Une politique sportive métropolitaine sans ambitions

logo-grand-lyon-la-metropoleIntervention de Bernard Gillet au nom du groupe « UDI et apparentés »

Monsieur le Président,

Notre intervention porte sur le rapport 1370, mais nos propos peuvent s’appliquer aussi au 1379 .

Nous avons écouté avec intérêt les explications de Guy Barral et Jean Jacques Selles lors de la Commission Éducation, Culture, Patrimoine et Sport du 1 juillet.

Il nous est proposé dans le rapport 1370 d’approuver les orientations proposées pour les actions de la Métropole de Lyon en faveur du sport.

Ces actions sont nombreuses, variées et adaptées aux nouvelles pratiques sportives, tant dans l’approche sectorielle que dans l’approche horizontale. Malheureusement, ces actions sont trop nombreuses et du coup donnent une sensation de flou, comme s’il n’y avait pas d’objectif dans votre réflexion. Comme si vous vouliez ne mécontenter personne, en disant un peu « oui » à tout le monde en reprenant un peu les travers des dotations cantonales.

Faire de la politique, c’est faire des choix, se fixer des objectifs et mettre les moyens financiers pour les atteindre. Ces choix sont d’autant plus importants que le contexte budgétaire est actuellement difficile.

Tout d’abord, deux points :

  • Le sport professionnel : les 7 clubs subventionnés devraient être retirés de ce rapport. Les lignes budgétaires y afférant devraient être rattachées aux affaires économiques, voir à la communication, voir même à l’emploi. Nous sommes dans le monde du business et de l’image de marque, ce qui n’est pas condamnable, mais qui n’est pas du domaine traité dans ce rapport
  • D’autre part, et cela est valable aussi pour le rapport 1379, il faut bien intégrer que l’échelon de proximité revient aux communes et non à la Métropole. Votre vice président Guy Barral nous expliquait que seuls les clubs et associations subventionnés par les communes pourront être aidés par la Métropole.

Non ! il n’y a pas de rapport. Les communes travaillent la proximité et l’équilibre fonctionnel des clubs et la Métropole subventionne les actions qui rentrent dans l’objectif fixé, à condition que ses objectifs soient peu nombreux, car nous retombons dans le saupoudrage.

Concernant les orientations visées par ce rapport dans l’approche verticale :

  • le soutien aux clubs amateur de haut niveau : nous y sommes très favorables. En effet, ces clubs, non professionnels, ont du mal à trouver des sponsors pour équilibrer leur budget, car ils ne sont pas médiatisés. Concernant les sports individuels une solution est à imaginer pour ceux qui ne rentrent pas dans les critères du haut niveau aidé par le Conseil Régional.
  • le soutien aux clubs du bassin de vie : cela nous paraît être, en effet, le bon niveau. Ces clubs d’une certaine importance permettent de rémunérer correctement des éducateurs de qualité et de mutualiser les installations. La concurrence de clubs de même discipline de communes voisines entraîne souvent la mort des petites associations à moyen terme.
  • le soutien aux comités sportifs départementaux : nous n’en voyons pas l’utilité. L’Etat a délégué aux Fédérations l’organisation du sport en France. Les fédérations organisent leurs actions via leurs comités. C’est donc un financement d’Etat qui doit venir équilibrer le compte des comités. Sachant qu’ils sont alimentés aussi par les licences des adhérents.
  • le soutien aux manifestations d’envergure : nous y sommes favorables. Encore dans ce domaine, lorsque ces manifestations apportent un plus à l’image de la Métropole cela pourrait être rattaché à la communication.

Concernant l’approche transversale :

Cinq items sont abordés : sport-santé publique, sport-éducation, sport–handicap, sport-emploi insertion, sport-vacances sportives. On pourrait aussi rajouter : sport-pour tous, sport au féminin, sport-scolaire d’excellence.

Tous ces sujets sont recevables, mais nous n’avons pas les moyens de tous les soutenir. Alors choisissons en un, voir deux, et mettons les moyens nécessaires en face.

Si nous soutenons le sport-handicap, alors soutenons les clubs ayant une section handi- sport, aidons la formation des éducateurs spécialisés. Aidons les communes à avoir des installations qualitatives en handi-sport, donnons un statut au sportif haut niveau en handi- sport ; soutenons les manifestations dans ce domaine.

Toute cette déclinaison d’aides décrite dans votre approche verticale n’a de sens, et surtout d’efficacité, que si elle s’applique à un, voire deux thèmes. Sinon, il y a saupoudrage et non visibilité.

A chaque collectivité son action à la Commune, la proximité. A la Métropole, un ou deux thèmes ciblés. A la Région, le sport de haut niveau.

Sur la Métropole, ce sont 2000 clubs, 250 000 licenciés et 600 000 pratiquants libres. Ils attendent un message clair et ambitieux ; Montpellier, ville passion sport, a réussi ce pari. Pourquoi pas nous ?

Le groupe UDI votera ce rapport malgré un fil directeur et une ambition un peu absente. D’un point de vue général, nous préférons les subventions de projets aux subventions de fonctionnement souvent citées dans ce rapport. Mais l’approche globale des aides à la pratique sportive est plutôt satisfaisante.

Je vous remercie.

Restons en contact !

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