Classement UNESCO – Cité de la gastronomie

Intervention de Christophe Geourjon au nom du groupe « Centristes &Démocrates pour Lyon – UDI »

Monsieur le Maire, Mes chers collègues,

Le patrimoine bouge ! Au moins dans son aspect administratif et réglementaire. Oui nous sommes favorables à l’harmonisation des outils de préservation et de mise en valeur architecturale de notre patrimoine.

Nous regrettons par contre la décision du gouvernement de réduire de 10%, soit beaucoup plus que les autres, le budget d’entretien et de rénovation des monuments historiques, car cette économie se paiera en coûts supplémentaires le jour venu.

Ce rapport est l’occasion de rappeler que nous allons fêter cette année les 15 ans du classement par l’UNESCO, de Lyon au patrimoine mondial de l’humanité. Classement obtenu sous l’impulsion de Raymond Barre et de Régis Neyret. 15 ans que grâce à l’obtention de ce label, Lyon a pu prendre son envol touristique.
Un label c’est utile et indispensable pour faire rayonner Lyon.

Depuis 15 ans, la notion de patrimoine a évolué, l’UNESCO a développé le concept de patrimoine immatériel.

À ce titre, elle a classé le repas gastronomique français. Et c’est tout naturellement que les lyonnais se sont mobilisés pour faire reconnaître l’excellence de Lyon dans la gastronomie, par l’accueil à Lyon de la Cité de la Gastronomie. Depuis plus de 18 mois, notre collègue Marc Augoyard, tente de vous convaincre ! Mais vous n’avez manifesté que mépris ou silence jusqu’à un spectaculaire revirement qui a tué la crédibilité du dossier lyonnais.

Oui, monsieur le Maire, votre candidature a échoué.

Oui, c’est vrai, la décision du gouvernement est l’exemple même de l’indécision : un réseau de trois villes, dont l’apport gastronomique est parfois contestable, et qui exclut Lyon.

Pour autant, malgré l’aspect ridiculement parisien de la décision, il nous faut voir plus loin.

Oui, il y avait des raisons d’échouer inhérentes à ce projet.

Rappelons que la Cité de la Gastronomie était l’une des principales mesures proposées par le dossier de la France pour le classement du repas gastronomique français.

Que disait le dossier ? Il parlait d’ « un espace vivant favorisant par des activités pédagogiques (ateliers, production éditoriale), artistiques et documentaires (expositions, rencontres et discussions), une meilleure connaissance de la pratique culturelle et sociale du repas gastronomique des Français, de ses rites, et plus largement des traditions des repas des communautés partout dans le monde ».

La dimension muséale et pédagogique était donc centrale. Qu’il puisse y avoir un centre de conférence c’est très bien, il y en a dans beaucoup de musées. La mission proposait aussi qu’il y ait des activités commerciales dans la Cité. Mais encore fallait-il présenter une vraie ambition culturelle

Or, le dossier, tel que vous l’aviez monté dans la précipitation en octobre ne correspondait pas au cahier des charges. 600m² pour la partie muséale. 800m² pour le café du musée. Vous voyez bien qu’il y a là dans votre projet les raisons de cet échec.

Alors, vous l’avez dit : nous allons quand même faire cette cité de la gastronomie. C’est bien. Mais j’ai la désagréable impression que l’histoire se répète. C’est en effet exactement ce que vous aviez dit en 2008 lors de votre échec pour le titre de Capitale Européenne de la culture 2013. Label finalement décerné à Marseille.
Monsieur le Maire vous qui êtes très attaché aux classements internationaux vous avez très certainement lu le classement des 46 lieux où il faut aller en 2013 selon le New York Times. Marseille est ainsi la 2ème ville la plus intéressante du Monde pour 2013. Nous connaissons tous les points faibles de Marseille, et les points forts indiscutables de Lyon.

Pourtant, malgré les Biennales, la Fête des Lumières, le festival de cinéma, malgré le SIRHA, malgré tous nos chefs étoilés, malgré tout ce que vous allez me citer en réponse, Lyon ne figure pas dans ce classement, où Lens est 26ème.

Pourquoi ? Parce qu’un label ça donne une visibilité, une notoriété. Parce que Marseille et Lens ont su attirer des évènements nouveaux, des ambitions nouvelles, des idées originales.

Oui, avoir un label, ce n’est pas inutile, même quand on a des forces évidentes sur un sujet.

Alors oui Monsieur le Maire, si j’avais dû défendre ce projet j’aurais associé l’ensemble des Lyonnais à cette candidature, j’aurai mobilisé longtemps à l’avance comme vous l’a demandé plusieurs fois Marc Augoyard au Grand Lyon, l’ensemble des professionnels de la gastronomie, des acteurs de la culture et des élus pour construire collectivement un dossier pour gagner !

Oui, Monsieur le Maire, accueillir 300 000 visiteurs à la Cité de la Gastronomie méritait plus que trois millions d’euros d’argent public, sans pour autant aller aussi loin que Dijon dans la surenchère.

L’échec de la Cité de la Gastronomie, c’est l’échec prévisible d’un projet « petit bras », alors que les lyonnais vous le réclamaient, alors que les Toques Blanches étaient venues vous le demander jusques sous votre balcon à l’Hôtel de Ville.
Monsieur Collomb, le dossier de la Cité de la gastronomie, comme celui de la Capitale européenne de la culture, contredisent à l’évidence l’autosatisfaction permanente de la communication officielle.

Je vous remercie,

 

Intervention reprise par Le Progrès et LyonCapitale  dans leurs éditions du mardi 22 janvier.

Restons en contact !

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