Qualité de l’air : Aujourd’hui c’est à la Métropole d’AGIR
Atmo Auvergne-Rhône-Alpes est l’observatoire agréé par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, pour la surveillance et l’information sur la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes.
Christophe Geourjon est intervenu en conseil de la Métropole pour valoriser le travail remarquable réalisé par ATMO et pour rappeler que la Métropole doit AGIR dès aujourd’hui pour améliorer la qualité de l’air de notre territoire.
Intervention de Christophe Geourjon
Monsieur le Président, chers collègues,
En France on évalue à 48 000 le nombre de décès prématurés par an liés à la pollution de l’air. Au-delà des pics de pollutions, la pollution quotidienne notamment aux particules fines est toute aussi dangereuse : augmentation des maladies respiratoires aigües et chroniques (asthme, pneumonie,…), et de risque d’affections cardiovasculaires ou respiratoires comme les cancers du poumon.
Dans ce contexte l’association ATMO fait, en toute indépendance, un travail remarquable. La fiabilité des mesures réalisées et la newsletter quotidienne permettent d’informer habitants et entreprises de la qualité de l’air du jour, mais aussi de proposer des prédictions d’évolution pour les jours à venir. Ces informations contribuent à faire évoluer nos habitudes quotidiennes et éclairent les décisions de nos collectivités.
L’évolution dans les dernières années de la qualité de l’air sur le territoire de la Métropole est positive.
Aujourd’hui, la Métropole de Lyon de poursuivre et amplifier ses actions :
- AGIR par la mise en place effective de la zone à faibles émissions, bannissant ainsi les camions et les utilitaires les plus polluants dans l’agglomération d’ici à 2020, est un début de solution qui doit être élargie. La multiplication des zones 30 dans les centres villes des communes est une bonne chose. En parallèle, nous devons renforcer les mesures spécifiques d’urgence lors des jours de pics de pollution.
- AGIR par le soutien qu’apporte la Métropole de Lyon à l’éco-rénovation de l’habitat, soutien que nous devons renforcer. De même la végétalisation de la ville doit être un axe fort afin de réduire les îlots de chaleurs et la pollution atmosphérique, mais aussi créer un cadre de vie plus sain et agréable.
- AGIR dans le domaine des mobilités. Les transports routiers sont principalement responsables de la pollution en ville, il est impératif d’inciter et d’accompagner un changement de comportement de tous, pour cela il est important :
- de développer les modes actifs de déplacement (piéton, vélo,…) en proposant une infrastructure sécurisée sur tout le territoire.
- d’encourager les mobilités durables grâce à un réseau de transport en commun optimal couplé au réseau TER et de proposer des parc-relais de taille suffisante,
- de soutenir le covoiturage.
Dans ce cadre les élus UDI et apparentés reformulent leur proposition d’intégration de l’offre TER dans l’offre du SYTRAL au tarif TCL. De nombreuses agglomérations l’ont déjà fait, Lyon est en retard à ce niveau. Avec la hausse des tarifs des carburants cette politique en faveur des transports en commun est non seulement un enjeu environnemental mais est aussi un enjeu social.
Je souhaite terminer par la nécessité d’avoir une vision globale de la qualité de l’air et plus généralement du développement durable. Il ne serait pas acceptable que nous améliorons la qualité de l’air sur le territoire de la Métropole de Lyon en dégradant la qualité de l’air dans d’autres régions de notre planète terre.
Deux exemples concrets :
- L’usage des véhicules électriques améliore la qualité de l’air dans notre agglomération, mais elles nécessitent des quantités importantes de terres rares (batteries, composants électroniques, aimants,…) dont l’extraction est très polluante. À tel point que le coût environnemental d’un véhicule, électrique ou thermique, sur l’ensemble de son cycle de vie est très comparable.
- Le développement des agrocarburants à base d’huile de palme est une aberration écologique car ils aboutissent à une déforestation massive et à la disparition des cultures vivrières traditionnelles. On peut craindre que la récente victoire du nationaliste Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil accélère la destruction de la forêt primaire amazonienne. Nous regrettons que la majorité d’Emmanuel Macron ait refusé les dispositions visant à exclure l’huile de palme de la liste des agrocarburants qui ouvrent droit à un taux réduit de la taxe générale sur les activités polluantes. Les députés UDI ont défendu l’abandon de cet avantage fiscal à l’Assemblée nationale et poursuivront le combat au sénat dans les semaines à venir.
Les élus UDI et apparentés voteront avec satisfaction la subvention à l’association ATMO Auvergne-Rhône-Alpes.
En parallèle, nous vous suggérons Monsieur le Président en vous inspirant de l’activité d’ATMO, la mise en place d’un observatoire permettant de dresser une carte du bruit ainsi qu’une carte des températures. Des informations fiables et indépendantes indispensables pour mettre en oeuvre des politiques publiques efficaces.
Je vous remercie,