Monsieur le Président,
La nouvelle version du Règlement Local de Publicité que vous nous présentez aujourd’hui intègre plusieurs assouplissements et quelques nouveautés par rapport à la version de 2022. Ces évolutions vont dans le bon sens et nous tenions à le souligner mais ce n’est pas suffisant.
Nous sommes satisfaits, et c’était une demande que nous vous avions faites en juin 2022, que le RLP prennent en compte les écrans lumineux dans les vitrines en limitant la surface autorisée de ces écrans à 1 ou 2 m2 selon le zonage.
Nous regrettons par contre votre position de principe contre le média vidéo.
Je vais illustrer cela par un exemple très concret, celui de mon coiffeur installé à la Guillotière dans le 7ème arrondissement depuis 20 ans. Il y a 4-5 ans il a déménagé, imaginé un salon plus grand, plus moderne et il a intégré dans sa vitrine un écran lumineux de qualité et économe en énergie. Sur un plan esthétique c’est une réussite. C’est un écran de petit taille environ ½ m2, qu’il éteint en fin de journée. Il gère lui-même les vidéos qu’il diffuse : des vidéos des marques des produits capillaires qu’il utilise ou vend, des vidéos qui présentent son salon et les soins qu’il propose. Bref rien de très agressif.
Demain son écran sera éteint, en effet ses fournisseurs ne proposent pas d’animations numériques autre que le format vidéo, présenter les soins qu’il propose par des images statiques n’a pas d’intérêt. Problématique supplémentaire il a signé, comme d’autres commerçants de proximité, un contrat de location longue durée pour cet écran et le système informatique associé. Il va donc continuer à payer chaque mois pour un équipement éteint. J’espère que le délais de 2 ans pour la mise en conformité de sa vitrine lui permettra d’éviter cette situation ubuesque ! Si tel n’était pas le cas je compte sur vous Monsieur le Vice-président pour gérer au cas par cas les situations ou les contrats de location signés avant l’adoption de ce RLP dépasseraient les 2 ans de mise en conformité.
J’espère vous avoir convaincu que l’écran numérique, bien utilisé, permet de promouvoir le commerce de proximité … les GAFA et les sociétés internationales eux investissant massivement dans des publicités sur internet. C’est sur Internet que la publicité est la plus intrusive.
Dans votre projet nous regrettons l’interdiction totale des bâches publicitaires lors de travaux sur les façades d’immeubles. Ces bâches sont par définition éphémères et permettaient une réfection plus abouties et plus fréquentes des façades. Il aurait donc été plus efficace de soumettre l’installation de ces bâches à une autorisation afin d’en limiter le nombre et la durée.
De même, vous avez décidé de l’interdiction totale des écrans numérique officiellement afin de maitriser la société de consommation. Ce n’est pas, nous semble-t-il, un des objectifs du RLP.
Il aurait été préférable que le RLP fixe des objectifs de localisme vis-à-vis des annonceurs. Une publicité qui est installée sur le territoire de la Métropole de Lyon devrait majoritairement promouvoir les acteurs économiques du territoire, nos commerçants et artisans de proximité. C’est un des intérêts de la publicité locale par rapport à la publicité sur internet qui est inaccessible aux commerces de proximité.
Au-delà, et nous avons échangé sur ce point Monsieur le vice-président, il aurait été pertinent d’avoir des supports dédiés à l’information institutionnelle et d’autres dédiés à la communication publicitaires. Car ce mélange des genres est beaucoup plus pernicieux que le média vidéo. Votre attention est captée par une information institutionnelle, une expo, un musée, un théâtre et reste concentrée pour le message suivant qui lui est commercial.
Dans ces conditions nous nous abstiendrons sur cette délibération.
Je vous remercie,