Rendre la Métropole exemplaire dans la prévention et la lutte contre la pauvreté

Intervention de Marylène Millet, au nom des élus du groupe « UDI et apparentés »

Monsieur le Président, chers collègues

Avant d’évoquer la délibération proprement dite, je souhaiterais revenir sur le plan pauvreté, présenté le 13 septembre dernier par le Président de la République. Le plan offre des pistes intéressantes sur la prise en compte des précaires dès leur plus jeune âge, les propositions de formation, la volonté d’inverser la triste tendance actuelle qui fait que si on tombe dans la pauvreté, on a de fortes chances d’y rester, et nos enfants aussi ! Une injuste continuité et reproduction de la misère !

Ce plan comporte cependant à mes yeux de grands oubliés, les personnes âgées. Même si elles sont moins concernées que d’autres catégories par la pauvreté, il y a d’après le 11ème baromètre du Secours Populaire aujourd’hui plus d’un million de seniors, soit 8% de la population à vivre avec moins de 1 000 euros par mois. En outre la situation s’aggrave, le taux de pauvreté chez les personnes âgées est ainsi passé de 7,6 % en 2012 à 9,6 % en 2014. Quand en 2012, 11% des seniors se restreignaient sur leur consommation, en 2014, ils étaient 16% à le faire. Même constat chez le Secours Catholique dont le responsable du pôle Études, recherches et opinion au Secours Catholique, Danier Verger explique :

 « Au fil des ans, la hausse lente mais constante des personnes âgées reçues dans nos accueils est une tendance qui se confirme, Cette hausse de 5 % en sept ans a pour principale cause l’insuffisance de ressources financières des retraités. Les faibles pensions et le minimum vieillesse ne leur permettent pas de faire face au coût de la vie. »

Le groupe UDI regrette donc que le plan pauvreté ne soit pas suffisamment étoffé mais nous nous prononçons aujourd’hui sur la déclinaison de ce plan sur notre Métropole et notamment sur l’opportunité à être « territoire démonstrateur ».

Un point important dans la délibération précise l’implication des CTM, des communes, des acteurs de terrain pour définir les plans d’actions, ce qui nous paraît une excellente démarche. S’appuyer sur ceux qui sont au plus près du terrain est en effet indispensable pour mener des politiques publiques efficaces, voire efficientes. La crise des gilets jaunes nous montre aujourd’hui ce que la déconnection avec le terrain peut provoquer…

Le groupe UDI se réjouit donc de cette implication des communes et du choix fait de valoriser des initiatives déjà réussies sur les territoires.

Deux remarques pour conclure :

  • Le manque de visibilité sur les actions qui seraient soutenues par l’apport d’1,4 million attribuée à la Métropole en tant que territoire démonstrateur
  • Deuxième remarque,  Mr le Président : pourquoi ne pas avoir programmé de commission générale pour nous présenter ce plan et l’opportunité pour la Métropole à candidater pour être « territoire démonstrateur ». Si on souhaite en effet associer les acteurs au rang desquels les communes via leurs CCAS ne faudrait-il pas garantir aux élus une information de qualité, fiable et un débat ? Faute de quoi le doute naît, les incompréhensions …Or le plan pauvreté concerne tous les territoires, toutes les communes de la Métropole, tous les élus, nous sommes tous concernés et la nécessaire réussite du plan nous oblige.

Monsieur le Président, j’avais déjà eu l’occasion de regretter l’absence de commission générale lors du vote sur le Projet Métropolitain des Solidarités. Je déplore encore aujourd’hui que nous n’ayons pas suffisamment pris le temps des explications et du débat… Votre prédécesseur à la Métropole, Mr Collomb, aimait parler de la Métropole comme d’une structure permettant de mieux articuler l’urbain et l’humain. Démontrez le en favorisant l’implication de tous dans la réussite de ce plan pour comme le disait Nelson Mandela en 2005 à Londres dans son discours sur la pauvreté :

« Vaincre la pauvreté n’est pas un geste de charité. C’est un acte de justice. Il s’agit de protéger les droits humains fondamentaux, le droit de vivre dans la dignité, libre et décemment. Tant que la pauvreté persistera, il ne saurait y avoir de véritable liberté. »

Je vous remercie,

Le président Kimelfeld a accédé à la demande du groupe UDI et Apparentés d’organiser une commission générale pour impliquer tous les élus à cette stratégie.

Restons en contact !

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