Intervention de Marc Augoyard au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour le Grand Lyon »
Monsieur le président, mes chers collègues,
En mai dernier, vous nous proposiez déjà la même délibération. Retirée après qu’un mouvement de fronde était perceptible dans la plupart des rangs de cette assemblée, nous pensions, naïvement, que cette délibération serait soit abandonnée, soit modifiée pour prendre en compte les raisons de cette fronde. Il n’en est rien. Permettez-moi donc de redire ce que j’avais prévu de dire en mai dernier :
Ce dossier est emblématique d’une méthode. On affiche, on dépense, pourvu que ça se sache. Tant pis si ce n’est pas efficace. Tant pis si ce n’est pas l’urgence.
Ce dossier est récurrent. Sur votre proposition, le Grand Lyon finance depuis 2004 l’association des « Lyonnais de New York » à un rythme annuel de 55 000 euros, constituant par ailleurs l’essentiel de leurs recettes. Depuis 2004, et avec le projet de délibération qui nous est soumis ce soir, ce sont donc 315 000 euros que nous aurons versés pour des actions dont nous avons du mal à percevoir le retour sur investissement !
La structure des recettes de l’association n’évolue pas. Pourquoi la part des autres membres n’augmente-t-elle pas ? Cette structure n’attire donc pas ? Dans la délibération de 2004, vous estimiez que 3 000 personnes pouvaient être concernées par ce réseau. Aujourd’hui vous nous annoncez 450 membres et 600 contacts sur la liste de diffusion… Au fil des délibérations, on nous annonce quand même une légère augmentation du nombre des membres. Mais leur part dans les recettes de l’association n’évolue pas. Pourquoi ?
Prenons le bilan des activités de 2009 tel que présenté dans la délibération.
Les activités de lobbying et de rencontres ont certainement un intérêt. Vous trouverez toujours l’exemple de telle ou telle entreprise qui a réussi à décrocher un contrat pour justifier la subvention. Mais la somme allouée paraît dantesque pour cela !
Les 55 000 euros du Grand Lyon comprennent l’édition de l’annuaire 2010 des acteurs économiques des Lyonnais de New York. Il a d’ailleurs été distribué en commission en mai dernier. Suite à nos interrogations, dont on peut comprendre que ce sont les services du Grand Lyon qui ont réalisé cet annuaire. Un annuaire d’ailleurs très utile à New York puisque entièrement en Français ! Dans cet annuaire pas de lien vers l’ADERLY, pas non plus de présentation de l’association ou de mot du président. Par contre un magnifique édito de notre vice-président aux relations internationales. La confusion des genres nous gène.
Je passerai sur les sorties culturelles des membres de l’association, dont je crois pas, même si elles sont sans doute très enrichissantes, qu’il soit dans la vocation du Grand Lyon de les financer et dont je ne crois pas qu’elles participent au développement économique de notre agglomération.
Oui mes chers collègues, le Grand Lyon est une communauté d’investissement et non d’accompagnement de gestion. Le tableau des dépenses de l’association nous montre que nous finançons une structure qui ne consacre qu’à peine la moitié de ses ressources à des actions de promotion et de communication, dont on se sait d’ailleurs pas si elles sont totalement orientées vers l’extérieur de l’association. Est-ce raisonnable ?
Chaque euro que nous versons doit avoir un effet de levier et rapporter davantage à notre agglomération, à ses habitants et à ses acteurs économiques.
Monsieur le président. En ces temps de crise, particuliers, entreprises, collectivités, États, doivent faire des choix sur leurs dépenses. Un homme d’État qui vous inspire sans doute a dit « gouverner c’est choisir ». Nous avons choisi. Il faudrait plutôt renforcer la visibilité internationale du label ONLYLYON qui mérite qu’on y concentre nos moyens.
Enfin, fidèle à sa tradition démocratique et de liberté, les membres du groupe centriste et démocrate voteront en conscience sur ce dossier.
Je vous remercie.
Intervention reprise par Le Progrès dans son édition du mardi 7 septembre ainsi que par Mag2Lyon dans son édition d’octobre 2010.