Intervention de Christophe Geourjon au nom des élus UDI, conseil municipal de Lyon du 16 décembre 2016
Monsieur le Maire,
Jusqu’à la rentrée 2016, les directeurs et directrices d’école avaient en charge la sous-régie de la restauration scolaire ainsi qu’une partie du temps périscolaires. Depuis septembre dernier, officiellement pour des questions de sécurisation des manipulations de recettes, les directeurs d’école ne sont plus en charge de la sous-régie liée aux cantines scolaires dans leurs propres établissements. Les sous-régies ont été supprimées, pour la plupart, et centralisées au niveau de la ville.
Aujourd’hui, vous nous demandez d’approuver les nouvelles missions de référence périscolaire.
Votre nouveau mode calcul de la rémunération accessoire nous interroge. En effet, ces activités accessoires, prises en charge par les directeurs d’école, seront rémunérées sur la base de trois critères :
- un socle hebdomadaire commun de 7h30
- une majoration en fonction du nombre d’enfants inscrits au périscolaire dans l’école
- et enfin une majoration en fonction de la proportion du nombre d’enfants selon le Quotient Familial Municipal.
C’est ce dernier critère qui pose problème. Vous considérez Monsieur le maire que la prise en charge d’enfants dont les parents affichent des revenus élevés demandera un travail moindre aux directeurs d’école ? Deux directeurs d’école ayant respectivement 300 élèves à leur charge auront des rémunérations différentes selon qu’ils sont dans le 6ème ou le 8 ème. Ce n’est pas acceptable. Gérer des écoles de capacité égale demande le même investissement des directeurs d’école. Considérer, le contraire est une aberration. Pourquoi alors ce nouveau mode de calcul discriminatoire ? Avec la suppression des sous-régies de la restauration scolaire, ces mesures vont priver certains directeurs d’école jusqu’à 40% de leur complément de salaire. Avant ces changements, le supplément de salaire pouvait aller de 300 à 1000 euros par mois selon les écoles.
Comme malheureusement trop souvent à la Ville de Lyon, le problème est d’abord un problème de méthode, la démarche ayant été imposée. Pas de concertation, seulement une présentation du projet sans possibilité de modifier le fond du dossier. Vous avez proposé aux directeurs d’école ce nouveau cadre financier. La plupart ont accepté tout en conservant la possibilité de se dédire sans préavis dès le mois de janvier comme le permet leur statut. En effet, ils n’ont pas le sentiment d’être partenaire de la municipalité, mais contraint par elle. Il y a une perte de confiance devant le manque de véritable concertation. C’est pour cela, que 61 directeurs d’école ont monté un collectif. Vous les avez, d’ailleurs, reçus récemment.
Aujourd’hui, l’expérimentation des temps périscolaires est terminée. Cet été, la ministre de l’éducation a décidé unilatéralement de renoncer à l’évaluation du dispositif et de pérenniser le vendredi après midi. La remise à plat des conditions de rémunération accessoires des directeurs d’école aurait dû être le moment de redéfinir les missions de chacun dans les activités du vendredi. C’était l’occasion de proposer, sur la base du volontariat, aux directeurs d’école de superviser le périscolaires du vendredi après-midi. Les élus UDI regrettent en effet que les directeurs d’école aient été placés en dehors du dispositif périscolaire, de ce fait les vendredis après-midi sont en réalité des activités extra-scolaire dont le seul lien avec l’école est l’utilisation des mêmes locaux. Nous aurions préféré des activités périscolaires intégrées dans le projet éducatif de l’école, avec une implication réelle d’une partie du corps enseignant. C’était là, un gage de qualité, c’était un atout pour la réussite des enfants.
Cette remise à plat de la rémunération est une occasion manquée, votre gestion purement financière de ce dossier n’est pas satisfaisante et injuste. Dans ces conditions les élus UDI ne peuvent approuver cette mesure. Nous nous abstiendrons sur ce dossier.
Je vous remercie