Intervention de Marc Augoyard au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour le Grand Lyon »
Monsieur le président, mes chers collègues,
Comme à chaque rentrée, le thème du logement étudiant revient. Inéluctablement. Comme s’il ne parvenait pas à être réglé. Comme s’il y avait une fatalité aux difficultés rencontrées par les étudiants pour se loger. Lyon ne fait pas exception à la règle. La question du logement étudiant est une problématique d’importance vitale pour le développement d’une métropole. Le rayonnement universitaire est un des fondamentaux du rayonnement d’une ville. Trouver une solution au problème du logement des étudiants doit donc être une priorité. D’ailleurs le magazine L’Étudiant ne s’y trompe pas dans son dernier classement. Si Lyon demeure une ville universitaire reconnue pour son cadre de vie et la qualité des études, notre métropole ne figure pas parmi les 20 premiers dans le classement logement !
La bonne volonté de l’État et des collectivités territoriales ne fait pas de doute. Le problème est en revanche la dispersion des actions des uns et des autres. Nous savons avoir une action plutôt cohérente dans le domaine du logement social, essayons d’avoir cette démarche partenariale pour le logement étudiant, au lieu d’avoir une démarche d’invective rejetant la faute sur l’autre, ne réglant rien, et laissant des milliers d’étudiants et leurs familles dans la difficulté. La délibération de ce soir est une action intéressante, mais elle n’est qu’une contribution à un problème beaucoup plus profond.
Le Gouvernement a proposé une mesure intéressante, le Passeport logement étudiant, déjà expérimenté sous d’autres formes par le conseil régional d’Aquitaine : un cautionnement des étudiants ne disposant pas des garanties, parfois excessives, demandées par les bailleurs pour la caution solidaire. Toutefois, ce passeport demeure limité à 400 euros. Or qui peut trouver à se loger pour 400 euros à Lyon lorsqu’il n’est pas assez riche pour être aidé par ses parents et pas assez pauvre pour toucher une bourse et les APL? Le Grand Lyon devrait compléter ce dispositif, à hauteur de 250 euros, d’autant plus que nous avons la chance de l’expérimenter dès la fin du mois avec Lille. Cela montrera la ferme volonté du Grand Lyon d’aider les familles, en particulier des classes moyennes, qui sont les premières victimes et les dernières aidées, en des temps où l’incertitude règne et où les études des enfants ne doivent pas être les premières dépenses sacrifiées.
Enfin, mes chers collègues, on nous propose souvent d’adopter des chartes partenariales, un instrument dans lequel le Grand Lyon trouve une certaine efficacité. La délibération sur l’introduction du logement social dans les secteurs de mixité sociale l’illustre pour notre séance d’aujourd’hui. Proposons donc aux bailleurs de l’agglomération une charte du logement étudiant dans laquelle serait notamment inscrit l’acceptation par eux des collocations étudiantes, aujourd’hui trop souvent refusées pour d’hypothétiques nuisances, mais qui constituent un moyen efficace de réduction des coûts pour les étudiants. Ce système est d’ailleurs la quasi-norme dans les métropoles étudiantes, notamment en Allemagne.
Mes chers collègues, les étudiants ont besoin de mesures concrètes qui les aident à pouvoir signer un bail de location, sans forcément coûter cher à la collectivité, mais montrant que nous leur faisons confiance, que nous voulons d’eux pour participer au développement de notre métropole et qu’ils sont les bienvenus à Lyon. Des mesures concrètes plus perceptibles que les saupoudrages dont nous sommes coutumiers.
je vous remercie.