Monsieur le Maire, Mes chers collègues,
Le bâtiment de l’ancienne école des Beaux-arts situé au n°10 de la rue Neyret est à nouveau mis à contribution pour tripler la surface mise à disposition de l’Opéra de Lyon -2.400 m²- afin d’y stocker des costumes, à la suite – nous le savons – du déplorable incident dû à l’amiante survenu en décembre 2009 dans le bâtiment de Vénissieux. Une autre délibération met aussi à disposition de l’Opéra un bâtiment à Jonage pour ses décors. Nous approuverons cette mise à disposition même si nous regrettons une fois encore, le manque de concertation avec les élus du 1er arrondissement ! Fabienne Levy, élue du 1er arrondissement, a déjà regretté cet état de fait lors du dernier conseil d’arrondissement.
Pouvez-vous communiquer à l’assemblée l’état d’avancement du chantier de désamiantage du bâtiment de Vénissieux et de son contenu, sachant que vous avez lancé des études en septembre 2011, soit 2 ans après le sinistre, et qu’un plan de travaux extrêmement coûteux s’en est suivi. À quelle date envisagez-vous donc la libération du bâtiment de la rue Neyret de cette fonction d’entrepôt ?
Après le scandale sanitaire de l’amiante en France, il faudra aussi ouvrir un dossier sur les abus, les excès et les scandales du désamiantage !
Mais mon propos vise plus particulièrement le bâtiment de l’ancienne école des Beaux-Arts, pour lequel le prolongement de son occupation temporaire nous inquiète, car il s’ajoute à son utilisation « temporaire » pour le service archéologique de la Ville, comme bureau de vote ou pour des antennes-relai de la téléphonie Orange. Son accès est par contre refusé aux associations du quartier pour leurs actions ponctuelles.
Tout se passe comme si vous abandonniez vos propres projets : en effet, dès 2006, vous aviez lancé des études pour la démolition du bâtiment au n°10 de la rue Neyret. Cette démolition devait ouvrir un grand projet pour ce quartier qui contient entre autres l’amphithéâtre des Trois-Gaules, l’église toujours inachevée du Bon-Pasteur, le jardin des Plantes et le monument dédié à Auguste Burdeau.
En 2008, monsieur Buna rappelait ici même qu’une opération de mise en valeur au titre de la ZPPAUP des pentes était envisagée, et il rappelait l’unanimité des partenaires sur ce projet.
En fait, c’est à l’occasion d’une révision de la ZPPAUP datant de mars 1999, et que vous aviez – je n’en doute pas – également approuvée, qu’un projet urbain d’envergure allait créer un « nouvel axe de composition urbaine et paysagère de la place Sathonay au boulevard de la Croix Rousse ».
Dans ce projet les bâtiments voisins situés au 12-14 de la rue Neyret pouvaient être aussi démolis au profit de cet aménagement.
Vous repreniez ces propositions à votre compte lors de votre campagne de 2008, après n’avoir rien fait pendant votre premier mandat : « La démolition de l’école des Beaux Arts sera l’occasion de réaménager l’Amphithéâtre des Trois-Gaules et le jardin des Plantes pour remettre en valeur un lieu symbole de l’Histoire de Lyon qui deviendra dès lors un nouveau « balcon sur la ville ». (cf. document « Aimer-Lyon »). Je suppose que ce réaménagement ferra partie de vos engagements de campagne en 2014!
La libération des locaux de la rue Neyret de ses diverses occupations ne semblant plus à l’ordre du jour, j’en conclus que vous avez abandonné ce beau projet pour les pentes qui méritent mieux !
J’en viens à l’église du Bon Pasteur, située en face du n°10 : vous le savez, ce bâtiment est celui qui fait le plus rigoler – à nos dépends – les touristes de passage du fait de sa porte d’entrée située 3 mètres au dessus de la chaussée. Si l’inachèvement de ce bâtiment est dû à des combats anticléricaux d’un autre siècle et à l’Armée alors propriétaire de l’ancienne caserne, son maintien dans l’état actuel de délabrement est de votre responsabilité. En avril 2012, le maire du 1er arrondissement vous posait une question à son sujet sans obtenir de réponse opérationnelle. Votre réponse avait été que vous alliez gérer vous-même et personnellement cet arrondissement et que l’on allait voir le changement ?
La future esplanade qui prendrait la place de l’école des Beaux-arts devrait accueillir le perron manquant, et permettre une utilisation probablement culturelle et non religieuse de cette église désaffectée. Nous le proposerons pour le prochain mandat.
Enfin, je terminerai par un hommage à ce malheureux Auguste Burdeau, président de l’Assemblée Nationale et plusieurs fois ministre, dont les 2 statues en bronze qui ornaient son monument ont été fondues par les allemands en 1942, mais qui n’a pas eu le bonheur accordé au sergent Blandan de voir son monument restauré : ne pensez-vous pas qu’il serait temps d’y remédier ?
Je vous remercie,