Intervention de Christophe Geourjon, au nom des élus « UDI et apparentés »
Monsieur le Président, chers collègues,
Le budget 2019 sera le dernier budget de cette mandature, l’occasion donc de dresser un 1er bilan, non pas du mandat, mais de la mise en place de la Métropole de Lyon.
Le budget prévisionnel que vous nous présentez aujourd’hui est sérieux et présente de bons ratios financiers. Les élus UDI reconnaissent bien volontiers la qualité du travail fourni par le vice-président en charge des finances et l’ensemble des services financiers de la Métropole de Lyon. La gestion financière de notre collectivité est optimisée et satisfaisante avec une hausse significative de l’auto-financement.
En préambule d’un focus sur le social, je souhaite d’abord répondre à M. Boudot, du Rassemblement National. Les élus UDI et Apparentés sont fières que la Métropole ait en charge les politiques sociales. Derrière ces budgets ce sont des actions concrètes qui accompagnent les plus fragiles, des actions qui ont pour objectif que chacun retrouve dignité et autonomie.
Alors certes, depuis 2015, date de création de la Métropole de Lyon, le budget social (insertion, solidarité, aide à l’enfance, personnes âgées, personnes en situation d’handicap) montre une croissance importante qui devrait se prolonger dans les années à venir. En 2019, ces dépenses représentent 1/3 du budget de fonctionnement de la Métropole, soit une hausse de 24% depuis 2015 (+147M€). Dans le même temps, les dotations de l’État ont baissées de 23% (-144M€). Le financement des dépenses sociales, et je pense en particulier à la dépendance, est un des défis majeurs que nous aurons à affronter dans les années à venir. Nous avons la l’illustration d’un des intérêts de la fusion de la Communauté Urbaine et du Département : financer la hausse des dépenses sociales sans avoir recours à la hausse de la fiscalité. Alors certes ceci oblige à arbitrer les priorités et décaler dans le temps certains investissements.
Ce rassemblement des compétences du Conseil Général du Rhône et de celles du Grand Lyon au sein de la Métropole de Lyon a induit un changement profond de nature de la collectivité. Je pense que cette prise de conscience, qui n’a pas peut être pas été suffisamment explicité par l’exécutif, n’est pas encore partagée par tous. En effet, le Grand Lyon n’est plus uniquement une collectivité de projets et d’investissement au service des communes, mais est maintenant une collectivité de plein exercice aux côtés de chaque habitant et chaque acteur de notre territoire.
Cependant, le budget d’une collectivité locale n’est pas seulement un acte financier, c’est également le reflet de choix politiques. À ce niveau, les élus « UDI et apparentés » ont des désaccords qui perdurent, même si certains de ces choix datent du début de mandat :
- En premier lieu, la faible mutualisation entre les 59 communes et la Métropole. Notre collectivité compte près de 8900 agents1, mais ne comptabilise que 2 services communs et 2 services mutualisés avec les communes. Reconnaissez que c’est peu, très peu.
À titre de comparaison, la Métropole de Bordeaux a déjà mutualisé ses services avec ceux de 18 communes sur 27. (Intervention de C Geourjon lors du vote du BP2016).
Pour les élus UDI, la mutualisation a pour objectif d’améliorer la qualité du service rendu tout en améliorant les conditions de travail des agents. Mais une mutualisation plus efficiente permet aussi des économies. En ce sens, la mise en place d’antennes communes entre le CCAS de la Ville de Lyon et les services sociaux de la Métropole est une très bonne chose. Après évaluation, nous souhaitons que ceci ouvre la voie pour d’autres mutualisations avec toutes les communes. On devrait donc être dans une démarche gagnant-gagnant. Pour aller plus loin, il faut imaginer une nouvelle gouvernance respectueuse de chaque commune et restaurer un lien de confiance.
- Le service public qu’offre la Métropole de Lyon auprès des habitants exige une présence territoriale plus effective. À ce niveau, la déconcentration des services de la Métropole est encore à construire. Il convient qu’à court terme l’ensemble des politiques métropolitaines soit piloté localement au niveau de chacune des futures circonscriptions métropolitaines. Cela permettrait une adaptation des actions en fonction des spécificités locales et aussi une appropriation des compétences métropolitaines par les citoyens. C’est un enjeu démocratique pour mars 2020.
- Nous désapprouvons, la nouvelle baisse de 3% de la subvention de la Métropole au SYTRAL (131,5 M€ dans le BP2019). La mobilité est une priorité pour chaque métropolitain et pour chaque acteur économique. C’est indéniablement un facteur d’équité sociale, d’attractivité économique et enfin de santé publique pour lutter contre la pollution de l’air. Cette baisse n’est donc pas satisfaisant même si elle résulte d’une décision prise en début de mandat.
- Pour finir, nous regrettons que sur le projet de déclassement de l’axe autoroutier A6/A7 l’investissement de la collectivité soit trop timide dans la phase 1. Ce projet clef pour notre territoire méritait une remise à plat de la PPI de la Métropole et du plan de mandat du SYTRAL. À ce propos nous ne comprenons pas pourquoi le SYTRAL est aussi peu présent dans ce dossier.
Monsieur le Président, pour ces raisons nous voterons contre le budget 2019, même si notons certaines avancées.
Je vous remercie,