Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Lyon Démocrate – MoDem »
Monsieur le Maire, chers collègues,
C’est en septembre 2008 que nous vous avons demandé, avec nos collègues du groupe « Ensemble pour Lyon », la création d’une mission d’information et d’évaluation sur le devenir des équipements sportifs de Gerland. Nous tenons à saluer l’évolution de Thierry Braillard qui a animé cette mission avec un esprit constructif malgré ses réticences initiales. Nous remercions aussi les services de la Ville et tous les intervenants.
Tous ont souligné les nombreux atouts du site : localisation, transports en commun, environnement. Les clubs sportifs ont souligné le manque de salles d’entrainement ou de compétition (hand, volley, judo, boxe). Ils ont regretté la pression de plus en plus forte des contraintes imposées par la sécurité lors des matchs de foot.
Stade de Gerland
Cette mission nous a permis de nous rendre compte que le départ de l’OL du site de Gerland semble aujourd’hui irrémédiable. Sans vouloir trop revenir sur le passé nous estimons que cette décision est principalement due à une mauvaise prise en compte des besoins de l’OL par la municipalité précédente.
Dans ce contexte, nous estimons que Ville de Lyon et Grand Lyon doivent :
- conserver la possibilité d’organiser de grands évènements sportifs ou culturels dans l’enceinte du stade de Gerland.
- ne plus exonérer l’OL de la taxe sur les spectacles et ne plus subventionner la société privée OL.
- céder les terrains nécessaires à la réalisation de l’OL-Land à un prix qui tienne compte des infrastructures à venir,
- minimiser l’impact économique négatif de ce départ (notamment au niveau des restaurants).
Le LOU Rugby nous ayant fait part de son intérêt à être l’équipe résidente du stade de Gerland, la ville devra reconfigurer le stade pour une capacité de 25 000 places. Il est de notre responsabilité de soutenir la progression du LOU et son accession au TOP 14, objectif qui nous semble atteignable. Pour information le budget d’un club de rugby est 10 à 20 fois plus faible que celui d’un club de foot.
Nous proposons le lancement d’une étude technique pour approfondir et chiffrer les différents scénarios d’aménagement du site.
La plaine des jeux
est utilisée par de nombreux clubs sportifs. Elle est aujourd’hui saturée. La multiplicité des usages doit être maintenue.
Dans la perspective de l’arrivée du LOU nous souhaitons que soit étudiée l’affectation au rugby des terrains actuellement occupés par l’OL amateur et le centre d’entrainement. Cela permettrait de constituer un pôle Rugby cohérent et visible au niveau de l’agglomération. Si ce regroupement n’est pas possible, les quatre terrains actuellement réservés à l’usage exclusif de l’OL devraient lui être confiés en l’état via un bail emphytéotique.
La piscine d’été de Gerland
est largement utilisée par les familles du quartier et par les salariés du technopôle de Gerland. La Ville de Lyon manquant cruellement de piscines, il est indispensable de programmer à court terme une rénovation de cet équipement. Cette restructuration constitue pour nous une priorité.
Le palais de sports
est obsolète : modularité, espaces de réception, aspect vieillissant, accessibilité, espaces techniques, vestiaires… Ses atouts restent sa polyvalence, sa localisation et le faible coût de sa location (voire la gratuité pour les associations).
Il est évident que le projet CAP 2010 porté par l’ASVEL et Gilles Morreton impose un repositionnement de cet équipement. En effet, la salle de 15 000 spectateurs serait le siège de l’ASVEL, mais accueillerait le Grand Prix de tennis de Lyon et d’autres évènements culturels ou sportifs. La même question se posera pour l’Astroballe.
Lyon a besoin d’une salle municipale du type Palais des sports (ou Maison des sports de Clermont-Ferrand), avec une capacité de l’ordre de 4000 à 5000 spectateurs. Mais également de salles d’entrainement supplémentaires pour les sports collectifs.
L’avenir du Palais des Sports constitue le principal enjeu, pour cela nous souhaitons qu’une étude technique approfondie soit lancée dès maintenant pour évaluer les besoins, les possibilités d’évolution et les coûts. Seule une telle étude permettra de trancher entre rénovation ou construction d’un nouvel équipement sur le site actuel.
EN CONCLUSION
Nous sommes convaincus que le sport professionnel, l’OL mais aussi l’ASVEL ou le LOU, contribue au rayonnement de notre agglomération. Mais nous estimons qu’il est de la responsabilité des élus de ne pas dire oui à tout et d’indiquer à nos partenaires jusqu’où la collectivité est prête à aller. Seul ce dialogue, cette négociation, très en amont permettent à chacun de construire ses projets de développement dans le respect des autres partenaires. Ceci n’a pas eu lieu dans le cas de l’OL, nous souhaitons que cela se fasse pour la future salle de l’ASVEL.
Nous sommes très attachés à la destination sportive et événementielle du site de Gerland, qui doit être maintenue voire renforcée. Au-delà nous devons travailler à une meilleure imbrication du parc de Gerland, des activités sportives, des entreprises du technopôle, des universités et des habitations afin de faire du Sud de Gerland un quartier agréable et bien structuré.
Cette mission est globalement un succès. Elle a permis d’initier à la fois une réflexion d’ensemble sur le devenir du site et une information des élus de la Ville de Lyon.
La mission a aussi permis de constater l’insuffisance chronique des études techniques qui donneraient aux élus une vision claire des possibilités d’évolution des équipements du site.
Nous souhaitons la poursuite de ce travail en commun via la création d’une « mission de propositions ». En effet quand il s’agit de projets à 10 ans, de projets impliquant des financements très importants, il ne doit pas y avoir de majorité ou d’opposition mais simplement le travail de l’ensemble des élus municipaux au service des Lyonnais.
C’est une nouvelle vision de la politique moins personnelle et plus collective, plus proche des pratiques du milieu professionnel ou associatif. Mettre en œuvre cette proposition permettrait une véritable modernisation des pratiques, nous y sommes prêts.
Je vous remercie,