Expérimentation d’une plateforme de l’aide à domicile des personnes âgées ou en situation de handicap

Intervention de Marylène Millet au nom des élus du groupe UDI et apparentés

La Maison de l’emploi et de la formation de Lyon (MDEF) va mettre en place l’expérimentation d’un projet de plateforme de l’aide à domicile. Marylène Millet est intervenue pour rappeler l’importance des métiers du service à la personne pour maintenir les personnes âgées à domicile et le rôle de la Métropole dans l’accompagnement des structures à la professionnalisation de leurs employés.

Monsieur le Président, chers collègues

Cette délibération vient en appui de la fiche action n°23 du Plan Métropolitain des Solidarités sur la valorisation des métiers de l’aide à domicile et s’articule également avec l’objectif du PMIE de favoriser le retour à l’emploi de bénéficiaires du RSA.

Quelques points de contexte au préalable. Comme rappelé dans la délibération le secteur des services à la personne est un secteur en tension, d’autant plus depuis la suppression des emplois aidés. Rappelons que ce dispositif permettait aux structures d’embaucher et de former du personnel loin de l’emploi.

En effet, les métiers du service à la personne sont de beaux métiers de service et d’humanité. Les personnes qui s’y investissent s’épanouissent dans ces métiers et s’y plaisent une fois formées.

Actuellement le problème de recrutement qui risque de s’amplifier face au mur gériatrique des années à venir est surtout dû au manque de valorisation du métier, les réseaux partenaires sont existants mais n’ont pas ou peu de candidats à proposer. Bien sûr de belles initiatives existent comme le Trophée des Services à la Personne, soutenu d’ailleurs par la Métropole, permettant de mettre en valeur les personnes investies dans ce secteur.

En dehors du champ métropolitain précisons également que le manque d’engouement pour ces métiers est lié également à la rémunération insuffisante. Un exemple, dans la convention collective de l’aide à domicile, une personne qualifiée (Auxiliaire de Vie Sociale) est rémunérée 9.92 euros de l’heure contre 9.88 pour une aide à domicile…difficile de trouver dans ces 4 centimes supplémentaires l’unique motivation à se professionnaliser.

C’est pourquoi le volet accompagnement sur la montée en compétences des équipes, présenté dans la délibération est intéressant. En effet les entreprises et associations de service à la personne ont souvent des difficultés à accepter des dossiers lourds et complexes, car n’ayant pas les employés ad hoc. L’idée de favoriser la VAE (validation des Acquis de l’Expérience) et d’accompagner les employeurs dans cet accompagnement est un point très positif et attendu par les structures qui peinent parfois à monter ces dossiers jugés complexes.

La VAE est un point capital pour les structures car garantissant la fidélisation du personnel et la qualité pour les clients.

Notre groupe votera donc cette délibération, la considérant comme un des points d’appui positifs du secteur des services à la personne.

Je terminerai mon propos en soulignant que ces initiatives positives pour encourager le maintien à domicile ne doivent pas occulter que la meilleure manière de garder le plus longtemps les personnes à domicile est que la ville soit accueillante et faite pour les personnes âgées. Rester à domicile, suppose que soit assurée une fluidité entre trois espaces

l’espace public , les aménagements urbains, les transports, par exemple
l’espace collectif ou partagé dont l’aménagement appartient aux acteurs de l’habitat
l’espace privé : le logement.

L’adaptation de l’espace urbain au vieillissement implique donc d’agir dans de multiples domaines, notamment les transports collectifs, la voirie, la conception des quartiers, la localisation des activités et des services.

Plusieurs travaux, notamment ceux conduits par le Réseau Villes Amies des Aînés, démontrent que la mobilité quotidienne des personnes âgées est corrélée à la qualité de l’environnement géographique. Quelques chiffres illustrent un environnement propice au vieillissement, c’est-à-dire un environnement incitant les habitants à sortir quotidiennement de chez eux et à agir en prévention de l’isolement et d’autres troubles comme les chutes:

  • la présence de commerces de proximité dans un rayon de 300 mètres
  • un arrêt de transports en commun à moins de 150 mètres
  • la présence d’espaces verts
  • des bancs sur les cheminements

Nul doute que la Métropole via ses compétences en terme d’aménagement urbain, de transports devra de plus en plus mettre au cœur de ses politiques publiques l’intégration des publics âgés sous peine de devoir se heurter à une augmentation de la « mort sociale » comme le définissent les Petits Frères des Pauvres, c’est-à-dire l’enfermement à leur domicile des âgés.

Je vous remercie,

Restons en contact !

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