Monsieur le Président, chers collègues,
En préambule je souhaite redire que notre groupe a été très surpris par le déroulé de la dernière commission proximité ou pour chaque rapport il était prévu seulement 1 minute de présentation … y compris les rapports des délégataires et les rapports concernant la création de la régie de l’eau. Dans ce contexte, comme les informations sur les dossiers ont été faites à l’oral, notre groupe a demandé que le compte rendu de cette commission soit une retranscription exhaustive des échanges.
A l’occasion du rapport des délégataires, et particulièrement du rapport ELM, je souhaite attirer l’attention de notre conseil sur l’envolée du prix du kWh de chauffage vendu par ELM. A consommation égale la facture entre novembre 2020 et novembre 2021 a été multipliée par 2,4.
La hausse de l’énergie n’est pas une surprise particulièrement celle du gaz naturel dont le cours mondial a doublé sur la même période.
Ce qui est plus surprenant c’est la grande volatilité du prix du KWh de chauffage urbain. En effet le gaz ne contribue qu’à 23% au mixte énergétique du chauffage urbain, la plus grande partie de la production de chaleur provient des usines d’incinération (48% du mixte énergétique) et des chaufferies bois (17% du mixte énergétique). Quand on regarde plus en détail la facture chauffage urbain ELM de novembre, pour un particulier comme pour un professionnel, on se rend compte que le prix de référence du gaz a été multiplié par 4,8 soit le double de l’évolution du cours mondial du gaz naturel ! Dans le même temps le prix de référence de l’énergie provenant des incinérateurs est resté relativement stable avec une hausse annuelle de 6%.
Monsieur le vice-Président suite à mon intervention sur ce même sujet en commission proximité j’imagine que vous avez pu obtenir des explications plus détaillées de la part d’ELM. Notamment vis-à-vis de ce différentiel très important entre l’évolution du cours du gaz naturel et l’évolution du prix de référence utilisé par ELM ? Par ailleurs, du fait de cette forte hausse du gaz, ELM peut certainement moins solliciter les chaufferies gaz afin de maîtriser le coût global du chauffage urbain ? Quelles sont les prévisions que fait ELM sur l’évolution de son tarif de référence pour l’avenir ? La métropole a-t-elle prévu dans les mois à venir de revaloriser le prix de vente de l’énergie provenant des chaufferies ? Ceci amplifierait encore la hausse du prix du chauffage urbain …
Si cette hausse se confirme dans les mois à venir, la situation va devenir dramatique pour les particuliers et spécialement pour les locataires du parc social de la métropole qui sont très majoritairement client d’ELM. Avez-vous pu regarder avec les bailleurs sociaux les possibilités d’accompagnement face à cette précarité énergétique ? Les possibilités de lissage de cette hausse ? Quelles actions sont envisagées au niveau des CCAS et des maisons de la métropole à destination des plus fragiles ?
Cette hausse démontre l’urgence d’améliorer l’isolation des logements, isolation permettant à la fois de réduire l’empreinte environnemental du chauffage mais aussi la facture énergétique des ménages. C’est l’intérêt d’un dispositif comme EcoRenov et nous nous réjouissons de sa montée en puissance. Mais est-ce suffisant ? Travaillez-vous sur d’autres dispositifs qu’EcoRénov ? Prévoyez-vous un dispositif spécifique a destination des bailleurs sociaux afin d’accélérer la rénovation thermique du parc existant ? Quels sont vos objectifs à ce niveau ?
Durant la campagne notre équipe proposait la création d’un organisme métropolitain de tiers-financement de la rénovation thermique des bâtiments (tiers-financement = rénovation financée par les économies d’énergie sans avance de fonds). Un tel organisme avance les coûts des travaux aux particuliers. Les économies d’énergie réalisées permettent de rembourser progressivement l’emprunt.
Je vous remercie par avance pour vos réponses,