Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes et Démocrates »
Monsieur le Président, chers collègues
Nous devons délibérer ce soir sur des renouvellements de matériels concernant la station d’épuration de Saint Fons. Notre groupe est bien évidemment favorable à ce dossier. Très favorable même car ces opérations sont indispensables.
En effet, vous l’avez sans doute lu dans la presse, notre pays va devoir s’expliquer devant la Cour de justice de l’Union européenne sur la gestion des eaux urbaines résiduaires, et ce après avoir reçu un avertissement il y a quelques années. La Commission européenne la juge ainsi non-conforme aux règles européennes en vigueur. Rappelons que les eaux résiduaires urbaines proviennent des activités domestiques normales. Dans ce contexte les efforts importants entrepris par le Grand Lyon pour mettre aux normes ses stations d’épurations doivent être poursuivis et amplifiés.
A l’occasion de ce dossier de modernisation, je souhaite attirer votre attention sur la question de l’élimination des résidus de médicaments. Plus de 3 000 médicaments sont actuellement disponibles sur le marché Français. Les résidus de médicaments lorsqu’ils ne sont pas totalement dégradés dans l’organisme, sont excrétés. D’autre part on assiste encore à des rejets de médicaments non utilisés directement dans les eaux usées au lieu d’utiliser les filières de recyclage. Au final, une partie de ces résidus est retrouvée dans les effluents et les boues des stations d’épuration urbaines. Il s’agit essentiellement de dérivés hormonaux, de contraceptifs et d’antibiotiques. A priori, en ce qui concerne les eaux destinées à la consommation humaine, les filières de potabilisation « multibarrières » éliminent bien ces molécules. Il n’en est pas de même pour le milieu aquatique (eau douce et milieu marin). Certes les concentrations sont très faibles mais il existe une imprégnation chronique du milieu naturel dont nous mesurons mal la toxicité à long terme. Plusieurs études ont déjà été conduites, plus récemment les ministres de la santé et de l’écologie ont mis en place un comité de pilotage en charge de l’élaboration et du suivi du 1er plan national de surveillance des résidus de médicaments dans l’eau. Au niveau du Grand Lyon, avons-nous un bilan qualitatif et quantitatif de ce phénomène ? Le meilleur des remèdes étant la prévention le Grand Lyon travaille-t-il, en lien avec la filière santé, sur une gestion des résidus de médicaments le plus en amont possible dans le cycle de l’eau ?
Je vous remercie,
Intervention relayée par LyonCapitale dans son numéro de février 2010