Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour le Grand Lyon »
Monsieur le Président, Mes chers Collègues,
Certains par dogmatisme adoptent des positions caricaturales. Pour les uns l’avenir de notre société repose sur un tout état, pour les autres au contraire sur un tout marchés. La crise sans précédent que nous traversons encore relativise singulièrement cette perception manichéenne des choses.
Comme toujours, la vérité est au milieu : « in medio stat vertus » proclamaient les Romains.
La France, à travers son jacobinisme, son colbertisme est la championne des « bizarreries » institutionnelles, des complexités d’organisations… Elle sait cependant également être le laboratoire d’initiatives originales, comme la volonté de concilier, avec l’économie mixte, le privé et le public. De concilier non pas leurs facilités, mais leurs vertus : la performance du privé à l’indispensable prise en compte de l’intérêt général et des politiques publiques.
Formule qui trouve aujourd’hui un relief tout particulier…
Notre groupe se réjouit de la création de la Société d’Economie Mixte Patrimoniale du Grand Lyon. Création réalisée, avec le concours de la SERL qui met à disposition l’une de ses filiales, ainsi transformée.
Je voudrais pour l’occasion féliciter et remercier notre collègue Jean-Luc da Passano ainsi que les administrateurs de la SERL pour le travail pionnier et novateur accompli depuis de nombreuses années. SERL qui associe a part égale le Grand Lyon et le Département du Rhône autour de l’objectif partagé de contribuer au développement de notre territoire.
Là encore, ce sont de nouveaux modes de gouvernance efficaces et rigoureux (traditionnels dans l’économie mixte) qui sont mis en place, à travers une structure fédérative, en mobilisant des capitaux au service de l’intérêt général.
La SEM patrimoniale répond clairement à un double enjeu de notre territoire : contribuer à redynamiser l’activité commerciale et accompagner la création d’entreprises.
- La présence d’espaces commerciaux dans nos quartiers urbains en recomposition est primordiale. Elle est le gage d’un avenir durable, au service des habitants qui y vivent, de leur qualité de vie. Une structure publique capable de maîtriser le foncier, de procéder à des actions de remembrement, à des rénovations immobilières est là plus qu’ailleurs une impérieuse nécessité.
- Accompagner le développement d’activités à travers la création de pépinières innovantes ou généralistes, le soutien des plateformes technologiques (Accinov, Axel One) en lien avec les pôles de compétitivité (Lyon Biopôle, Axelera…) constitue un autre enjeu fort pour le Grand Lyon et les collectivités. Sans l’accompagnement public, de nombreux entrepreneurs ne trouveraient pas de locaux capables de les accueillir. En effet, du fait des contraintes techniques, il est par exemple plus rentable de faire pour une même hauteur de bâtiment 3 étages de bureaux que seulement 2 étages de laboratoire de chimie ou biologie. C’est pourtant là que réside un véritable vivier de création de richesses et d’emplois, signe de la vitalité et de l’attractivité de notre métropole.
Face à l’impossibilité des initiatives privées à assurer un portage global et une gestion unifiée des rez-de-chaussée commerciaux, face aux difficultés des opérateurs publics dédiés, face à des investisseurs privés souvent timorés qui préfèrent rentabiliser rapidement leurs investissements dans des bureaux plutôt que dans le portage de long terme des locaux immobiliers dédiés nous estimons en effet que l’économie mixte apporte une réponse efficace. La SERL prouve l’efficience de cette voie. La SEM Patrimoniale se doit d’amplifier la démarche et multiplier les succès. Une des clefs du succès est également le travail en synergie avec les autres collectivités locales, aussi nous serons vigilants à ce que la création de cette nouvelle SEM n’aboutisse pas à un repli du Grand Lyon sur lui-même.
En conclusion, Monsieur le Président, en tant qu’élus Centristes et Démocrates ce rapport est pour nous l’occasion de réaffirmer que ce n’est pas dans l’idéologie que l’on forge notre avenir, mais dans le pragmatisme de la tempérance.
Je vous remercie,