Intervention du groupe « Centristes & Démocrates pour Lyon – UDI »
Monsieur le maire, chers collègues,
L’exercice annuel d’analyse de l’activité des SEM de la ville est comme toujours un grand moment, tant les rapports sont habituellement le support de votre autosatisfaction !
Pour Lyon-TV câble, l’exercice 2011 aura été le dernier avant l’intégration de la chaine Cap-Canal qui a eu lieu cette année.
L’année 2012 s’annonce sombre pour cette SEM, puisque les partenariats annoncés patinent toujours, et un déficit de l’ordre de 200.000€ est d’ores et déjà annoncé pour 2012.
La question des activités de distribution câblée liées à Numéricable, activité initiale de la SEM, n’est toujours pas très claire malgré notre question restée sans réponse de l’an dernier.
Lyon Parc Auto sauve les meubles, et maintient peu ou prou son activité malgré la perte des concessions de deux parkings importants.
Quant à la SACVL, nous avons toujours d’importantes inquiétudes, malgré l’important travail de redressement que les équipes dirigeantes ont entrepris depuis 3 ans et les assurances régulières d’amélioration d’un fleuron de notre patrimoine toujours en sursis.
Que découvre-t-on dans ce rapport ? Un résultat comptable en baisse, du fait du net tassement des ressources dû à la vente d’une partie importante du patrimoine qui n’a pourtant pas suffi à sortir la SACVL de ses difficultés.
Alors certes, des efforts sont entrepris pour rationaliser la gestion et permettre à cette société d’améliorer significativement le rapport des recettes sur l’annuité de la dette, même si paradoxalement l’amélioration provient de la bonne tenue des rentrées de loyers des locaux commerciaux ou professionnels… ce qui nous éloigne un peu de l’objectif « cœur de métier » que vous aviez clamé !
Malheureusement, une double épée de Damoclès pèse sur les comptes de la SACVL avec :
D’une part, ce différé d’amortissement qui doublera les annuités de 2017 à 2019 et pour lequel nous vous avions interpellé au regard des risques très lourds générés et reportés après votre mandat.
D’autre part, 50 M € d’emprunts structurés dont une trentaine de M°€ de prêts toxiques qui entreront en phase « active » en 2018, avec tous les aléas possibles et imaginables. La constitution d’une trésorerie importante destinée à anticiper ce cap ne favorisera pas le déploiement normal de l’activité au service des locataires et des lyonnais en général.
Malheureusement, le rétablissement annoncé ne semble jamais devoir se concrétiser.
La vente en catastrophe du patrimoine pour 200 M€ était censée permettre un désendettement et redonner à la SACVL une certaine marge de manœuvre pour l’investissement futur. Mais les ventes n’auront pas suffi puisque la SACVL a ensuite décidé de différer l’amortissement de 131 M€ d’emprunt, pour une durée de 7 ans afin de retrouver provisoirement quelque capacité d’investissement. Outre le surcoût immédiat estimé à 5,4 M€ et le renvoi sur vos successeurs de la gestion du report du financement des emprunts, ces derniers vont également être confrontés à la mise en route des clauses volatiles des emprunts structurés qui nous restent au sein de la SACVL.
Mais cela n’aura finalement pas suffi car la SACVL n’a toujours pas semble-t-il récupéré une capacité d’emprunt nécessaire à la poursuite des travaux de réhabilitation engagés, ce que nous avions déjà eu l’occasion de déplorer.
L’analyse sur les besoins réels d’amélioration du patrimoine devraient confirmer le grand décalage entre les prévisions et les réels besoins, tant le défaut d’entretien est devenu une habitude ! Cela se paie en besoins de réhabilitations plus lourdes que si l’on avait régulièrement maintenu les bâtiments dans le cadre d’une saine gestion !
Prenons ainsi l’exemple de la fameuse barre CHAPAS à la Duchère, dont l’image flatteuse est utilisée pour la communication de la ville, dans le dernier numéro de Lyon Citoyen, (page 28).
Une photo de la barre Chapas à La Duchère montre l’œuvre de transformation de la ville par la SACVL… Cet article aurait pu être une opération de com’ supplémentaire. L’article oublie juste de montrer l’autre face de cet immeuble, réhabilité à moitié, le chantier étant arrêté depuis environ un an et demi… L’image est d’ailleurs saisissante quand on arrive dans le quartier !
Ce chantier avait été annoncé à grands frais, la SACVL avait choisi un grand architecte, Roland Castro afin de changer l’image du quartier. Après le rêve vendu aux habitants, l’amère désillusion avec l’arrêt brutal des travaux, à mi-chemin, faute de financements, faute d’anticipation, faute de vision. Les habitants de cet immeuble vivent depuis avec un chantier inachevé avec de vagues promesses de reprise, un jour, des travaux. Ils peuvent légitimement se sentir oubliés au regard de la désinvolture avec laquelle ils sont traités et au regard des choix de gestion de la SACVL, qui n’avait pas hésité sur un coup de tête à s’offrir la Tour Rose pour n’en rien en faire.
En fait le débat de gestion auquel nous assistons consiste à partager plus ou moins équitablement l’ardoise de la SACVL entre les contribuables lyonnais et les locataires, qui supportent des augmentations de loyers et vivent des immeubles non réhabilités !
Je vous remercie,
Réponse du maire concernant la rénovation de la barre CHAPAS : L’architecte travail sur un nouveau projet plus économique pour terminer la rénovation de l’immeuble …
Intervention reprise par LyonCapitale dans son édition du 20 novembre