Monsieur le Président,
Ce rapport est devenu une obligation pour les Métropoles depuis la loi Notre. Les élus UDI s’en félicitent. En effet, c’est l’occasion de faire le point sur les actions passées et d’établir un programme d’action pour les 5 ans à venir.
Le Grand Lyon, communauté urbaine puis Métropole, a toujours eu une action très proactive vis-à-vis du développement économique. Je me souviens, il y a maintenant 20 ans, du plan technopôle imaginé par Jacques Moulinier sous la présidence de Raymond Barre.
Depuis lors, les actions sont nombreuses : soutien aux pôles de compétitivité, dispositif LVE (Lyon Ville de l’Entrepreneuriat), démarche ONLYLYON, soutien à l’Université de Lyon, développeur économique, accompagnement à l’international des entreprises Lyonnaises…
Globalement le bilan est positif, le Grand Lyon a su au fil des ans développer et entretenir un écosystème favorable aux entreprises. Mais, faut-il le rappeler, ce sont les entrepreneurs qui investissent et les entreprises qui créent l’emploi et qui créent de la richesse.
Les rôles respectifs de la Région et de la Métropole dans ce programme ne sont pas clair et source de tension. C’était prévisible puisque les lois NOTRE et MAPTAM n’ont pas tranchées sur les compétences des uns et des autres dans le domaine économique.
Pour revenir sur le programme, au nom des élus UDI, je souhaite faire plusieurs remarques :
- Il y a maintenant 4-5 ans, lors des discussions sur la création de la Métropole de Lyon, je vous avais interpellé pour que le territoire de la « Plaine St Exupéry » soit intégré dans la Métropole de Lyon. A l’époque, vous n’aviez pas entendu cette proposition. Pourtant, comment travailler sur le développement économique de la Métropole de Lyon sans l‘aéroport de St Exupéry? C’est la difficulté que vous avez dans ce rapport. Ces territoires étant hors Métropole, vous ne les évoquez que très rapidement, en empiétant sur le périmètre de la Région. Il y a là un vrai défaut d’efficacité et de légitimité démocratique
- Toujours concernant la « Plaine St Exupéry » les élus centristes ne partagent pas votre vision de développement : à Lyon les activités tertiaires et à St Exupéry la logistique. Ce n’est pas un développement équilibré. Nous avons déjà évoqué ce désaccord. Partout dans le monde, autour des aéroports il y a une forte activités tertiaires. Nous ne souhaitons pas opposer le développement de la Part-Dieu à celui de St Exupéry, au contraire pour nous il y a là une complémentarité forte.
Pour conclure sur ce territoire, je renouvelle une proposition que les élus UDI ont déjà fait. Il convient que la Région intègre le Pôle Métropolitain afin que ce dossier stratégique pour la Métropole soit travaillé de manière partenariale. Pur mémoire, il y a 1 an nous avions voté la création au sein du Pôle Métropolitain d’un comité de pilotage « Plaine St Exupéry » associant les élus de la Métropole, de la CAPI et de la CCEL. - Le développement de l’infrastructure numérique via le très haut débit doit être une priorité. Nous avons depuis peu un calendrier, il doit être respecté et si possible nous devons l’accélérer. En effet, aujourd’hui, disposer d’un accès très haut débit est une condition indispensable au développement d’une entreprise. Nous ne pouvons que regretter, qu’en la matière, la Métropole ne donne pas l’exemple au niveau des pépinières qu’elle pilote. L’accès au très haut débit n’est pas un standard pour les entreprises qu’elle y accueille.
- Nous approuvons la volonté de faire de Lyon un territoire clé de la francophonie. A l’horizon 2050 il y aura près de 750 millions de francophones et la majorité d’entre eux sont dans des régions à fort développement. Jouer un rôle-clé dans ce réseau constitue une réelle opportunité pour notre territoire, nos entreprises, mais aussi nos centres de formation.
- Les élus UDI sont attachés à la pérennisation et au développement du secteur industriel dans notre agglomération. Aujourd’hui, 18% des emplois sont industriels, cependant, en 5 ans nous avons subi une baisse de 4% des effectifs. Certes, cette désindustrialisation n’est pas spécifique à notre territoire. L’actualité récente d’ALSTOM le démontre, c’est la conséquence directe d’une perte de compétitivité liée notamment à une fiscalité trop forte qui pèse sur le coût du travail. Nous aurons l’occasion, en d’autres lieux et dans les mois à venir, d’en reparler. Le développement de l’industrie doit néanmoins être une priorité de la Métropole de Lyon. Dans ce cadre, nous approuvons la mise en place dans le prochain PLU-H d’un nouveau zonage réservé aux activités productives avec la mise en place d’un sous-secteur dit UEI1. Le développement des infrastructures de transport, peu évoqué dans ce schéma, contribuera aussi à soutenir notre industrie. De même, en lien avec l’Université de Lyon, il est très important que des formations adaptées soient développées.
- Aujourd’hui, les outils pour accompagner la création d’entreprises innovantes existent sur notre territoire, même s’ils peuvent et doivent être encore améliorés. A l’inverse, les outils pour accompagner des projets industriels sont beaucoup moins développés. Il y a là un enjeu fort de développement pour notre territoire. De même le soutien à la création d’entreprises par les bénéficiaires du RSA est une expérimentation qui doit être poursuivie. Afin de financer ses actions qui font le lien entre social et économie, il pourrait être intéressant de faire appel au « social impact bonds » ou SIB.
- Enfin, les élus UDI sont satisfait que ce programme d’action propose des indicateurs permettant de mesurer si les objectifs sont atteintes : pourcentage d’emplois industriels, accueil de 100 nouvelles entreprises par représentant 2000 emplois,…
Enfin, un commentaire sur la forme, nous avons tous sur nos pupitres une édition sous forme d’un livre richement illustré de ce programme. Je suis curieux de connaître le coût de ce document et étonné qu’il soit imprimé avant même que nous l’ayons adopté !
Les élus UDI voteront ce programme d’action qui donne des objectifs à 5 ans mais qui ne doit en aucun cas être un cadre figé et ce malgré les dérives territoriales que j’ai évoquées, dérives qui ne devront pas être reproduites.
Je vous remercie,