Intervention de Christophe Geourjon au Conseil municipal de Lyon au nom du groupe « Lyon Démocrate – MoDem »
Monsieur le Maire, mes chers collègues,
Nous avons noté avec satisfaction que la phase opérationnelle de la mise hors d’eau du bâtiment des Halles de Lyon va enfin commencer, après les importantes rénovations et améliorations que ce bâtiment a connues en 2006.
Il s’agit aujourd’hui des études portant sur les toitures terrasses, qui sont complexes et en grande partie végétalisées. Ces terrasses font partie du paysage visible d’un grand nombre d’habitants de la barre voisine, et participent à l’amélioration écologique et climatique du quartier.
Si le rapport indique l’orientation choisie d’améliorer les performances énergétiques du bâtiment, il reste muet sur l’avenir de l’épaisse couche de terre végétale qui contribue largement à son confort thermique.
Quelles sont vos intentions à ce sujet ?
D’une façon plus générale, qu’en est-il de la politique municipale en faveur de l’augmentation du biotope de la cité, en faveur d’une meilleure végétalisation des espaces publics et privés ?
Une augmentation sensible de la présence végétale peut avoir un impact direct sur la salubrité de l’air, sur la qualité du paysage urbain et sur l’isolation thermique des bâtiments. En parallèle une étude du ministère canadien de l’environnement a prouvé que la végétalisation des toits-terrasses pouvait permettre une baisse de la température urbaine de 1,5°C en moyenne. Les prix des installations de verdure, s’ils faisaient réfléchir il y a une dizaine d’années, sont devenus plus attractifs. Le coût d’une végétalisation est de l’ordre de 35 à 55€ HT le mètre carré, livré et posé. C’est cinq à huit fois plus élevé qu’une toiture de graviers. Mais avec les économies d’énergie, l’investissement devient rentable au bout de quatre à cinq ans.
Des avancées sensibles ont été faites, notamment par la végétalisation de plusieurs toitures de bâtiments publics : écoles Jean Macé, Perrache, Château Lacassagne… Nous saluons également le bon résultat obtenu auprès des acteurs de la reconstruction du plateau de la Duchère. Plus généralement, au niveau du Grand Lyon, on peut également saluer la réalisation de Caluire et le chantier en cours à St Genis Laval.
Il faut, à notre sens, poursuivre et intensifier cet effort.
Nous étions en phase avec les orientations définies par Gilles Buna pendant la campagne, et nous souhaitons qu’un point soit fait sur la politique qui s’engage pour le mandat. Où en sont les projets annoncés : comités d’arrondissement de végétalisation des toits, aides financières et juridiques, calcul des bases de la fiscalité foncière, etc.
Nous souhaitons qu’une politique incitant les promoteurs privés et sociaux à une meilleure végétalisation de leurs opérations soit mise en œuvre. Cette politique devra utiliser les outils du Plan Local d’Urbanisme dont la grande révision commence l’année prochaine, avec toutefois une échéance assez lointaine. Nous devrons peut-être proposer quelques mesures dès la modification numéro 6 en cours d’étude.
Ainsi, dès 2004 la Mairie de Paris a intégré dans le PLU un «coefficient de biotope» afin de promouvoir des modes de végétalisation différents. En transposant ces dispositions, cela nous permettrait d’augmenter le « taux de végétalisation » imposé par le règlement du PLU qui passerait ainsi de 30% à 60 ou 70% de la surface des parcelles.
En ce qui concerne le logement social, il nous semble opportun qu’au travers de l’intervention de la ville dans le cautionnement des prêts une politique incitative forte soit mise en œuvre. De même les élus qui représentent la ville au sein de ces conseils d’administration devraient s’impliquer directement dans cet objectif de végétalisation.
Enfin, un retour d’expérience devrait être systématisé, analyse des résultats et des éventuels mécomptes, publication et information des acteurs de la construction.
Je vous remercie
Notre intervention a été relayé par Lyon Capitale dans son édition du 22 octobre