Conseil municipal du 18 janvier 2016 – Intervention de Christophe Geourjon au nom des élus UDI
Monsieur le Maire,
Les élus UDI soutiennent pleinement la poursuite de ce partenariat qui contribue à la Permanence de soins (PDS), dispositif permettant de garantir l’accès à un médecin pour des soins non programmés, lorsque les cabinets médicaux sont fermés : la nuit, les week-end et les jours fériés.
Cet engagement de la Ville de Lyon est d’autant plus important qu’au niveau national le nombre de maison médicale de garde stagne, elles ne sont présentes que dans 27,5% des territoires de PDS.
Nous avons tous je pense eu l’occasion de nous rendre, pour nos enfants ou nous même, au moins une fois dans ces maisons médicales. Nous avons ainsi pu tester la qualité de l’accueil et l’efficacité des médecins de garde.
Les Maisons médicales de garde permettent indéniablement d’alléger les urgences en traitant en cabinet la « Médecine Quotidienne qui n’est pas une petite Médecine », et si nécessaire les patients peuvent être redirigés vers un service hospitalier plus armé.
Par ailleurs, ces maisons contribuent à garantir une meilleure sécurité pour les professionnels notamment féminins. Ceci est d’autant plus important qu’aujourd’hui 60% des jeunes diplômés en médecines sont des femmes
Au-delà de cette délibération je souhaite attirer notre attention sur la baisse du nombre de médecins installés à Lyon est en baisse.
L’évolution de la profession est particulièrement préoccupante. L’âge moyen des médecins libéraux est de 55 ans.
Une étude de l’URPS avait montré en 2012 que le nombre de généralistes avait diminué de 5,1 % dans le Rhône, du fait essentiellement des départs en retraite des praticiens, non compensés par l’arrivée de jeunes généralistes
Certe Lyon n’est pas un désert médical, mais il existe des disparités entre quartiers. Pour certaines spécialités, comme la gynécologie, on peut encore plus parler de fracture sanitaire puisque à Lyon (mais pas uniquement) l’accès à un tel médecin exerçant au tarif de la Sécurité sociale se révèle vraiment problématique pour une personne qui ne souhaite pas, ou ne peut pas avoir recours à un spécialiste avec des dépassements d’honoraires.
La récente hausse du numerus clausus ne permettra pas de régler tous les problèmes. En effet, seulement 25 à 30% des nouveaux médecins s’installent en tant que médecins généralistes libéraux. Il existe d’autres freins à l’installation de jeunes médecins libéraux :
- la lourdeur des charges administratives et la loi de Marisol Touraine ne va pas simplifier la situation, bien au contraire…
- des missions de plus en plus lourdes et complexes en journée
- le coût de l’immobilier et des charges, ceci est particulièrement vrai dans les grandes villes comme Lyon.
Il semble qu’il y ait à Lyon des projets de maison médicale privée pour former des pôles santé en centre ville. Ces créations pourraient permettre de mutualiser les fonctions administratives et pourraient inciter de jeunes médecins à s’installer dans un contexte de travail en équipe.
Les Maisons de santé ne doivent toutefois pas supplanter la médecine libérale mais la compléter, car ces Maisons fonctionnent avec des Médecins Libéraux installés.
Dans un contexte où parallèlement à l’évolution de la démographie médicale, la population augmente, vieillit avec des besoins en augmentation, il est important que la médecine « libérale » et la médecine « hospitalière» soient parfaitement coordonnées afin d’assurer dans chaque quartier, chaque commune, le meilleure accès aux soins, dans les meilleures conditions.
Je vous remercie