Monsieur le Président, chers collègues,
Que de chemin parcouru depuis 2019 ou notre collectivité ne comptait, à titre expérimental, que 170 agents en télétravail, fin 2020 ce sont près de 2 150 agents qui sont télétravailleurs pérennes.
Il est vrai que la crise sanitaire de la COVID-19 qui a bouleversée nos vies, notre société a aussi fortement impacté l’organisation du travail notamment en accélérant l’usage du télétravail.
Cette délibération va donc permettre de passer d’un télétravail subit dans une situation d’urgence à un télétravail partie intégrante de l’organisation du travail dans notre collectivité et aussi de l’organisation personnel des salariés. Nous voterons cette délibération en insistant sur la nécessité à court terme de finaliser l’équipement informatique et de téléphonie de ces agents. Au-delà nous souhaitons rappeler que le télétravail ce n’est pas simplement travailler à son domicile c’est en réalité un profond changement dans l’organisation du travail, le management mais aussi au niveau des systèmes d’informations. Il est donc important que notre collectivité évolue.
Comme il est précisé dans la délibération au-delà d’améliorer la qualité de vie au travail des agents grâce à une meilleure articulation des temps le télétravail permet, à priori, aussi de réduire l’impact environnemental généré par leurs déplacements. Cependant cet impact positif n’est pas automatique, dans certains cas l’ADEME note l’existence d’effets rebond qui pourraient aboutir à un bilan environnemental négatif. En effet télétravailler ne veut pas forcément dire ne pas se déplacer, travailler chez soi abouti à consommer de l’énergie pour le chauffage, on a aussi plus de réunions à distance qui sont de gros consommateurs de flux générateurs de gaz à effet de serre, sans parler de l’impact que pourrait avoir un rééquipement numérique c’est à dire le fait d’avoir un écran, une imprimante, chez soi et au bureau. Par ailleurs, et c’est encore plus inquiétant, la moitié des télétravailleurs seraient prêts à s’installer plus loin de leur lieu de travail … les déplacements domicile/travail seraient alors moins fréquents mais sur de plus grandes distances. Ceci serait un non-sens environnemental mais aussi pour les finances publiques car il faudrait investir massivement sur des transports. Dans ces conditions il me paraît indispensable que la Métropole travaille, en lien avec l’ADEME, a l’établissement d’un guide environnemental des bonnes pratiques du télétravail.
Au-delà de cette question environnemental le télétravail a aussi un impact économique et commercial. Une partie des biens consommés par un salariés ne le seront plus à proximité de son travail mais à proximité de son domicile. Cette relocalisation des activités peut être bénéfique pour le territoire, mais cela aura un impact économique négatif au niveau du territoire de la métropole. Avez-vous réalisé une étude de cet impact du télétravail ? Sinon il est important qu’une telle étude soit conduite afin d’accompagner nos commerçants, nos restaurateurs qui devront trouver de nouveaux débouchés pour compenser cette perte d’activité.
Dernier point qui concerne cette fois directement le SYTRAL. Monsieur le Président, travaillez-vous au niveau du SYTRAL sur un abonnement ‘télétravailleurs’. De plus en plus de salariés expriment cette attente d’un abonnement qui prennent en compte ce besoin réduit de mobilité. Par exemple un abonnement valable 3 jours par semaines couplé également avec un carnet de tickets 1 heure pour permettre des déplacements exceptionnels les jours télétravaillés. Si le SYTRAL ne propose pas un tel produit le risque est que certains salariés redécouvrent leur voiture pour les trajets domicile/travail …
Je vous remercie par avance des réponses que vous nous apporterez.