Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe «Centristes & Démocrates pour Lyon»
Monsieur le Maire, chers collègues,
L’agence de notation « Standard & Poor’s » vient d’attribuer à la Ville de Lyon la note « AA » nous nous en réjouissons … même si la Ville de Lyon n’a pas la note maximum qui est le triple A ! Au final vous obtenez la même note que l’état. Ceci étant, cette note indique simplement aux financiers internationaux que la Ville de Lyon est solvable et que lui prêter de l’argent présente donc un risque faible. En résumé la Ville de Lyon n’est pas au bord de la banqueroute … c’est heureux, et sur ce point nous sommes d’accord avec vous.
Pour être solvable il y a 2 solutions, soit augmenter les recettes (et donc la fiscalité), soit maîtriser les dépenses. En 2001 puis en 2008, vous avez fait le choix d’augmenter les impôts locaux payés. Vos décisions font qu’aujourd’hui les Lyonnais ont la médaille de bronze de ceux qui payent le plus d’impôts locaux par habitant parmi les 18 villes de plus de 100 000 habitants (3ème pour la taxe d’habitation, 6ème pour la taxe foncière), alors qu’une bonne partie des compétences sont transférées à la communauté urbaine !
Avec une telle fiscalité, au minimum, les Lyonnais seraient en droit de constater une nette amélioration de la qualité des services proposés par la Ville.
Mais pour le moment le compte n’y est pas ! Je ne citerai que 2 exemples récents :
- Les cantines scolaires avec les problèmes d’accueil des enfants ainsi que des inquiétudes concernant le respect des normes d’hygiène au niveau de la cuisine centrale. Nous y reviendrons plus tard durant ce conseil municipal.
- Les difficultés rencontrées par les familles Lyonnaises lors des inscriptions à Divertisport. Nous nous en étions déjà inquiétés il y a quelques mois.
Nous sommes conscients que les finances de la ville ne sont et ne doivent pas être extensibles. Nous estimons qu’il est temps de passer à une vision plus qualitative pour plus d’efficacité et plus d’équité.
La Ville de Lyon doit recentrer son action sur les actions de proximité, sur l’amélioration de la qualité de vie des Lyonnais au quotidien.
Afin de dégager les marges budgétaires nécessaires à ces actions prioritaires, il convient de redessiner les domaines d’intervention de la Ville centre et du Grand Lyon, à négocier avec l’ensemble des autres communes. Par exemple certains grands équipements sportifs, de loisirs ou culturels actuellement supportés par la Ville de Lyon sont de toute évidence du ressort de la métropole : le Stade et le Palais des sports de Gerland, l’Opéra, le parc de la Tête d’Or …
Cette remise à plat sans tabou doit également être effectuée au niveau des services. Pour une même compétence, il n’est plus acceptable que certains services existent à la fois à la Ville de Lyon et au Grand Lyon. Par exemple les permis de construire sont instruits par le Grand Lyon pour toutes les communes sauf Lyon qui a conservé ses services municipaux. Inspirez vous de vos amis strasbourgeois qui ont su rationaliser leurs services !
Nous aurions aussi aimé trouver dans ces orientations budgétaires pour 2011 des propositions d’amélioration de la transparence des budgets et des comptes, comme le rapport de la CRC vous y engageait : quelles conséquences pratiques avez-vous tiré de ces observations ? Comment comptez-vous informer l’assemblée de ces indispensables mesures ?
Dernier point, alors que 60% du budget de fonctionnement de la Ville de Lyon (c’est-à-dire près de 300 M€) est consacré à la masse salariale, il est surprenant que le rapport que vous nous présentez aujourd’hui n’aborde pratiquement pas ce poste. Dans notre esprit, les agents de la Ville sont plus qu’un poste budgétaire : ils sont une ressource de compétences et d’énergie. Encore faut-il avoir le bon management quotidien et une vision à moyen et long terme.
Au niveau des ressources humaines je vais pointer pour la 2ème année consécutive les mêmes tendances lourdes : une baisse du nombre de jours de formation, et en parallèle une diminution de la mobilité interne. A l’heure où les métiers changent très vite cette évolution négative nous inquiète doublement :
- D’abord pour les agents car une mobilité professionnelle voulue, une mobilité professionnelle préparée, constitue une source de motivation et d’épanouissement dans leur travail.
- Ensuite pour les finances de la Ville et pour la qualité du service. Cette absence de mobilité nous paraît pénalisante pour répondre au mieux aux attentes des Lyonnais qui évoluent très rapidement au rythme de notre société.
La Ville doit donc mettre en place une politique ambitieuse pour favoriser et soutenir la mobilité en l’accompagnant d’un effort très significatif de formation personnalisée. C’était une des demandes des agents des restaurants scolaires. A titre de comparaison la région Rhône-Alpes a mis en place une charte de la mobilité avec un objectif de pourvoir en interne 1/3 des postes créés ou redéfinis, aujourd’hui cet objectif est non seulement atteint, mais est dépassé.
Je vous remercie
Notre intervention a été reprise par Le Progrès dans son édition du mardi 16 novembre.