Relocaliser pour produire mieux et reconquérir notre souveraineté

Monsieur le Président, Chers collègues,

La relocalisation de notre production était un des thèmes que notre équipe a porté avec force durant la campagne des élections régionales. Nous avions conscience de son importance cruciale pour notre région.

Merci de présenter ce plan ambitieux seulement 6 mois après la mise en place du nouvel exécutif.

Depuis le début de la mandature notre Région, est à pied d’œuvre pour concrétiser notre ambition à tous : reconquérir notre souveraineté industrielle et favoriser la relocalisation d’entreprises sur des produits et des secteurs stratégiques.

Il y a ainsi une vraie synergie entre le plan régional de retour au travail adopté en octobre dernier et ce nouveau plan de relocalisation stratégique. La reconquête de notre appareil productif passe par un recrutement plus efficace dans les secteurs en tension. C’était donc un préalable très important.

Merci, monsieur le président, de faire preuve d’une vraie ambition industrielle et économique pour notre région.

Loin du défaitisme ambiant face au réchauffement climatique et la perte de notre souveraineté économique, vous avez fait le choix de la relocalisation.       

C’est d’autant plus important quand on constate que d’autres collectivités ont fait le choix de la stagnation. Les exécutifs de ces collectivités voient dans la décroissance comme un nouvel idéal ; nous le voyons pour notre part comme une régression et un défaitisme qui ne sauraient assurer demain à Auvergne-Rhône-Alpes et à la France ni emplois, ni souveraineté économique et sanitaire.

Pire encore : ce renoncement est une impasse climatique ! En effet, comment diminuer notre empreinte écologique sans relocaliser ? Fabriquer en France permet de diviser par deux notre empreinte carbone par rapport à une fabrication en Chine. La relocalisation va aussi permettre une meilleure traçabilité des produits fabriqués, de diminuer les invendus grâce au circuit court et à une production à la demande.           

Relocaliser, c’est produire mieux, à des conditions sociales satisfaisantes, et avec un impact environnemental maîtrisé. Quand on sait que 75% de nos émissions sont importées, l’urgence climatique nous y oblige !

Auvergne-Rhône-Alpes, première région industrielle française, forte de ses 510 000 emplois industriels, a été fortement impactée par la crise sanitaire. A l’aide de nos plans de relance et dispositifs régionaux nous avons su accompagner l’économie dans son redémarrage. Mais nous en sommes désormais tous conscients : notre modèle économique restera vulnérable tant que nos chaînes de production et d’approvisionnement ne seront pas relocalisées, tant que l’économie européenne dépendra des usines asiatiques.

Mardi 7 décembre, le Haut-Commissariat au Plan appelait lui aussi à « mener la bataille du commerce extérieur », rappelant qu’en 2020, la France affichait un déficit commercial de 81,4 milliards d’euros. Un chiffre qui pourrait même frôler les 90 milliards d’euros cette année. Un triste record. Le Haut-Commissaire parle même de faiblesses qui s’apparentent à celles de pays en voie de développement !      

En relocalisant, nous souhaitons mettre fin à de véritables aberrations.

Par exemple, notre pays est champion à l’export pour certaines matières premières, comme la pomme de terre ou le bois, mais nous dépendons de nos partenaires commerciaux pour transformer une pomme de terre en chips, pour transformer du bois rond en meuble. On marche sur la tête !

Ce sont de telles aberrations qui font dégringoler chaque année la France au classement des pays exportateurs de produits agricoles, alors même que l’agroalimentaire est le premier secteur industriel de notre pays. Il faut y remédier, et vite !     

Au-delà, nous avons tous en tête les risques que fait peser sur notre souveraineté sanitaire la concentration en Chine de la production des principes actifs présents dans les médicaments.

Relocaliser, c’est ainsi prémunir notre région des conséquences d’une nouvelle crise mondiale. Il en va de notre sécurité économique, de notre souveraineté et de notre indépendance.

Tout cela ne repose pas uniquement sur les épaules de la Région, il est bon de rappeler que ce sont les entrepreneurs qui créent des emplois !  Monsieur le président, vous l’avez rappelé le 6 décembre lors de la réunion de l’agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprise ce ne sont pas des subventions que les entreprises attendent des collectivités, mais bien qu’elles contribuent à créer un environnement favorable au développement économique.

Je souhaite souligner l’important travail de concertation, avec nos entreprises, qui a été mené par Stéphanie PERNOD-BEAUDON, 1ère vice-présidente en charge de l’économie, lors de l’élaboration de ce plan. Travail partenarial qui se prolongera, au sein du « club relocalisation », composé de 100 entreprises emblématiques de notre région.

En sa qualité de pilote de l’action économique, notre Région a ainsi fait du soutien aux entreprises une priorité, et cela passe par la création d’outils pour répondre à leurs besoins et faciliter leur implantation et leur retour sur notre territoire.

Dans ce plan, la Région va soutenir la mise à disposition de tènements « clé en main ». Pour favoriser la relocalisation, le nerf de la guerre, c’est le foncier industriel, sa rareté est accentuée par la nécessité de ne pas artificialiser à tout va. Il a ainsi fallu effectuer un travail minutieux de cartographie du foncier. Hier en séance, nous avons d’ailleurs acté une révision du SRADDET afin de mobiliser plus facilement le foncier économique et ainsi favoriser notre plan de relocalisation.

Demain, la création d’une foncière régionale permettra de renforcer une maitrise publique du foncier pour attirer des entreprises. Cette foncière fera partie du « pack relocalisation » proposé aux entreprises en lien avec les territoires concernés.

Pour avoir du sens, la relocalisation en Auvergne-Rhône-Alpes doit identifier des productions stratégiques. Cela suppose un ciblage, une priorisation, afin de soutenir des projets à haute valeur ajoutée pour notre territoire, viables sur le long terme. Nous pouvons par exemple citer la sous-traitance électronique, les domaines du luxe, de la chaussure et du cuir, les microprocesseurs, les matériaux de construction à faible impact environnemental, le bois, et bien sûr les principes actifs des médicaments dont j’ai parlé.

Je veux rappeler qu’il n’existe pas d’industrie forte sans innovation et inversement : pas d’innovation sans industrie forte. Ce plan prolonge notre SRDEII dont la philosophie est de renforcer le continuum recherche/industrie, qui est essentiel dans la création de produits à haute valeur ajoutée.

Vous l’aurez compris, Monsieur le Président, parce que ce plan de relocalisation stratégique présente de vraies vertus environnementales, sociales, économiques et même diplomatiques, c’est avec enthousiasme que notre groupe UDI Centristes et Apparentés votera POUR.

Je vous remercie.

Restons en contact !

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