Débat d’orientation budgétaire

ville-de-lyonIntervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes et Démocrates pour Lyon – UDI »

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

En période de gros temps le rôle du capitaine est primordial, en période de gros temps le cap doit être précis et doit permettre de voir un objectif.

Depuis maintenant 1 an et demi la majorité socialiste dont vous êtes un des piliers a pris conscience de l’importance de la crise économique que le monde et l’Europe traversent. Aujourd’hui il existe quelques signaux positifs, mais vous reconnaissez vous même dans votre rapport d’orientation budgétaire que malheureusement les destructions d’emplois devraient seulement se ralentir dans les mois à venir.

Dans le même temps, vous avez voté au sénat des augmentations de la fiscalité des entreprises, des artisans et commerçants et aussi des ménages. Comme je l’indiquais déjà l’an dernier « Trop d’impôts tue l’impôt, trop d’impôt asphyxie la société », aujourd’hui nous avons dépassé ce stade.

Malgré ces hausses d’impôts le déficit public continue d’augmenter, la réduction des dépenses reste une impérieuse obligation.
Pour tenter de réduire la contestation le gouvernement se transforme en père Noël avant l’heure : 1 milliard pour la Bretagne, 3 milliards pour Marseille… où est le CAP ? Où est la vision globale de développement du territoire ?

De même le gouvernement décide de réformer les rythmes scolaires. Si nous ne sommes pas contre le principe des 4 jours ½, cette réforme qui rajoute des activités dans l’emploi du temps des élèves aura un coût important pour les finances municipales, les finances de la CAF, de l’État et même des parents puisque, Monsieur le Maire, vous prévoyez de faire payer les parents… où est le CAP ? Où est l’objectif de maîtrise des déficits ?

Au début de votre 2ème mandat vous lanciez le projet « Émeraude » avec pour ambition, je vous cite, de « rechercher des marges de manœuvre en maîtrisant la masse salariale ». Au final ce travail a abouti à pas grand chose.

Au cours de votre 2ème mandat vous avez aussi lancé, sans associer les élus, un vaste travail pour rapprocher les services du Grand Lyon et de la Ville de Lyon. Votre collègue député socialiste René Dosière estimait que les économies réalisables étaient de l’ordre de 10% du budget. Ramené au budget de la Ville de Lyon c’était une économie de 60 millions d’euros ! Au final, vous n’avez pas beaucoup avancé.. Seulement une cinquantaine de postes ont été mutualisés sur un total de 12 000 emplois au niveau de la Ville de Lyon et du Grand Lyon. Ou est le CAP? Ou est la vision pour notre territoire?

Aujourd’hui avec Michel Mercier, vous vous êtes engagés dans la fusion des services du Conseil Général du Rhône et du Grand Lyon dans une nouvelle collectivité en cours de création : La Métropole de Lyon. Vous le savez, depuis 2009 et les travaux de la commission Balladur, notre groupe a toujours été favorable à ce projet.

Pour nous cette fusion doit permettre une nouvelle organisation, une nouvelle définition des compétences pour avoir une plus grande efficacité à un moindre coût. Oui la création de la Métropole ce n’est pas un enjeu d’égo mais un enjeu d’efficacité et d’économie. Pour cela il faut une nouvelle organisation, une nouvelle gouvernance, une nouvelle définition des compétences entre communes et Métropole. Nous estimons par exemple que nos grands équipements culturels, sportifs sont des enjeux métropolitains.

Accepter d’ouvrir ce débat c’est rendre un service plus lisible et plus efficace au Grand Lyonnais, c’est permettre à terme une réduction des effectifs des collectivités locales. C’est donc faire mieux pour moins cher. Oui ce CAP nous permettra de ne pas augmenter la fiscalité des Lyonnais.

Monsieur Brumm nous a présenté avec brio que le budget de la ville serait durable tendu. Dans ces conditions il convient de changer en profondeur nos modes de fonctionnement. À la veille des élections Municipales c’est le moment d’ouvrir ce vaste débat. Je sais qu’il peut être explosif pour un futur candidat à la présidence du Grand Lyon… mais faire de la politique c’est aussi s’attaquer aux vrais problèmes et faire bouger les lignes. À ce jour vous préférez le conservatisme à l’avenir.

Conservatisme également au niveau de la fiscalité. Je reprends vos propos du dernier conseil municipal « Mes prédécesseurs ont augmenté les impôts locaux, donc je peux et dois le faire ». Mais Monsieur le maire c’est une recette du siècle dernier, quand la pression fiscale était supportable. Aujourd’hui les prélèvements obligatoires asphyxient notre société et nos concitoyens.

Dans la presse vous déclarez que la fiscalité est trop élevée. Mais à ce jour le seul projet que vous annoncez si vous étiez élu en mars 2014 serait d’augmenter pour la 3ème fois les impôts locaux des Lyonnais!

L’orientation budgétaire qui nous est présentée aujourd’hui est d’ailleurs un avant goût de ces augmentations, puisque vous présentez artificiellement un futur budget 2014 tellement contraint par le gel des dépenses de fonctionnement et la réduction des investissements qu’on ne pourrait éviter l’augmentation des taux d’imposition que vous préconisez ! Où est le CAP? Où est la cohérence ?

Je vous remercie.

Intervention reprise par Le Progrès ainsi que LyonCapitale dans leurs éditions du mardi 26 novembre 2013.

Restons en contact !

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