Suppression des emplois aidés : une remise à plat était nécessaire
Le gouvernement a annoncé la suppression progressive des « Emplois Aidés », jugés inefficaces et coûteux. C’est ainsi que, dès maintenant, 149 000 contrats sont supprimés.
Une remise à plat était nécessaire. En effet, il y a des abus et un contrat aidé n’est pas un emploi pérenne. Mais la brutalité de cette décision prise durant le mois d’août pour une application dès le mois de septembre n’est pas supportable. En effet :
- Une brutalité pour le fonctionnement des services publics, des collectivités locales (en pleine rentrée scolaire), des associations, mais aussi vis-à-vis des personnes qui auraient dû être embauchées. Ces personnes avaient eu au cours du mois de juillet une réponse positive et être embauchées à compter de début septembre… fin août elles apprennent que finalement leur embauche n’est plus d’actualité.
- Une étude personnalisée des situations au niveau de chaque employeur était indispensable. Dans certains cas c’est effectivement uniquement une opération financière pour l’employeur, à l’inverse certains contrats aidés s’inscrivent pleinement dans une vraie démarche de retour à l’emploi pour des chômeurs de longue durée. J’ai, par exemple, rencontré cette semaine une jeune femme qui était retenue en CAP « Petite enfance », qui était embauchée par une crèche pour valider sa formation et qui en août a vu son avenir s’effondrer… alors même que les petits Lyonnais manquent fortement de structures d’accueil !
Madame la Ministre du Travail, il y a urgence à mettre en place un véritable dispositif associant formation et contrat de retour à l’emploi. C’est une voie efficace de réinsertion pour faciliter le retour à l’emploi, c’est un tremplin pour les chômeurs de longue durée. Il est dommage que dans votre précipitation vous ayez supprimé un dispositif sans procéder à une évaluation fine (tout n’était pas à jeter) et sans mettre en place un nouveau dispositif plus efficace.
En effet, au-delà des chiffres et des effets d’annonces, derrière ces contrats il y a des femmes et des hommes qui ont le sentiment, à juste titre, d’être victime d’une décision politique précipitée.