Intervention du groupe « Centristes & Démocrates pour Lyon »
Monsieur le Maire, chers collègues,
Dans le cadre d’un ordre du jour complémentaire et en urgence, vous nous nous demandez d’allouer une subvention de 166.000 € à l’UGFRL.
Cette somme comprend le 2ème versement de 75 000 € correspondant au solde de la subvention de fonctionnement d’un montant total de 125 000 € pour l’année 2011.
Elle comprend également une subvention exceptionnelle supplémentaire de 91.000 € pour assurer l’équilibre d’exploitation de l’année 2011 au regard des difficultés de trésorerie de l’association.
Vous évoquez une situation financière fragile avec un déficit antérieur de 150 000 €, que l’association pense pouvoir résorber en augmentant le prix de vente du repas, en baissant son prix d’achat et en fermant 3 sites déficitaires sur les 20.
Loin de nous rassurer, ces mesures décidées à la hâte en assemblée générale extraordinaire nous inquiètent fortement. Nous avons déjà eu l’occasion de saluer le travail remarquable des bénévoles et des salariés de l’UGFRL et la mission essentielle de portage des repas et de gestion des foyers restaurants qu’ils assument auprès de nos aînés, qui ne doivent pas subir les insuffisances d’une gestion qui nous semble défaillante.
En effet et en l’absence d’informations complémentaires satisfaisantes qui nous sont indispensables pour nous prononcer, nous sommes surpris que ces difficultés soient appréhendées si tardivement au sein de l’association et que vous nous soumettiez un tel rapport en urgence. Nous n’avons d’ailleurs pas eu connaissance de la nouvelle convention annoncée avant le Conseil!
Si les montants sont sans commune mesure avec ceux que nous avions votés en urgence pour la SACVL, il n’est pas acceptable que les dossiers qui devraient mériter un examen attentif soient ceux qui sont finalement traités en catastrophe. Ce mode de gouvernance est d’autant plus critiquable que vous évoquez une situation structurelle financière fragile et un déficit antérieur de 150.000 €, ce qui implique que la direction des finances de la Ville était au fait depuis un temps certain des difficultés financières de l’UGFRL ou qu’elle aurait dû l’être si elle avait assuré un suivi effectif.
Malheureusement et comme souvent, nous constatons que vous n’opérez aucun réel contrôle sur les satellites de notre commune pas plus que sur les associations subventionnées avec les fonds publics. Cela est d’autant plus grave que l’UGFRL a rencontré des difficultés récurrentes depuis une dizaine d’années, ce qui aurait supposé un contrôle plus étroit.
Ainsi et déjà en 1999, alors que vous étiez dans l’opposition, notre ville avait été mise à contribution pour éponger les dettes de cette association. L’un de vos collègues avait justement refusé de voter en urgence une subvention en insistant sur l’imprudence de voter une subvention sur un exercice avant même d’avoir connaissance de l’audit réclamé, situation en tous points comparable à celle qui nous occupe aujourd’hui.
D’ailleurs, Monsieur le Maire, vous rappeliez à juste titre, quelques années plus tard, lors de la séance du 19 avril 2004 et toujours pour l’UGFRL, je cite : « on ne peut pas effectivement cumuler les déficits et revenir présenter ici comme ailleurs, tous les 6 mois devant le conseil municipal, des dossiers de subventions. ». Des mesures d’encadrement d’un suivi financier étroit par la Ville étaient annoncées tandis que vous rappeliez devoir, je cite encore, « regarder avec attention la façon dont les deniers publics sont dépensés, qu’ils le soient directement par la Ville ou indirectement à travers leur subventionnement ». Je n’aurai pas su mieux dire !
Nous avons toujours soutenu l’action de l’UGFRL, en vous demandant de maintenir le versement de la subvention en 2008, même après la découverte des détournements de fonds.
Néanmoins, les difficultés importantes mais surtout récurrentes de cette association démontrent les graves insuffisances de gestion et l’absence de réel contrôle des services financiers de la Ville en dépit des effets d’annonce.
Dans ces circonstances, nous ne voterons pas ce rapport, sans autre information sur la situation précise de l’UGFRL et sur la seule promesse d’un audit maintes fois annoncé par le passé. Bien évidemment, nous reconsidérons notre position au regard des renseignements précis que vous pourrez nous fournir et des garanties de contrôle que vous mettrez en place, malheureusement et comme toujours a posteriori.
Je vous remercie.
Intervention reprise par Le Progrès dans son édition du mercredi 13 avril.