt des salariés qui sont souvent les victimes des méthodes musclées d’assainissement de la mauvaise gestion de leurs dirigeants.
En refusant la légitime demande d’intervention de vos élus dont vous aviez pourtant salué la responsabilité, vous vous retrouvez seul à répondre de ce dossier calamiteux dont la gestion reste opaque, ayant d’ailleurs conduit certains élus de votre majorité à se prévaloir immédiatement d’un droit d’inventaire.
Aussi, Monsieur le Maire, allez-vous organiser, dans la transparence la plus totale comme vous vous y étiez engagé, un débat sur la situation exacte de la SACVL, sur les choix effectués par sa direction ainsi que sur ses perspectives d’avenir ?
Enfin, au-delà du dossier de la SACVL se pose le problème plus général des modalités de contrôle par la Ville de ses différents satellites. Si l’exécutif de notre collectivité ne peut se substituer à la direction de tous ces organismes, il doit néanmoins se doter d’outils de vérification efficaces afin d’éviter que nous ne soyons confrontés à des situations similaires.
Je vous remercie,
Interventions reprise par Le Progrès dans son édition du 15 septembre et par Les Potins d’Angèle dans son édition du 17 septembre.