Intervention du groupe « Centristes et Démocrates pour Lyon »
Dans le cadre du présent rapport, il est question de prolonger l’opération de revitalisation des quartiers des pentes de la Croix-Rousse, Moncey-Voltaire et Guillotière dans le cadre du FISAC. En effet, l’objectif de la 3ème tranche de procéder à la réhabilitation d’une centaine de locaux pour un budget global d’investissement de 1.100.000 € n’a pas été atteint par notre commune sur laquelle moins de 40 locaux ont bénéficié d’une subvention.
Cette prolongation permettra de poursuivre les actions d’animation au titre desquelles la réalisation d’un diagnostic préalable indispensable, la création d’un outil de suivi, la mise en œuvre d’une communication et l’évaluation du dispositif. Ces actions, pourtant prévues dès l’origine, n’ont pu être mises en œuvre par la Ville, qui a donc obtenu la reconduction du budget.
Si notre commune semble vouloir s’impliquer dans la revitalisation économique des quartiers, elle semble assez peu efficace dans sa démarche.
Outre le FISAC créé en 1989 pour répondre aux menaces pesant sur l’existence de l’offre commerciale et artisanale de proximité face au développement de la grande distribution, de nouveaux outils ont été mis progressivement en place par le législateur pour accroître les compétences des communes sur leur territoire, comme l’extension du droit de préemption des fonds de commerce dès lors qu’a été voté un périmètre de sauvegarde.
Si certains de ces outils sont récents, ce qui peut expliquer que la ville ne se les soit pas encore correctement appropriés, notre commune ne semble pas se préoccuper du commerce de proximité avec l’intérêt qu’elle manifeste pour l’implantation des grands centres commerciaux.
La revitalisation de certains quartiers, en peine par rapport à d’autres parfois limitrophes, suppose de décloisonner les angles d’approches. L’urbanisme est important en ce qu’il permet la réhabilitation de l’espace public parfois dégradé. La mise en œuvre d’un périmètre de sauvegarde peut également être un instrument efficace pour autant que notre commune démontre une volonté effective de se doter de moyens financiers et techniques destinés à mieux connaître le tissu économique pouvant la conduire, si nécessaire, à préempter des fonds de commerce.
Parmi les quartiers concernés, celui de Moncey Voltaire peine à décoller en dépit de la réfection de la place Voltaire. Il convient de relever que les habitants ne sont pas toujours au fait des projets définis sur leur arrondissement notamment sur certains secteurs dans lesquels on trouve des immeubles désaffectés devant être détruits, puis finalement qu’on envisage de réhabiliter sans que rien de concret ne soit fait. Ainsi sur la rue de créqui, au droit de la place Voltaire, on voit une succession de petits immeubles délabrés, aux vitres éventrées, en bas desquels les commerces périclitent ou ne s’installent pas en raison des incertitudes relatives au sort des immeubles.
La Ville ne doit ainsi pas hésité à impliquer les interlocuteurs incontournables que sont les commerçants, les propriétaires de locaux vides, les habitants. Avant même de vouloir dynamiser et intervenir pour résorber des difficultés encore faut-il avoir déterminé les raisons du délabrement économique d’un quartier. En effet, comment expliquer que certaines portions d’une même rue soit très dynamiques et très prisées alors que d’autres, à peine 100 mètres plus loin sont désaffectées avec des commerces fermés.
Cela implique un diagnostic préalable, un usage cohérent de l’ensemble des outils à disposition ainsi qu’une volonté réelle forte d’agir. Or, il semble que la ville de Lyon manifeste si ce n’est un désintérêt, en tout cas, une indifférence inacceptable sur le sujet.
Ainsi, le seul fait d’avoir vendu les immeubles de la rue Grôlée, choix qui pouvait se concevoir parmi d’autres de gestion d’un parc en vue de renflouer les caisses communales, ne doit pas vous déresponsabiliser sur le sort des commerces qui n’appartiennent plus à la Ville. Alors que les dissensions du propriétaire et du commercialisateur de ces locaux désormais désaffectés s’étalent publiquement et judiciairement depuis plusieurs années, la ville se contente de répondre qu’elle ne serait pas informée démontrant moins une impuissance à laquelle elle n’y pourrait rien qu’une indifférence inacceptable.
La vie économique à Lyon ne doit pas se limiter au lancement, fut-ce avec succès de centres commerciaux, mais doit également porter son action à destination des quartiers emblématiques comme le quartier Grôlée, de même qu’aux quartiers plus modestes, objet de la présente délibération, qui nécessitent la mise en œuvre de tous les moyens dont dispose notre commune qui doit démontrer son implication et la cohérence de ses politiques souvent opaques, parfois maladroites lorsqu’elles ne sont pas inconstantes.
Je vous remercie,