Intervention de Denis Broliquier au nom du groupe des élus « UDI et apparentés » de la Métropole de Lyon
Monsieur le Président,
Si on ne comprend pas vraiment l’urgence de cette procédure, nous en mesurons bien toute l’utilité pour récolter des fonds privés absolument nécessaires au financement de ce très beau projet qu’est la Cité Internationale de la Gastronomie. Un outil qui va définitivement ancrer Lyon dans le paysage et le patrimoine mondial de la gastronomie.
Créer une Cité de la gastronomie, c’est un projet formidable, que l’on défend depuis la première heure. Avant vous-même, Monsieur le Président, puisqu’il a fallu depuis 2011, avec d’autres élus, notamment votre ancien adjoint Jean-Michel Daclin. Des élus mais aussi des professionnels et des Lyonnais. Nous avons sans cesse du remettre l’ouvrage sur la table pour que vous vous intéressiez enfin à la Cité de la Gastronomie.
Je ne priverai pas d’ailleurs du plaisir gourmand de vous rappeler que c’est Marc Augoyard, élu UDI du 6e arrondissement, qui a été le tout 1er à proposer l’Hôtel-Dieu comme écrin idéal pour la CIG…
Là aussi, il a fallu que l’idée fasse son chemin mais nous y sommes aujourd’hui. Et le projet prend forme. Le lancement à l’Hôtel de Ville a d’ailleurs été à la hauteur de l’ambition de ce projet. Nous le reconnaissons bien volontiers avec en formidable chef de fil étoilé Régis Marcon.
Et maintenant, on avance. Mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. De la précipitation, justement, comme l’a précédemment exprimé mon collègue Christophe Geourjon, il y en a trop. A l’inverse des explications qui, elles, manquent passablement. Permettez-moi, donc, Monsieur le Président de vous demander quelques éclaircissements.
D’abord, sur la notion « de rénovation et d’acquisition du bâtiment destiné à la Cité Internationale de la Gastronomie » indiquée dans le rapport. Si je résume bien :
- Au printemps 2012, l’Etat lance l’appel à projet pour a création d’une Cité de la Gastronomie
- En décembre 2014, Eiffage signe un bail à construction de 99 ans avec les HCL dont vous êtes Président. Les HCL qui restent propriétaires de l’Hôtel-Dieu. Nous vous avions demandé copie de ce bail mais vous n’avez jamais donné suite à cette demande. Selon nos informations, il semble que ce bail inclut la totalité des bâtiments à l’exception du Musée de la médecine et de la Chapelle. Si tel est le cas, la surface da la CIG étant plus importante que celle du Musée de la Santé, que rachète-on à qui ? Et pour quel montant ?
Que comprennent les 15 M € HT annoncés : l’acquisition des bâtiments, la rénovation des murs, la scénographie ? Tout cela reste très flou.
Nous parlons d’investissement mais qu’en sera-t-il du fonctionnement ? Avez-vous estimé les besoins nécessaires pour répondre à l’ambition et à la qualité d notre future Cité Internationale de la Gastronomie ? Nous le voyons au Musée des confluences, au Musée des Tissus et des Arts décoratifs, et dans tous les équipements publics et para publics, la maîtrise du budget de fonctionnement est une donnée essentielle de la viabilité de tout nouveau projet. Et nous voulons que celui-ci soit viable !
Et puisque que nous parlons budget, une dernière question Monsieur le Président. Pouvez-vous nous dire ce qu’il en est des quelques investisseurs rencontrés lors de votre dernier voyage en Chine. A votre retour, vous affichiez un grand optimisme en annonçant – je vous cite : « Je pense qu’il n’y a plus d’inquiétudes à avoir pour boucler ce financement (Le Progrès du 31 mai 2016). Les choses se sont-elles en voie de concrétisation depuis ?
Vous l’aurez bien compris, nous voterons évidemment la création de ce fonds de dotation car il faut que la Cité voit le jour. Mais nous espérons de votre part des réponses précises. « La clarté est la forme la plus difficile du courage » disait François Mitterrand. Nous écouterons donc vos réponses avec la plus grande attention.
Je vous remercie.