La contribution de la Métropole à l’élaboration de du SRADDET est cruciale !
Le SRADDET, ou Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires, est issu de la loi NOTRe de 2015. Construit pour porter une ambition pour le territoire régional à horizon 2030, ce document doit permettre une meilleure coordination des politiques publiques régionales concourant à l’aménagement du territoire, au transport et à la protection de l’environnement.
Intervention de Christophe Geourjon
Monsieur le Président,
Ce nouveau schéma est éminemment stratégique, car il aura valeur prescriptive. En effet, il devient opposable aux documents de planification infra régionaux de type SCOT, Plan Local d’Urbanisme et d’Habitat, Plan de Déplacement Urbains, Plan Climat Air Energie,… À l’avenir, ces documents devront donc prendre en compte les règles générales édictées par le SRADDET.
La contribution de la Métropole à l’élaboration de ce schéma est donc cruciale !
Avant d’aborder cette contribution, 2 remarques d’ordre général :
- Nous regrettons que la version de travail de ce schéma n’ait pas été présentée en commission urbanisme et qu’elle ne soit pas jointe au dossier.
- Dans le rapport adopté par la région en mars dernier, un axe de travail non obligatoire a été introduit : il concerne les infrastructures numériques. C’est une bonne chose. C’est un sujet sur lequel notre Métropole travaille depuis de nombreuses années. Il nous paraît très important que des synergies soient développées pour garantir très rapidement le déploiement du très haut débit à l’ensemble de tous les habitants et des entreprises de la métropole. Il y a là un enjeu d’attractivité, mais aussi d’équité territoriale.
Globalement, nous approuvons la contribution de la Métropole de Lyon au SRADDET. Notamment vis-à-vis de la demande de prise en compte du fait métropolitain comme étant une opportunité régionale d’attractivité et de développement. Logiquement cette reconnaissance devrait s’accompagner d’une contribution régionale renforcée aux équipements et infrastructures de centralités.
De même, nous partageons les objectifs de transition écologique et énergétique incluant les énergies renouvelables, la biodiversité et l’agriculture péri-urbaine.
Dans le même temps nous sommes déçus, car la contribution de la métropole reste vague, succincte et ne permet pas d’avancer concrètement vers une synergie des politiques régionales et métropolitaines.
J’illustrerai mes propos par 4 exemples dans le domaine des transports :
- La contribution de la métropole ne prend pas position vis-à-vis de l’A45, alors que la réalisation de cette autoroute est inscrite et qualifiée d’essentielle dans le document de travail adopté le 29 mars par le Conseil régional. Cette absence de prise de position est pour nous une occasion manquée, voire même une erreur !
- La Métropole de Lyon a la chance de compter 35 gares TER sur son territoire. C’est une opportunité pour construire avec la région un Réseau Express Métropolitain (REM), sorte de RER à la Lyonnaise. Un tel développement du réseau ferré ne peut être envisagé que par un copilotage et des investissements communs Région/Métropole. Cette proposition permet d’optimiser les investissements publics tout en améliorant le service aux passagers.
C’était l’objet du courrier que les élus UDI ont adressé à Madame la Ministre des Transports. Nous proposions que la future Loi d’Orientation sur les Mobilités mette en place des syndicats mixtes associant Région et Métropole. La gare Jean Macé, qui est un succès, n’existe que parce que ce travail partenarial a été conduit à l’initiative et sous la pression du Grand Lyon et de son président. Sans un tel syndicat, sans ce copilotage, nous n’avancerons pas, par exemple, sur le dossier Lozanne-St Paul que la Métropole demande à la région depuis 15 ans !
- Comme vous, les élus UDI défendent un système multimodal de mobilité durable. Mais que mettons-nous en place concrètement vis-à-vis de la complémentarité TER/TCL? Il aurait été intéressant d’aller vers une tarification commune TCL/TER sur le territoire de la Métropole de Lyon. C’est possible, la Métropole de Grenoble l’a fait. Un abonné aux transports en commun Grenoblois peut emprunter avec son abonnement urbain les TER. Il y a donc convergence tarifaire ! C’est une contribution très concrète à soumettre dans le cadre du travail sur l’élaboration du SRADDET.
- Dernier point, la réussite du déclassement de l’A6/A7 passe nécessairement par le développement ferroviaire. Sous forme de RER en interne de la Métropole avec un copilotage Région/Métropole comme déjà évoqué, mais sous forme de TER au niveau de l’aire urbaine Lyonnaise et de l’agglomération Stéphanoise par exemple. Les propositions alternatives à l’A45 portées par Monsieur le Préfet Bouillon (allongement des quais, modernisation de la voie) sont très intéressantes pour la Métropole, car elle permettrait de réduire à court terme le nombre de véhicules sur la partie sud de l’axe A6/A7. Nous regrettons là aussi l’absence de propositions de la Métropole sur ce thème dans le cadre de l’élaboration du SRADDET.
Les élus UDI voteront cette contribution métropolitaine, mais avec le sentiment qu’elle manque d’ambition et que c’est une occasion manquée pour construire une vision globale des mobilités au niveau de l’aire urbaine Lyonnaise.
Je vous remercie,
Christophe Geourjon
Conseil Métropolitain du 27 avril 2018
Intervention de Christophe Geourjon
Dossier n° 2018-2768 : Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des terri- toires (SRADDET) de la Région Auvergne-Rhône-Alpes – Contribution de la Métropole de Lyon
En savoir plus :
Programme d’action développement économique de la Métropole de Lyon