Intervention de Marc Augoyard au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour le GrandLyon »
Monsieur le Président, mes chers collègues,
(J’interviendrai sur ce dossier, mais aussi sur le volet habitat du plan climat. Il nous semble en effet plus judicieux de lier les deux débats. En plus, ça permettra de réduire la durée, tout en gagnant en cohérence. J’invite mes collègues à faire de même. )
Après des mois de travail, nous devons donc délibérer sur les actions concrètes que le Grand Lyon compte mettre en place dans le cadre du plan climat. En effet, nous devons agir, aux côtés de nos partenaires. Certes, nous ne pouvons influer que sur 25% des émissions de gaz à effet de serre. Mais 25% c’est déjà beaucoup, et je suis sûr que dans certains domaines, notre action porte sur un champ encore plus limité.
Que nous apprend le plan Climat ? Je ne reviendrai pas sur les incidences du réchauffement climatique, ni sur ses causes. Elles sont connues.
La grande force de ce document est de montrer que l’on peut réunir différents acteurs autour d’un même objectif, un peut comme lors du Grenelle de l’environnement, et aboutir à des idées concrètes, chiffrées. Car s’écouter parler dans de longs discours ne suffit pas pour défendre le développement durable. Ce qui est durable, c’est ce qui est fait, pas ce qui est dit. Je voudrais donc remercier les services et l’exécutif pour ce travail, saluer tout particulièrement le travail de pionnier de Michel Reppelin.
Nous aurions pu avoir plus de détails, dans la délibération, sur les coûts de ce plan climat, car une telle ambition se paie. C’est un engagement lourd, mais nécessaire, souhaitons qu’à chaque étape, les fonds soient bien employés, les actions évaluées.
Pour chiffrées qu’elles soient, il ne faudrait pas que les propositions restent de simples déclarations d’intention. Il faut passer au stade de la réalisation. Je suis donc heureux de voir que l’on commence dès maintenant, (comme nous le verrons tout à l’heure) sur un sujet d’importance, l’habitat. Je vous remercie de votre attention.
Volet habitat
Monsieur le Président, mes chers collègues
Nous aurions pu faire un débat plus court, en lien avec la délibération cadre, mais la conférence des présidents a choisi de ne pas contredire la célèbre phrase d’Andy Warhol, « Dans le futur, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale. ». Pour aujourd’hui, je laisserai le quart d’heure à ceux qui voudront le prendre, et je me contenterai de quelques minutes. Quelques minutes, plaisanterie mise à part mes chers collègues, pour aborder un sujet important, et grave.
En effet il serait erroné de voir dans ces délibérations une subvention de plus pour des actions de développement durable. Nous touchons là au cœur de ce qui sera un sujet majeur très prochainement : la dépense énergétique de nos concitoyens, et la part de cette facture dans leur budget.
Car quels que soient les modes de production d’électricité qui seront choisis, quelles que soient les ressources utilisées, l’énergie va voir son prix augmenter. Cela a déjà commencé. Maintenant que nous avons pris conscience du caractère limité des ressources de notre planète, et que certaines énergies comme éolien, le solaire, restent encore couteuses, débattues et marginales, nous comprenons qu’il faut avoir des comportements plus sobres. Bien sûr, il ne s’agit pas de retourner vivre dans des cavernes. Personne, je le crois, ne propose une telle ineptie, sauf pour les chauve souris bien entendu.
En ces jours où le froid est particulièrement intense, nous comprenons tous l’importance d’une bonne isolation, d’un chauffage performant. Tous nos concitoyens n’ont pas la chance d’en bénéficier, qu’ils logent dans des logements mal conçus ou dégradés.
Nous devons donc agir pour les inciter à rénover. Nous devons aussi travailler avec nos partenaires, qui peuvent avoir des responsabilités et développer de nouveaux savoirs-faires. C’est le cas des offices HLM, et la première délibération, va permettre aux offices de Villeurbanne et de Porte des Alpes de participer à un projet innovant, sur la requalification énergétique des logements sociaux.
La subvention que nous allons expérimenter notamment à Sainte Blandine est un autre outil intéressant. Il peut être couteux, et la part qu’il représente dans le montant des travaux (10%) peut sembler faible. Une évaluation devra donc être menée de manière sérieuse au bout de quelques temps. Si cela réussit, le côté novateur du quartier Confluence en sera réellement renforcé. Il nous semble important de travailler avec RFF, qui a aussi des responsabilités dans ces domaines.
Au-delà des expérimentations que nous lançons, nous devons travailler dès maintenant, notamment dans le cadre de la révision des conventions d’utilité sociale, et dans le cadre de la révision du PLUH, pour que l’ensemble des acteurs, des bailleurs, prennent consciences de cet enjeu de la réhabilitation énergétique. Nous ne pouvons pas agir seuls, face à de tels coûts. Si nous n’agissons pas réellement maintenant, nous devrons gérer des situations sociales difficiles demain. J’ajoute que c’est un levier de développement économique certain.
Enfin, je voudrais aborder une proposition concrète, qui pourrait rendre nos actions encore plus efficaces. Cette action, c’est le projet de thermographie aérienne, porté par le réseau des Jeunes Chambres Économiques. 30% des déperditions thermiques des bâtiments sont dues à la toiture, la thermographie aérienne permet de les visualiser, de les cartographier. Ensuite, la carte restituée La Jeune Chambre Économique d’Orléans a pu réaliser la thermographie de son agglomération. LA CUB a intégré une telle idée dans son plan climat. Travailler avec de jeunes acteurs entreprenants et innovants dans ce domaine répond à tous les objectifs du plan climat partenariat. Je pense que le Grand Lyon devrait reconsidérer sa position, et soutenir ce projet.
Je vous remercie.