Intervention du groupe « Centristes &Démocrates pour Lyon – UDI »
Monsieur le Maire, mes chers collègues,
Depuis 5 ans maintenant, nous nous voyons présenter les rapports des commissaires aux comptes des SEM dans lesquelles la Ville est actionnaire.
Il s’agissait bien souvent de notre seule source d’information, a posteriori et nécessairement insuffisante puisque limitée à une analyse essentiellement comptable et établie sur les comptes de l’année antérieure.
Cela ne permettait pas à votre opposition une correcte information sur les satellites de notre commune et notamment sur la SACVL qui a été confrontée aux graves difficultés financières qui ont mis son existence même en péril.
Si l’information n’est pas encore abondante, elle s’est quand même améliorée avec l’organisation de présentations de la situation plus régulièrement. Il me semble que notre insistance et notre pugnacité ne sont pas étrangères à cet effort sinon de transparence, n’exagérons rien, du moins de transmission d’informations qui fuitaient initialement plus dans la presse qu’elles ne circulaient dans la présente enceinte.
Toujours est-il que des efforts importants ont été également entrepris pour assainir la situation de la SACVL, mettant là encore en œuvre des mesures que nous préconisions dès la commission générale du 12 avril 2010, et qui semblent avoir permis un contrôle resserré qui ne dispense pas d’une vigilance de tous les jours.
S’agissant du rapport annuel 2012, que nous montre-t-il ?
- En premier lieu, une diminution importante du chiffre d’affaires (58 M€ contre 88 en 2010) et du bénéfice (un peu moins de 6M€ contre 45 en 2010), ce qui résulte logiquement de la poursuite de la vente du patrimoine et de l’absence de toute construction sur la période considérée ;
- En second lieu, une augmentation des loyers et une amélioration du taux de vacance, liée à la nouvelle politique menée.
- Enfin, une capacité d’autofinancement en baisse et une amélioration de la trésorerie dont il serait dangereux de se réjouir dès lors qu’elle résulte du seul différé d’emprunt, la note devant nous être présentée en 2018, pic d’annuité auquel la SACVL devra faire face ; or nous sommes toujours dans la plus grande incertitude quant aux prêts toxiques de 44 M€ soit 13 % du montant total de l’emprunt puisqu’aucun accord n’est encore intervenu et qu’un contentieux judiciaire reste aléatoire.
Si nous pouvons saluer les efforts d’assainissement entrepris au cours de ce mandat, nous avons toujours d’importantes inquiétudes puisqu’une double épée de Damoclès pèse toujours sur les comptes de la SACVL avec :
- D’une part, ce différé d’amortissement qui doublera les annuités de 2017 à 2019.
- D’autre part, les 44 M€ de prêts toxiques qui entreront en phase « active » en 2018, avec tous les aléas possibles et imaginables. La constitution d’une trésorerie importante destinée à anticiper ce cap ne favorise pas le déploiement normal de l’activité puisque la SACVL ne construit plus et peine à lancer ou à relancer ses opérations de réhabilitation telle que Chapas.
Néanmoins, Monsieur BRUM, avant que vous ne vous indignez que nous osions systématiquement évoquer la SACVL, nous reconnaissons bien volontiers et sans démagogie vos efforts, tout en restant attentifs et vigilants car l’opposition, lorsqu’elle est constructive comme nous avons su l’être, est elle-même un mécanisme de contrôle.
Je vous remercie.