Intervention du groupe «Centristes & Démocrates pour Lyon»
Monsieur le Maire, chers collègues,
Le rapport propose pour la première fois à Lyon l’utilisation d’un nouveau droit de préemption au profit de la commune lors de la session des fonds de commerce ou artisanaux ou de baux commerciaux, afin –suivant les objectifs de la loi du 2 août 2005 en faveur des PME – d’agir sur la dynamique et la composition commerciale d’un quartier en mauvaise santé.
Le périmètre de sauvegarde proposé concerne le bas des pentes du 1er arrondissement à proximité immédiate des Terreaux et de l’Hôtel de Ville : cela nous semble pertinent dans le principe, tant ce quartier peine à retrouver une offre de services pérenne et de qualité, malgré la mise en œuvre de certains outils urbanistiques sans vrai succès, notamment sur les nombreux locaux vacants et dégradés.
Le périmètre de sauvegarde ne saurait influer sur la vacance des locaux. En effet, le droit de préemption ne pourra intervenir qu’à l’occasion de cessions, c’est-à-dire pour des locaux par définition non vacants, puisqu’exploités.
L’exercice d’un droit de préemption suppose aussi d’avoir préalablement et en amont déterminé avec précision la nature des commerces dont l’implantation doit être favorisée, l’existence d’une réelle demande pour ces commerces, le potentiel d’acquéreurs éventuels et le budget alloué pour l’ensemble de ce périmètre. Il ne suffit pas d’être pétri de bonnes intentions totalement déconnectées de la réalité et dès lors nécessairement vouées à l’échec.
Il est nécessaire que ce dispositif s’accompagne d’une réelle expertise et d’une programmation avec des objectifs chiffrés afin d’accompagner efficacement la redynamisation de ce secteur.
A défaut, le risque sera, à l’instar de ce qui se passe trop souvent pour le droit de préemption urbain, de procéder à des acquisitions au coup par coup, en aggravant au contraire la vacance au détriment des finances de la Ville et en détériorant un peu plus le commerce sur ce secteur.
Il ne saurait être question au titre de la redynamisation du secteur d’acquérir des fonds exploités en injectant des dizaines, voire des centaines de milliers d’euros, pour que ces fonds deviennent vacants sauf à les faire occuper temporairement par des associations à grand renfort de subventions.
Il ne s’agirait alors aucunement du maintien d’une activité diverse, mais bien au contraire l’aggravation d’une vacance qui sera également lourde de conséquences pour le budget de notre commune.
La déshérence commerciale touche malheureusement bien d’autres quartiers. Je pense bien sûr à ceux où intervient déjà le FISAC, mais bien des rues de notre ville ont cet aspect sinistré qui pénalise les habitants et laisse une bien triste image au visiteur de passage. Dans trop de quartiers de notre ville les besoins quotidiens de la population ne sont plus assurés par des services de proximité.
Il n’est pas normal que la ville « centre » de l’agglomération, malgré l’attractivité régionale de certains secteurs d’activité, ne réalise qu’un chiffre d’affaires inférieur de 8% au potentiel de consommation de ses propres habitants… (Source SDUC 2009)
Malheureusement, l’action de la collectivité est trop dispersée dans trop d’organismes pour espérer atteindre les objectifs de rééquilibrage posés pas le Schéma directeur d’Urbanisme commercial voté en 2009 par le Grand-Lyon.
Pour toutes ces raisons le groupe « Centristes et Démocrates pour Lyon » s’abstiendra sur ce dossier.
Je vous remercie,