Intervention du groupe « Centristes & Démocrates pour Lyon – UDI »
Monsieur le Maire, Mes chers Collègues,
Nous avons pu prendre connaissance du rapport de la chambre régionale des comptes relatif à la gestion de l’Association « Opéra de Lyon » pour les années 2005 à 2009.
Qu’y découvre-t-on ? Une fois n’est pas coutume, une gestion plutôt saine, si ce n’est une légèreté dans la tenue comptable ayant conduit à un redressement URSSAF et fiscal cumulé de de 150.000 €, de même qu’une politique managériale plutôt musclée si l’on en juge par le montant des condamnations infligées par le Conseil des prud’hommes.
Ce rapport est rassurant et me permet de saluer le travail effectué depuis par le directeur de l’Opéra mais également, et sous votre impulsion j’imagine Monsieur le Maire, par votre adjoint à la culture qui avait pris soin d’organiser une présentation par Monsieur Serge DORNY aux élus de la commission culture.
Ce rapport doit cependant nous interpeller sur trois points.
En premier lieu, notre Opéra est constitué sous la forme d’une association. Alors, certes un toilettage des statuts s’avère nécessaire, mais il convient de s’interroger sur la pertinence même du choix de la forme associative. Si à une certaine époque, cette forme pouvait se justifier au regard de l’absence de choix d’instrument juridique, la législation a évolué pour offrir désormais une palette plus adaptée aux objectifs de notre institution lyrique et chorégraphique. Cette meilleure adaptation, outre qu’elle serait plus ajustée aux besoins d’un établissement culturel, permettrait également, d’une part, d’éviter tout risque juridique de requalification [rappelons qu’une association n’a pas vocation à faire des bénéfices] et, d’autre part, répondrait mieux à la réglementation européenne très stricte en matière de subventions publiques.
Plusieurs pistes sont abordées par la Chambre régionale des comptes, notamment l’Etablissement public de coopération culturelle ou la société publique locale. Que notre Ville semble avoir un peu vite exclues dans le cadre de la réponse apportée aux observations provisoires de la CRC. Deux motifs ont été opposés : un coût trop important et le risque d’une gestion directe. Il convient cependant de relever que notre Ville doit anticiper l’évolution qui ne doit pas s’effectuer brutalement. S’agissant des risques d’une gestion directe, rappelons qu’en cas de difficultés financières, c’est la Ville qui devra assumer comme elle l’a fait pour ses autres structures, même pourvu de statuts autonomes tels que la SACVL, les HCL voire même l’UGFRL. S’agissant du coût plus important, une anticipation permettrait de neutraliser des dépenses supplémentaires dès lors que le personnel de la Ville mis à disposition pourrait être progressivement remplacé, d’une part par les départs à la retraite la Ville ayant précisé à la CRC que le personnel serait vieillissant ce qui expliquerait un taux d’absence deux fois supérieur à celui des salariés privés de l’Opéra et pour certains faire l’objet d’un redéploiement, sans aucune compression de personnel.
Pourquoi ce satisfaire d’un costume inadapté lorsque l’on peut bénéficier de l’outil adéquat ? Un juste équilibre doit pouvoir intervenir afin de pouvoir bénéficier d’une structure indépendante, à même de justifier du bon emploi des deniers publics qui rappelons le représentent 80 % du budget de l’opéra et dont près de la moitié est à la charge de notre ville (subventions et coût de la mise à disposition du personnel cumulés).
Deuxième point, notre Opéra bénéficie du label opéra national et son rayonnement dépasse de loin les limites de notre commune pour rayonner dans toute l’agglomération et au-delà. L’ensemble des autres collectivités régionale et départementale de même que l’Etat participent au financement d’un budget conséquent d’environ 35 M€.
Dès lors, il me semble pertinent d’envisager sérieusement de financer l’Opéra par le Grand Lyon par ailleurs déjà membre de droit. La communauté urbaine me paraissant en l’état plus indiquée pour assumer, à l’instar du festival lumière ou des biennales, un établissement qui rayonne dans toute notre agglomération. . Cette rationalisation de la politique culturelle pourra être d’autant plus efficacement menée à bien que vous êtes Monsieur le Maire par ailleurs Président du Grand Lyon et que Monsieur GUIGNON est DGS de la Ville et du Grand Lyon.
Enfin et dernier point, le rapport a eu le mérite de nous dresser une photographie de la gestion notamment salariale de notre Opéra sur les exercices antérieurs. Je ne sais si la situation a évolué, mais je relève malheureusement que pour l’année 2010 et en dépit d’un nombre plus important de femmes que d’hommes, celles-ci sont sur représentées dans la grille basse des salaires et sous représentées dans la grille haute. Ainsi la moyenne de rémunération féminine est de 2500 € pour 3900 € pour les hommes. Ce point n’est cependant pas anecdotique dans une assemblée qui compte parmi ses membres une adjointe et une ministre en charge de ces questions. Nul doute Mesdames que vous aurez à cœur d’impulser au sein de notre Ville et de ses émanations une politique propre à faire respecter une égalité des droits plus réelle.
Je vous remercie,