Mesdames, Messieurs,
Monsieur le Directeur, cher Thomas Meszaros,
Je veux tout d’abord vous dire que c’est pour moi un plaisir de vous accueillir aujourd’hui à Lyon, capitale régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, pour cette rencontre scientifique autour de la thématique « Le numérique dans l’espace francophone »
Un plaisir renforcé étant moi-même universitaire et connaissant donc l’importance des rencontres scientifiques pour faire avancer les connaissances mais aussi pour faire émerger de nouvelles collaborations, de nouveaux partenariats. Plaisir également car cette rencontre est un des premiers colloques à se tenir pour partie en présentiel depuis la crise sanitaire de la COVID-19, c’est là un signe d’espoir. Ce colloque est aussi une illustration de la transformation numérique de notre société puisqu’il va se dérouler dans un format miwte avec une partie des participants en distanciel.
Je souhaite excuser le Président Laurent Wauquiez, qui ne pouvait être présent parmi nous aujourd’hui. Il suit de près les questions en lien avec la coopération internationale, l’enseignement supérieur et le numérique en Auvergne-Rhône-Alpes.
Il m’a demandé de le représenter, ce que j’ai accepté avec plaisir.
La francophonie ce sont d’abord des hommes et des femmes qui partagent la langue française et des valeurs communes. Je vais me permettre de reprendre ici quelques chiffres publiés en 2019 dans l’ouvrage édité par l’Organisation International de la Francophonie. Aujourd’hui ce sont :
- 300 millions de locuteurs répartis dans 106 pays et territoires sur les 5 continents,
- près de 60% des locuteurs quotidiens se trouvent désormais sur le continent africain et cette tendance va s’amplifier,
- le français est la 5ème langue mondiale, la 4ème langue de l’internet,
- le français est la langue officielle dans 32 états et gouvernements et dans la plupart des organisations internationales,
Dès 2016, dans son Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Industrialisation, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a positionné la Francophonie au centre de sa politique internationale et a fait de l’espace francophone une priorité de son action à l’international. La Région entend travailler avec les opérateurs régionaux institutionnels, économiques, culturels et universitaire pour renforcer les liens à l’international dans l’espace francophone. Des coopérations sont déjà en cours avec par exemple le bassin Méditerranéen et le continent Africain (notamment avec le Liban, Tunisie, Maroc, Mali, Burkina).
C’est dans le cadre de cette politique francophone internationale que la Région apporte son soutien à l’Institut International pour la Francophonie. Créé en 2001 au sein de l’Université Jean Moulin Lyon 3 et de l’Université de Lyon, l’activité de l’Institut se décline autour de trois missions essentielles :
- La formation initiale sur le thème des institutions de la Francophonie. J’en profite pour saluer les étudiants du M2 Francophonie de l’Université Lyon 3 qui sont présent dans cette salle ainsi que les étudiants étrangers en viosioconférence ;
- La recherche sur l’objet Francophonie et sur son attractivité ;
- La réflexion et la prospective avec un volet numérique important.
Le 2IF est reconnu comme étant l’opérateur de la Francophonie pour l’ensemble du volet «formation des décideurs».
L’Institut International de la Francophonie abrite également la Chaire Senghor de la Francophonie de Lyon et est le siège du Secrétariat du Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie (RICSF). Présentes sur tous les continents, les différentes Chaires mettent en place des enseignements spécifiques sur la Francophonie. Elles accueillent des chercheurs, préparent des thèses sur la Francophonie et la mondialisation, organisent des manifestations scientifiques et contribuent à l’enrichissement de la réflexion et de l’analyse sur les grands défis du monde contemporain.
Le 2IF porte par ailleurs la création du Centre de Documentation international des Francophonies (CDIF), dans le cadre d’un partenariat étroit avec l’OIF visant à faire de Lyon le site principal de consultation et de recherche sur les archives de la Francophonie institutionnelle. Ce projet, est suivi par la Région.
En conclusion quelques mots sur l’importance pour la région Auvergne-Rhône-Alpes du développement du numérique. Concrètement cela se traduit notamment par l’enjeu de l’accès au Très Haut Débit (THD) pour tous et sur tout le territoire, cela se traduit également par le Campus Région du numérique à Charbonnière. Ce Campus ouvert en septembre 2020 comporte 3 axes : la formation, la transformation numérique et un démonstrateur de l’innovation numérique pour l’industrie du futur. Le numérique est en effet un secteur économique en tant que tel mais c’est aussi un vecteur de visibilité pour l’ensemble des acteurs économiques, éducatifs et culturels. Il y a là un véritable enjeu pour l’espace Francophone, le numérique représente un formidable outil de développement. Pour cela il faut accompagner la transition numérique des organisations mais aussi de chaque individus. Dans le cas contraire il y a un risque d’exclusion d’une partie importante de la population de l’usage et de la maîtrise de ces outils.
L’outil numérique peut permettre une diffusion plus large des connaissances. Une illustration concrète avec le lancement à Lyon en début de semaine, en présence du Président de la République Emmanuel Macron, du projet d’académie de l’OMS qui sera la plus vaste et la plus innovante plateforme mondiale de formation santé. Là aussi, la région Auvergne-Rhône-Alpes et son président Laurent Wauquiez sont fortement impliqués c’est notamment la Région qui pilote l’implantation de cette académie sur le BioPôle de Lyon-Gerland. Cette académie sera dotée d’un centre de simulation d’urgence sanitaire ainsi que d’espaces de collaboration pour la recherche et l’innovation. Plusieurs centaines d’apprenant seront accueillies sur place tout au long de l’année mais l’Académie de l’OMS proposera beaucoup de formations en distanciel pour faciliter la diffusion des connaissances et permettre une plus grande réactivité dans le cas de situation d’urgence. Le Président Emmanuel Macron a lors de ce lancement indiqué qu’il souhaitait que ce centre accorde une place importante à la formation dans l’espace de la francophonie.
Cet exemple dans le domaine de la santé publique illustre parfaitement l’apport et les opportunités que peut représenter le numérique.
Je souhaite que vos échanges soient fructueux et riches de projets pour l’avenir de nos territoires, de nos citoyens et de l’espace de la francophonie.
Je vous remercie.