Un compte administratif en trompe l’œil ne présentant pas la réalité de la pression fiscale et de l’endettement des Grand Lyonnais

logo-grand-lyonIntervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « UDI et apparentés »

Monsieur le Président, mes chers collègues,

A écouter M Brumm, la situation financière du Grand Lyon est excellente, et il n’y a rien à redire.

A la lecture de ce compte administratif, on se rend bien compte, pour ceux qui l’auraient déjà oublié, qu’il y a eu une campagne municipale ces derniers mois.

En effet, l’année 2013 est marquée par un niveau exceptionnel d’investissement : tous budgets confondus, près de 640 millions d’euros, contre 573.5 en 2012 : presque 70 millions  d’euros en plus en une année.

Cet effort considérable se traduit certes dans les communes par des réalisations concrètes. Mais il se traduit aussi par des projets entamés rapidement, pour pouvoir l’annoncer juste avant l’élection, et dont on peut désormais se demander au vu de vos dernières annonces pessimistes, s’ils vont se terminer, si oui a quelle échéance.

Dans les 2 dernières semaines vous avez annoncé des lendemains difficiles pour les finances du Grand Lyon, vous avez annoncé en réalité un plan de rigueur. Vous nous dites qu’il faudra faire des économies : oui, bien sûr, mais pourquoi ne l’avoir pas indiqué plus tôt? Depuis le 30 mars au soir vous semblez découvrir la réalité. Pourtant depuis des mois le gouvernement annonce une baisse des dotations, depuis des mois nous savons que le fond de péréquation va peser lourdement sur les finances du Grand Lyon. Au delà de cette posture électorale, pourquoi n’avez vous pas ouvert le chantier politique d’une plus grande mutualisation entre les Grand Lyon et les communes?

Trop longtemps, le Grand Lyon, comme de nombreuses collectivités a vécu comme si la crise ne pouvait le toucher. On le voit avec la hausse des dépenses de fonctionnement : cette hausse, on la retrouve chaque année, et chaque année vous nous l’expliquiez par des mesures nationales, par de nouveaux espaces à entretenir. On le voit dans ce compte administratif encore.

Demain, avec l’arrivée de la Métropole, nous allons passer d’un EPCI de projets à une collectivité de gestion. La rationalisation de notre fonctionnement devient vitale si nous voulons retrouver des marges de manoeuvre et continuer à investir. Et il faudra le faire de manière drastique.

Vous nous dites que nous allons faire des économies, en fonctionnement et en investissement, mais alors que deviennent les promesses électorales ?
o    Celles que vous avez faites à Lyon, et qui concernait pourtant des projets d’agglomération, sans avoir au préalable consulté vos collègues maires ?
o    Celles que vous avez faites aux élus de cette assemblée en marge de l’élection du Président du Grand Lyon ?

Oui, mes chers collègues, ce compte administratif, couplé aux annonces  budgétaires de la semaine dernière, c’est en réalité l’enterrement programmé de nombreux beaux projets annoncés. Mr Brumm a confirmé cela dans sa présentation en indiquant que les investissements allaient baissés de 50%!

Les recettes de fonctionnement sont supérieures aux prévisions, avec un taux de réalisation par rapport au budget prévisionnel de 106.12% grâce à une augmentation des recettes fiscales des ménages et des entreprises respectivement de 8,3 et 6;5%

En vérité, ces indicateurs financiers sont trompeurs.

Même si ce compte administratif est comptablement sincère il est fiscalement et financièrement incomplet. Il reflète certes l’exécution du budget 2013, mais il n’est pas le reflet de notre action publique. En effet il convient de rajouter les 270M€ de recettes fiscales levées par le SYTRAL ainsi que la dette de ce même SYTRAL (1 milliard 220 M€). Ces chiffres sont a comparer avec les recettes fiscales du Grand Lyon (608M€) et à l’endettement direct de notre collectivité (1 milliard 494M€). Standard and poor’s ne s’y est pas trompé quand il indique que la dette du SYTRAL est importante mais reste acceptable car « bénéficiant de la solidité financière du Grand Lyon, son organisme de tutelle », vous même Monsieur le Président alors que vous étiez en campagne électorale avez pris des engagements en terme de développement des transports en commun au nom du SYTRAL … le lien est donc bien réel!

Quand on voit par ailleurs la part de notre subvention dans le budget du SYTRAL (127 M€ en 2013 sur un budget global de 720M€), n’est-il pas temps de réintégrer ce syndicat dans le Grand Lyon sous forme d’une direction au service d’une politique de la mobilité globale et efficiente? Ne serait-ce pas plus clair pour l’usager contribuable et plus performant ?

Les élus du groupe « UDI et apparentés » s’abstiendront sur le compte administratif 2013.

Je vous remercie,

lyoncapitaleIntervention reprise par LyonCapitale dans son édition du 24 juin.

Restons en contact !

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