Intervention de Fabienne Levy au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour le GrandLyon – UDI »
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Nous voilà en plein dans ce que j’appelle le grand « souk des compétences ».
Il y a donc quatre délibérations concernant le dispositif Securise‘Ra, dispositif régional datant de 2005 qui permet de sécuriser les parcours et structurer les ressources humaines des entreprises, mais surtout de leurs salariés à travers les territoires bien précis identifiés par la Région.
Cela représente quatre délibérations,
Soit un total de 84 160 euros de financement pour le Grand Lyon.
Si j’ajoute la série sur Lyon Ville de l’Entrepreneuriat, à savoir 6 délibérations pour 440 000 euros ça nous fait un total de 524 160 euros. Bon je ne rends pas la monnaie !
Je ne remets pas en cause l’action de ces associations qui oeuvrent dans le domaine de l’emploi, de ces groupements d’entreprises. Je m’interroge sur l’enchevêtrement des compétences, qui conduit aux financements croisés
Bien sûr il est normal d’accompagner l’installation des entreprises voire le développement économique. Ce qui l’est moins c’est aligner des subventions importantes sans y apporter de la cohérence !
Et aujourd’hui je m’interroge à la veille de la création d’une métropole sur la clarté financière de tout ça. En fait tout le monde le dénonce mais ça n’a pas l’air de vouloir s’arrêter ! Pourtant le Président Hollande a rappelle lors de son mémorable voyage à DIJON « Les niveaux d’administration ne doivent pas se superposer. Nos concitoyens ont besoin de clarté. Les financements ne peuvent pas s’enchevêtrer au point d’être illisibles, y compris pour les acteurs publics ». Sur ce point, il y a unanimité.
J’entends bien Max Vincent nous dire que nous devons être proches des entreprises et leur donner les moyens de l’installation ou de leur développement. C’est surement pour la métropole en devenir un enjeu de territoire majeur. Mais pas à n’importe quel prix !
Mais je vois aussi que rien ne se fait sans une répartition claire des financements, et qu’il y a en la matière beaucoup de gâchis et la faiblesse du futur projet de loi saucissonné en trois morceaux ne me semble pas de bonne augure pour nos affaires.
Nous allons hériter des compétences sociales du département sur les hommes mais aussi sur les bâtiments et le logement, tout ça va couter beaucoup ! Les personnels du conseil général s’inquiètent. La métropole doit se rationaliser, ce ne sera pas simple parce qu’on va avoir deux cultures qui vont se rencontrer : la culture de service urbain (de l’eau, de l’assainissement, de l’urbanisme) et la culture sociale, celle qui traite du RMI, du RSA, qui rencontre les personnes handicapées, les personnes âgées. Ces deux administrations devront apprendre, en fusionnant, à fonctionner intelligemment et en concordance. Ce n’est pas évident et nous allons avoir beaucoup de travail !
En plus les citoyens nous demandent d’être pragmatiques et économes.
En période de crise économique, plus encore qu’en d’autres moments, nous devons viser l’efficacité de l’action publique sur l’économie. Il faut que les chefs d’entreprises sachent à quelle porte frapper, qui est à la manœuvre. « Clarifier et rendre efficient les compétences de chaque collectivité territoriale c’est prendre en compte le bon niveau d’action ». Ne pas semer le trouble ne pas tout vouloir. Se persuader qu’on pourra tout faire est une grave erreur car la métropole ne sera qu’un territoire relié. ET c’est encore plus vrai en matière économique ! La preuve nous conservons le pole métropolitain qui ne devait rien nous couter au départ et qui pourtant maintenant se charge d’euros et qui au fait rajoute si je ne m’abuse de la concertation entre élus !
Vous avez surement lu le livre de ces deux démographes Emmanuel TODD et Hervé LE BRAS qui s’appelle « Le mystère français », qui parle de la permanence des territoires.
La métropole va devoir être raisonnable et en matière économique elle devra faire des choix et les bons pour ne pas entammer son énergie sur tous les fronts car elle ne peut remplacer toutes les collectivités. Qui plus est si telle était le cas monsieur le Président il faudrait vraiment avoir le courage de prévoir une élection au suffrage universel permettant alors le contrôle impératif de nos actions et de nos décisions par le vote !
Au delà l’économie métropolitaine doit être reliée à l’économie régionale et européenne dans un ballet plus harmonieux. Nous le devons à nos citoyens.
Je vous remercie